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Othello [William Shakespeare] - résumé et analyse.

Publié le 14/05/2013

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Othello [William Shakespeare] - résumé et analyse. 1 PRÉSENTATION William Shakespeare Le dramaturge anglais William Shakespeare est ici représenté sur une gravure réalisée par Martin Droeshout en 1623 et qui figure sur la couverture de la première édition (le First Folio, ou « premier folio «) des oeuvres complètes de l'auteur. Chris Hellier/Corbis - résumé et analyse. Othello [William Shakespeare], tragédie en cinq actes en vers et en prose de William Shakespeare, représentée pour la première fois en 1604 et publiée en 1622. Othello est directement inspiré d'une nouvelle vénitienne de Giraldi Cinthio, extraite de l'Hecatommithi, et datant de 1566. Shakespeare n'a pas fondamentalement modifié l'intrigue. En revanche, les personnages et les situations acquièrent dans sa pièce une dimension mythique, et cela autant par la forte caractérisation symbolique des principales figures du drame (la puissance héroïque et tragique d'Othello, l'intégrité morale et passionnelle de Desdémone, le machiavélisme infernal de Iago, le plus fameux scélérat de toute la littérature théâtrale) que par un mécanisme dramatique spécifique, qui isole chacun des premiers rôles dans la logique de sa passion. Le premier acte, qui constitue en lui-même un drame achevé, nous plonge ainsi d'emblée dans le bruit et la fureur : Othello, général en chef de la République de Venise, maure à la peau sombre, a enlevé Desdémone, fille de Brabantio, un noble praticien. C'est Iago, chargé de l'exposition qui révèle « l'exaction « du général à un jeune noble également amoureux de Desdémone, Roderigo. Iago, enseigne d'Othello, voue à son supérieur une haine sans limite et apparemment peu justifiée : il charge le naïf Roderigo, qu'il manipule à loisir, de donner l'alerte. Aussitôt, le père de Desdémone se rend de nuit chez Othello à la tête d'une troupe, réveille les amants et conduit le Maure devant le doge de Venise. La nécessité oblige ainsi, d'entrée de jeu, les personnages à s'exposer et à exploiter leurs ressources majeures. Othello, devant le Conseil des sénateurs, affirme sa nature héroïque et se défend avec une grande noblesse d'avoir forcé Desdémone. Elle-même le disculp...
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« 2 UN TRAITEMENT PARTICULIER DU TEMPS On voit que l’entreprise de Iago n’est réalisable que dans la mesure où sa victime, Othello, n’a pas le temps de la réflexion (les monologues sont peu fréquents dans la pièce, et plutôt dévolus à Iago), avant qu’un nouveau rapport mensonger vienne aggraver son désarroi.

On a ainsi remarqué que le dramaturge infligeait un traitement particulier au temps de l’intrigue, en faisant jouer de manière séparée — et contradictoire — un temps de référence « historique », présent dans les discours, et un temps dramatique rapporté à la succession rapide des événements.

Grâce au premier, l’action paraît s’étirer sur plusieurs jours, ce qui justifie les affres d’Othello, et en particulier sa croyance en un progrès de l’adultère entre sa femme et Cassio ; par le second, les intervalles sont supprimés, et chaque action imaginée par Iago semble immédiatement suivie de sa réalisation, dans une durée presque équivalente à celle de la représentation.

Cet irréalisme permet en fait de rendre crédible, tant sur le plan événementiel que sur le plan mental, l’évolution de la jalousie d’Othello.

Le spectateur assiste ainsi, fasciné, à « l’enchaînement intérieur des événements ». 3 IAGO Le grand ordonnateur de cet enchaînement est Iago.

Ce personnage, pratiquement sans concurrent dans la vilenie, a donné lieu à de nombreuses interprétations, qui balancent entre la mise en valeur du rôle purement fonctionnel, où Iago ne serait qu’un agent supérieur de l’intrigue auquel on dénie toute profondeur psychologique, et l’insistance sur son caractère éminemment et volontairement cynique voire nihiliste.

Si ses motivations ne sont en effet guère explicitées (sinon par le dépit d’avoir manqué une promotion ou la très vague crainte d’être cocufié par Othello), son discours révèle cependant, et souvent gratuitement, une vision du monde étroite, dont le racisme et la misogynie (exprimée complaisamment devant Desdémone à l’acte II) sont des éléments constitutifs crédibles : elle convient à un sous-officier envieux et aigri.

Mais l’absence même de justification à sa haine peut également renvoyer à une philosophie éliminant l’horizon moral du champ de l’action, donc proprement machiavélique, et qui serait ici dénoncée.

Il reste que la puissance de Iago est avant tout d’ordre dramaturgique : ce personnage qui ne cesse de parler (son rôle est de loin quantitativement le plus important) non seulement imagine et réalise mais commente également l’action.

Sa parole irrépressible, arrogante et souvent de type didascalique le fait apparaître comme une projection déformée, et démoniaque, du dramaturge. 4 OTHELLO L’isolement de chaque personnage du drame dans ses propres déterminations a conduit également à des interprétations risquées, voire grossières, en particulier concernant Othello.

On a prétendu, notamment au XIX e siècle, que le général africain ne serait pas seulement victime de Iago, mais aussi de sa propre origine, tendant à favoriser un comportement gouverné par la passion.

Née d’un préjugé raciste, « cette causalité », comme le rappelle Henri Suhamy, est « totalement étrangère à Shakespeare ».

Au contraire, les notions d’origine et de couleur de peau ont plutôt tendance à s’absenter progressivement de l’intrigue ; en outre, la dimension universelle d’Othello tient précisément à ce que ce héros chevaleresque, nanti des plus hautes qualités selon les valeurs transmises par la littérature occidentale, est comme d’autres moins valeureux soumis à l’ironie tragique qui domine les destins.

À ce titre, la stupidité de son acte criminel, point d’orgue d’une « comédie » du mari trompé, lorsqu’elle se révèle à lui, permet l’expression d’une véritable conscience de soi.

Au-delà des valeurs héroïques qu’il incarnait (et qui selon lui avaient seules séduit Desdémone), il comprend, grâce aux dernières paroles d’Emilia (« elle t’aimait, Maure cruel »), qu’en adoptant les conceptions et le langage de Iago, il a trahi l’amour qui donnait une signification à sa vie, et s’est trahi lui-même.

En conséquence, la mort qu’il se donne est bien l’acte d’une nouvelle et suprême lucidité. 5 POSTÉRITÉ D’ OTHELLO Shakespeare : principales pièces © Microsoft Corporation.

Tous droits réservés. Élevée au rang de mythe, l’histoire d’ Othello a été reprise par Verdi dans son opéra Otello, et Orson Welles a tiré de la pièce un film (Othello), où l’utilisation magistrale du noir et blanc et la rigueur de la réalisation accusent encore davantage les contours des personnages et leurs relations passionnelles. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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