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Ouganda

Publié le 11/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Ouganda, en anglais (langue officielle) Uganda, pays d’Afrique orientale. Sa capitale est Kampala. L’Ouganda est membre du Commonwealth.

L’Ouganda est enclavé entre le Soudan au nord, le Kenya à l’est, la Tanzanie et le Rwanda au sud, et la République démocratique du Congo, à l’ouest. Pays prospère lors de son accession à l’indépendance, en 1962, épargné d’abord par les tensions ethniques et politiques, l’Ouganda a connu, à partir de 1967, de meurtriers conflits puis une longue dictature. Le retour à la stabilité politique et le redressement économique, amorcés depuis la seconde moitié des années 1980, demeurent fragiles.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES
2.1 Relief et hydrographie

L’Ouganda couvre une superficie de 241 038 km². Situé à une altitude moyenne de 1 200 m, c’est un pays de hauts plateaux, pris en tenaille entre les deux branches de la Rift Valley. À l’ouest, s’étend la chaîne du Ruwenzori (qui culmine à 5 109 m). La partie méridionale de l’Ouganda est occupée par des collines. À l’est s’élève le mont Elgon (4 321 m).

Les lacs recouvrent 15 p. 100 du territoire ougandais. La moitié du lac Victoria se situe en Ouganda. Drainé par le système hydrographique du Nil, le pays comprend le lac Kyoga et le lac George, lequel alimente le lac Édouard, qui alimente à son tour le lac Albert. Depuis ce lac, le Nil Albert traverse le pays jusqu’au Soudan.

2.2 Climat

Situé sous l’équateur, le pays présente un climat chaud et humide, tempéré par l’altitude. Les températures varient entre 15,6 °C et 29,4 °C. Les précipitations annuelles sont comprises entre 760 mm dans le nord-ouest et 1 520 mm près du lac Victoria.

2.3 Flore et faune

La savane arborée domine dans le Sud, le Centre et l’Ouest étant occupés par une forêt claire et une forêt primaire d’altitude dans le Ruwenzori. De nombreuses espèces animales vivent en Ouganda, et certaines sont protégées dans des parcs nationaux. Les chimpanzés et les gorilles des montagnes vivent dans la forêt, alors qu’éléphants (en voie de disparition), rhinocéros, cervidés, lions et léopards peuplent la savane.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

La population était estimée à 31,4 millions d'habitants en 2008, soit une densité moyenne de 157,1 habitants au km². La mortalité infantile est très élevée (66 p. 1 000), l’espérance de vie étant de 52 ans. Après avoir connu une flambée alarmante de l’épidémie de sida (jusqu’à près de 30 p. 100 de la population touchée au début des années 1990), le pays est parvenu, notamment par des actions d’information et de prévention auprès de la population, à faire chuter de façon considérable le nombre annuel d’infections. Fin 2003, l’Onusida estimait que la prévalence du VIH/sida dans la population était d’environ 4 p. 100 (entre 350 000 et 880 000 personnes infectées par le virus).

Les Ougandais appartiennent à deux grands ensembles linguistiques et culturels. Les Bantous, qui représentent trois quarts de la population, vivent dans la moitié sud du pays : ce sont les Bagandas, les Banyankolés, les Banyoros et les Toros. Des populations nilotiques peuplent le Nord : les Acholi, les Karamojong et les Lango. L’Ouganda abrite de nombreux réfugiés (Rwandais, Soudanais, Congolais).

3.2 Découpage administratif et villes principales

Le pays est divisé en 4 régions géographiques sans statut administratif et en 39 districts.

La capitale Kampala est également la plus grande ville du pays. Située sur la rive septentrionale du lac Victoria, elle compte 850 000 habitants. Les autres grandes villes sont Jinja, Mbale, et Entebbe, capitale jusqu’à l’indépendance, où se trouve l’aéroport international.

3.3 Langues et religions

Les langues officielles sont l’anglais et le swahili. De nombreuses autres langues bantoues, notamment le luganda et nilotiques (acholi, luo) sont également parlées (voir langues d’Afrique).

Près de la moitié de la population est catholique et un tiers est protestant. Près de 15 p. 100 des Ougandais sont animistes, 10 p. 100 de la population est musulmane, dont une importante communauté indo-pakistanaise de différentes obédiences.

3.4 Éducation

Le système éducatif britannique a largement influencé l’enseignement en Ouganda, et les écoles de missionnaires ont joué un rôle prépondérant. Près des deux tiers de la population sont alphabétisés. Moins de la moitié des enfants de douze à dix-sept ans sont scolarisés. L’enseignement supérieur est assuré à la Makerere University (1922) et à l’Uganda Technical College (1954), à Kampala.

L’Ouganda possède un musée national, l’Uganda Museum (ethnologie, musique et sciences) à Kampala, ainsi que des musées de géologie et de zoologie à Entebbe.

3.5 Institutions et vie politique

Soumis à la dictature d’Idi Amin Dada, de 1971 à 1979, puis à celle de Milton Obote jusqu’en 1985 (tous deux étant originaires du Nord), l’Ouganda est gouverné, après 1986, par le Conseil national de la résistance (CNR), émanation du Mouvement de résistance nationale, mouvement de guérilla fondé par Yoweri Museveni, un Tutsi du Nkolé, contre le régime d’Obote.

En 1992, le multipartisme est enfin autorisé, mais d’une façon formelle, et le CNR, qui faisait fonction de Parlement, est remplacé en 1994 par une Assemblée constituante élue. Cependant, le scrutin n’est ouvert qu’aux candidats sans étiquette et il confirme le pouvoir de l’ancien parti unique, encore renforcé par la Constitution adoptée, en septembre 1995, pour cinq ans. Yoweri Museveni est réélu à la présidence de la République en 2001, puis en 2006 après la réintroduction du multipartisme.

4 ÉCONOMIE

L’Ouganda ne dispose d’aucune façade maritime et les ressources minières sont rares. En outre, pour des raisons politiques, le pays a dû considérablement réduire sa coopération économique avec ses voisins de l’Afrique de l’Est, le Kenya et la Tanzanie. L’économie ougandaise a également souffert des conflits internes qui ont affaibli le pays entre 1970 et 1980.

Toutefois, la politique économique menée par Yoweri Museveni, favorisée par les bonnes conditions climatiques du début des années 1990, a permis d’améliorer la situation économique de l’Ouganda, désormais considéré comme un modèle par les pays occidentaux. Le taux de croissance économique s’est élevé à 10 p. 100, le taux d’inflation étant tombé à 3 p. 100. Malgré cette performance relative, l’Ouganda reste un pays pauvre : le produit national brut (PNB) était de 6,9 milliards de dollars en 2004, soit un revenu par habitant de 300 dollars.

4.1 Agriculture

L’agriculture domine très largement l’économie, occupant les quatre cinquièmes de la population active et contribuant pour 57 p. 100 au PNB. Les cultures vivrières (manioc, haricots secs) sont majoritaires.

Le coton et le café sont les principales cultures de rapport et représentent plus de 90 p. 100 des recettes annuelles de l’exportation. Le cheptel est important avec 19 millions de volailles, 7 millions de bovins, 8 millions de caprins et 1,6 millions d’ovins.

La production annuelle de bois se chiffre à 15 millions de m3, dont 85 p. 100 sont utilisés comme combustible. Le principal bois d’œuvre à l’exportation est l’acajou.

4.2 Mines et industries

L’industrie, concentrée dans la région formée par le triangle Jinja-Kampala-Tororo, est essentiellement orientée vers l’agroalimentaire. Elle n’emploie que 7,6 p. 100 de la population active en 2003. L’Ouganda dispose d’un important potentiel d’énergie hydraulique (chutes d’Owen sur le Nil) assurant la production électrique.

4.3 Échanges

La balance commerciale est généralement déficitaire. Le premier produit d’exportation est le café, mais le coton et le thé comptent aussi pour une part considérable dans les exportations du pays. Les principaux produits d’importation sont ceux d’un pays en développement : pétrole, produits manufacturés (textiles, produits métallurgiques), équipements de transport. Les principaux partenaires commerciaux de l’Ouganda sont le Kenya et la Tanzanie, les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne.

Le pays est sillonné par 8 000 km de routes et 22 100 km de pistes. Le réseau ferroviaire, de 259 km, permet une liaison avec l’océan Indien, via le Kenya. Des navires traversent le lac Victoria et assurent des liaisons avec des ports kenyans et tanzaniens. Uganda Airlines est la compagnie aérienne nationale et dessert principalement Entebbe. En 1997, l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie ont établi le principe d’un passeport commun pour leurs ressortissants afin d’œuvrer à l’intégration économique des Grands Lacs à l’horizon 2000.

L’unité monétaire est le shilling ougandais (divisible en 100 cents), émis par la Bank of Uganda, fondée en 1966. Plusieurs banques étrangères sont établies dans le pays. Radio Uganda, radio d’État, émet en anglais, français, arabe, ainsi qu’en plusieurs langues africaines. La télévision et le téléphone restent très peu développés. New Vision, quotidien officiel, est édité à Kampala.

5 HISTOIRE

Issu de quatre royaumes, l’Ouganda exacerbe les rivalités européennes avant d’être cédé à la Grande-Bretagne, en 1890.

5.1 Les royaumes des origines

Des outils en pierre découverts sur la crête Congo-Nil, près du lac Édouard, témoignent de la présence des premiers hommes (Homo habilis) il y a environ 1,5 million d’années. À l’aube de notre ère, la région des Grands Lacs africains attire, par son climat tempéré et ses sols fertiles, les agriculteurs bantous, puis les pasteurs nilotiques. Les deux groupes de population, différents par leur langue, occupent des espaces territoriaux séparés, mais des éléments de culture et de mode de vie sont transposés d’un groupe à l’autre. Le Bunyoro, premier grand royaume, est fondé au xve siècle. Au cours des deux siècles suivants, son armée conquiert la majeure partie de l’Ouganda central.

À la fin du xviie siècle, le royaume du Bunyoro est agité par de nombreux conflits, et le gouverneur de la province du Buganda proclame l’indépendance de son territoire. Ce nouveau royaume, défendu par une armée placée sous le contrôle direct du souverain, devient rapidement influent. Le roi, appelé kabaka, est assisté d’un conseil de grands nobles (lukiko). Toutefois, malgré sa puissance, le Buganda ne parvient jamais à dominer entièrement les autres royaumes, tels que l’Ankole (Nkolé) et le Toro, qui se sont également libérés du joug du Bunyoro.

5.2 La domination britannique

Les premiers Européens qui pénètrent en Ouganda sont les explorateurs britanniques, à la recherche des sources du Nil. Le kabaka Mutesa Ier, ou Mtésa, (qui règne de 1852 à 1884) reçoit ainsi John Hanning Speke, puis Henry Morton Stanley, lequel se propose d’évangéliser le royaume. Le premier missionnaire parvient au Buganda en 1879.

Moins de dix ans plus tard, le pays sombre dans la guerre civile. La Grande-Bretagne, rivale de l’Allemagne en Afrique de l’Est, et soucieuse de préserver ce territoire voisin du Kenya de l’influence de l’Égypte (et de l’islam), intervient pour mettre fin au conflit et, en 1894, obtient de Mwanga, fils de Mutesa Ier, la signature d’un accord de protectorat. Les Britanniques mobilisent l’armée du Buganda pour conquérir les royaumes avoisinants : entre 1900 et 1902, le protectorat s’étend aux royaumes du Toro et de l’Ankolé. Si le Buganda, de christianisation ancienne, conserve un statut particulier, et continue à fonctionner selon son propre système politique et social, les autres royaumes sont colonisés de manière plus directe.

L’actuel Ouganda, territoire où sévissent la trypanosomiase et le paludisme, notamment au bord des lacs, n’a jamais été une colonie de peuplement, les missionnaires, catholiques et protestants, étant, en revanche, très présents. Mais le développement de l’agriculture est favorisé et une paysannerie aisée se forme, tandis que des Indiens, arrivés avec l’installation du chemin de fer d’Afrique orientale, s’établissent comme commerçants. Le système dans lequel domine le Buganda fonctionne jusqu’après la Seconde Guerre mondiale. Dès 1945, les revendications indépendantistes, apparues au Buganda dans l’entre-deux-guerres, se font plus insistantes. En 1953, le kabaka Mutesa II, ayant exprimé une volonté d’indépendance séparée, est exilé à Londres pour trois ans.

5.3 L’indépendance

Les négociations qui aboutissent, en 1962, à l’indépendance de l’Ouganda, sont longues. Elles vont poser, de manière aiguë, le problème des structures politiques. La solution retenue, exprimée dans la première Constitution, est de type fédéral — elle associe les quatre anciens royaumes — mais le Buganda maintient sa prépondérance jusque dans le nom du nouvel État, l’Ouganda, pays des Bagandas. Le kabaka Mutesa II en devient le président à vie. Cependant, Milton Obote, fondateur, en 1960, du Congrès du peuple ougandais, (UPC), l’Uganda People’s Congress, devient Premier ministre. L’UPC, à l’image de son dirigeant, est le parti des populations nilotiques du Nord, opposées à la domination économique et politique du Buganda et, donc, favorable à la centralisation. Dès lors, les tensions entre le Nord nilotique, en majorité protestant et musulman, et le Sud bantou, en majorité catholique, s’exacerbent.

En mai 1966, Obote, afin d’imposer la centralisation, envoie l’armée au Buganda et dépose le kabaka avec l’appui de son chef d’état-major, Idi Amin Dada, appartenant à une petite ethnie musulmane minoritaire du nord-ouest. Obote fait promulguer, l’année suivante, une nouvelle Constitution abolissant les royaumes, et instituant un régime présidentiel à parti unique.

5.4 Les dictatures d’Idi Amin Dada et de Milton Obote

La résistance des Bagandas, que la politique de nationalisation du commerce entreprise par Obote menace directement dans leurs intérêts, la dégradation économique et les accusations de corruption se conjuguent pour déstabiliser Obote. En janvier 1971, Idi Amin Dada, profitant de l’absence d’Obote, prend le pouvoir par un coup d’État. Il augmente les effectifs militaires, élimine ses opposants politiques et fait régner la terreur, aussi bien parmi les Bagandas que parmi les populations nilotiques. Le nombre de ses victimes peut être évalué à 200 000. Il expulse 100 000 Asiatiques (pour beaucoup commerçants), accusés de dominer l’économie (1972). En 1978, l’Ouganda frôle la faillite, et le gouvernement dépend entièrement des prêts accordés par les États musulmans sympathisants d’Amin Dada.

Les prétentions affichées par Amin Dada sur un territoire frontalier tanzanien, suivies de son invasion par l’armée ougandaise, en novembre 1978, déclenchent l’intervention de la Tanzanie contre le dictateur ougandais. Amin Dada est contraint de s’exiler en Arabie saoudite et le président tanzanien, Julius Nyerere, favorise le rétablissement d’un régime civil. Cependant, les troubles se prolongent et, après que trois présidents se sont succédé à la tête de l’Ouganda, Milton Obote, dont le parti, l’UPC, est sorti vainqueur des élections de décembre 1980, revient au pouvoir. L’économie du pays est dans une situation désastreuse en raison de l’expulsion des commerçants indiens, le taux d’inflation dépasse 200 p. 100, une famine décime la région du Karamojong, dans le Nord. En 1981, après le retrait des troupes tanzaniennes, l’opposition est brutalement réprimée. Cent mille Ougandais trouvent la mort, tués ou affamés. L’opposition au régime est double ; d’une part, dans le Nord, les commandos armés des fidèles d’Amin Dada, d’autre part, dans le Sud baganda, l’Armée nationale de résistance (National Resistance Army, NRA), dirigée par Yoweri Museveni, un Banyankolé, formé en Tanzanie et au Mozambique. Au sein de l’armée nationale s’élève une nouvelle contestation, après que Milton Obote a confié les principaux postes politiques et militaires aux membres de son groupe, les Lango.

En 1985, un coup d’État, mené par le général Tito Okello, nordiste, appartenant à l’ethnie nilotique des Acholi, renverse Obote qui se réfugie en Zambie. En janvier 1986, après quatre jours de combat à Kampala, la NRA porte son dirigeant, Yoweri Museveni, au pouvoir.

5.5 La présidence de Yoweri Museveni
5.5.1 Réformes et redressement

Le nouveau gouvernement engage de profondes réformes en Ouganda. Largement aidé financièrement par les organismes internationaux (crédits et allègement de la dette), il s’emploie à relancer l’économie ; les Asiatiques, expulsés en 1972, sont invités à revenir tandis qu’est entrepris un programme de libéralisation visant à promouvoir le développement de l’agriculture et à attirer les investissements étrangers.

Sur le plan politique, le président Yoweri Museveni impose une union nationale pluriethnique au sein du gouvernement, mais reste opposé au multipartisme qui est, à ses yeux, un « concept occidental [inadapté] aux pays en voie de développement «. Après avoir, en 1992, levé l’interdiction qui pèse sur les partis politiques, et, l’année suivante, permis la restauration de la royauté au Buganda (intronisation de Mutebi II), il se montre cependant plus réticent à accepter l’entrée dans les faits du multipartisme. Aussi la nouvelle Constitution adoptée en 1995 légalise-t-elle les partis politiques tout en leur interdisant toute activité.

Le président Museveni est reconduit à la tête de l’Ouganda lors de l’élection présidentielle de 1996, avec 74 p. 100 des suffrages. Il a à son actif une nette amélioration économique — inflation contenue, croissance ininterrompue depuis le début des années 1990, liberté des changes — et des succès diplomatiques, l’Ouganda étant devenu l’un des pays les plus importants de la région sous son leadership. Toutefois, malgré la réorganisation de l’armée, avec la fusion, dès 1986, des troupes régulières et de la NRA, le gouvernement ougandais reste fragilisé : au nord, notamment, il doit faire face à la guérilla menée par l’Armée de la résistance du Seigneur (Lord’s Resistance Army, LRA), un mouvement armé d’inspiration mystique soutenu par le Soudan, qui réplique ainsi à l’aide apportée par le régime ougandais à l’Armée de libération populaire, formée par les rebelles sudistes, animistes et chrétiens, en lutte contre le régime islamique de Khartoum — ces politiques antagonistes entraînent l’interruption des relations diplomatiques entre l’Ouganda et le Soudan en 1995. La question de la nature de l’État, fédéralisme ou unitarisme, demeure également en suspens et les pays occidentaux, notamment les États-Unis, tentent de faire pression sur le régime ougandais pour que soit instauré un réel multipartisme.

5.5.2 Intervention militaire en RDC

La fin des années 1990 est marquée par la guerre qui se déroule au Zaïre voisin. L’Ouganda, de même que le Rwanda de Paul Kagamé, apporte alors une aide déterminante dans la prise de pouvoir de Laurent-Désiré Kabila contre le régime Mobutu, en mai 1997 — le Zaïre est alors rebaptisé République démocratique du Congo (RDC). Toutefois, dès le mois d’août 1998, les troupes ougandaises et rwandaises appuient une rébellion menée contre le gouvernement de Laurent-Désiré Kabila. Anciens alliés, le Rwanda et l’Ouganda s’affrontent par la suite (entre 1999 et 2000) dans de violents combats à Kisangani, dans le nord de la RDC.

Condamné par la communauté internationale pour son intervention en RDC, et soucieux de mettre fin à une guerre coûteuse et impopulaire, l’Ouganda désengage progressivement ses troupes du territoire congolais à partir de 2001, et signe en septembre 2002 un accord de paix avec la RDC ; les dernières troupes ougandaises quittent la RDC en mars 2003.

5.5.3 Durcissement du régime et dégradation sécuritaire

À l’intérieur du pays, la vie politique est marquée par un référendum sur le multipartisme (juin 2000) aboutissant, selon la volonté du pouvoir, à son rejet. Yoweri Museveni est réélu président de la République avec 69,3 p. 100 des voix en mars 2001, alors que son principal adversaire, Kiiza Besigye, issu des rangs du Mouvement de résistance nationale (MNR), le parti du président, dénonce une élection truquée. Le président ougandais doit dès lors faire face à une contestation croissante au sein du MNR, dont l’aile progressiste réclame l’ouverture de la scène politique aux partis, ainsi qu’une meilleure lutte contre la corruption. Sous la pression internationale en faveur d’une démocratisation du régime, il fait adopter par référendum la réintroduction du multipartisme (juillet 2005). Mais, parallèlement, il fait modifier la Constitution afin de supprimer la limitation de la charge présidentielle à deux mandats et de pouvoir ainsi se représenter une troisième fois. Au terme d’un scrutin entaché d’irrégularités mais sans fraudes massives, Yoweri Museveni est réélu avec près de 59,3 p. 100 des suffrages en février 2006, contre 37,4 p. 100 des voix à son principal adversaire, Kizza Besigye (Forum pour le changement démocratique, FCD). À son actif, il peut faire valoir l’apaisement des tensions ethniques ainsi que les progrès économiques et ses efforts dans la lutte contre le sida et pour l’éducation. Il s’engage notamment à pacifier totalement le pays et à se consacrer à son développement. La guerre contre l’Armée de la résistance du Seigneur (Lord’s Resistance Army, LRA) continue en effet de ravager le nord du pays. En dépit d’un rapprochement avec le Soudan permettant à l’armée ougandaise de mener des opérations militaires contre les bases arrières de la LRA au Sud-Soudan, le gouvernement ougandais se révèle incapable de résoudre un conflit dans lequel environ 100 000 personnes auraient péri et 1,6 million de civils auraient été déplacés.

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