ORAISONS FUNÈBRES DE BOSSUET

« à un double point de vue.

L L'histoire en gènéral.

L'orai­ son funèbre" n~est pas l'histoire, elle est un éloge instructif; l'orateur n7a donc pas ici à dire toute la vérité,- mais il doit ne rien dire contre la vérité, - et ne parler des fautes ou des vices des personnages que dans la mespre où il est nécessaire pour en tirer une leçon.

C'est ce que fait Bossuet.

Il ne dit pas tout : on ne se le.figure pas, devant les parents et les amis du défunt, dans la chaire, étalant le z~Ie in­ discret de la reine d'Angleterre, l'amour de Madame pour les plaisirs, l'intelligence médiocre de la reine de France, les scandales de la Palatine, la hautP-ur, les vivacités et lestra­ hisons de Condé.

Il ne dit cependant rien de faux : cela ap­ paraît clairement si on réfléchit que Bossuet n).vait pàs tous les renseignements que nous avons, et si l'on distingue entre l'élog-e du héros et les compliments officiels à un haut personnage (Philippe d'Orléans, duc d'Enghien, Charles II, Louis XIV), « hommages de circonstance et d'étiquette, for­ malité imposée par l'usage».

Bref, il est ordinairement vrai, c'est-à-dire conforLUe à l'hist~dc-son temps, toujours sincère, c'est-à-dire vrai d'intention.

Il va plus loin et parle des fautes (or.

fun.

de la Palatine, de Condé).

2.

La peinture du temps et des personnages.

A ce point de vue, pres­ que tous les jugements de Bossuet sur une époque sont si sûrs, les portraits qu'il trace si justes, ses tahleaux si ex­ pressifs, qu'ils s'imposent à J'historien (révolution d'Angle­ terre, portrait de Cromwell ; mort de Madame ; paix des Pyrénées, état de la France sous Louis XIV ; }. »