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paléographie

Publié le 13/04/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

paléographie, science qui étudie les écritures anciennes, inscrites sur des supports destructibles (papyrus, cire, parchemin, vélin et papier).

Une science voisine, l'épigraphie, est consacrée à l'étude des inscriptions gravées sur la pierre ou le métal.

2   LES SUPPORTS D'ÉCRITURE ANCIENS

Les supports anciens les plus couramment utilisés étaient la tablette de cire, le rouleau de papyrus et, par la suite, le codex de parchemin ou le livre. Les tablettes de cire convenaient pour la correspondance, les comptes et les écrits de nature temporaire. Les feuilles de papyrus, constituées de rouleaux de 6 à 9 mètres de long, fournissaient le support d'écriture le plus courant dans l'Antiquité classique. Son utilisation est généralisée entre le Ve siècle av. J.-C. et le début du IVe siècle apr. J.-C. Le rouleau de papyrus présentait plusieurs inconvénients : comme il devait être réenroulé après chaque lecture, il était très malaisé de le consulter et, souvent, le début et la fin se déchiraient ou se détérioraient à force d'être utilisés. De ce fait, les textes d'auteurs classiques sont souvent lacunaires.

Le parchemin, attesté à Rome pour les textes littéraires dès le Ier siècle apr. J.-C. et beaucoup plus tôt chez les Grecs, fut de plus en plus utilisé. Au IVe siècle, les littératures grecque et latine furent généralement transférées sur codex, lequel prit la forme d'un livre par imitation des tablettes de cire. Le codex était beaucoup plus pratique pour des œuvres longues et il était plus facilement consultable. Certains ouvrages préchrétiens, toutefois, ne furent pas transcrits, de sorte que de nombreux textes grecs ne nous sont pas parvenus.

3   LA TYPOGRAPHIE ANCIENNE

Sur les papyrus comme sur les livres, les textes de prose étaient écrits en colonnes. Jusqu'au IXe siècle, on ne séparait pas les mots, mais dans certains textes littéraires, on utilisait des tirets ou des points comme séparateurs. Ces pratiques expliquent les nombreuses erreurs de transcription commises par des scribes négligents ou ignorants.

Les difficultés de déchiffrement des manuscrits médiévaux résultent en grande partie de ces erreurs de copistes, et des habitudes qui consistaient à contracter les mots, à les abréger et à les lier pour réduire le travail, et économiser le parchemin qui coûtait cher. Si, dans les premiers manuscrits, les abréviations n'étaient guère employées, elles se multiplièrent en revanche au cours des siècles suivants.

On connaît dans l'Antiquité deux types de calligraphie : l'écriture formelle pour les textes littéraires ou les livres, et l'écriture cursive, plus rapide, qui était réservée aux textes non littéraires d'usage courant. Les manuscrits existants des auteurs classiques se présentent soit dans l'ancienne écriture livresque, soit dans une écriture qui se développa plus tard au Moyen Âge, sous l'influence de l'écriture cursive.

Tous les manuscrits grecs et romains, antiques et médiévaux, sont classés selon leur écriture : soit majuscule, quand ils sont écrits en grandes lettres, soit minuscule, quand ils sont écrits en petites lettres. Les majuscules se divisent en deux sous-ensembles :

1. les capitales qui peuvent être des capitales carrées, soigneusement tracées avec des angles marqués, ou des capitales rustiques, tracées un peu plus librement avec des traits obliques et en forme de petites croix ;

2. les onciales, capitales modifiées de manière à accentuer les courbes et à éviter au maximum les angles.

Quant aux minuscules, elles résultent d'une écriture rapide des majuscules sous l'influence de l'écriture cursive. Toutefois, si les lettres changent de forme et deviennent plus petites, l'écriture minuscule reste distincte dans la plupart des cas de l'écriture cursive.

4   L'ÉCRITURE GRECQUE

Le plus ancien papyrus littéraire grec, un fragment des Perses du poète Timothée, est écrit en lettres capitales semblables à celles des inscriptions. Les précurseurs de l'onciale apparurent au Ier siècle apr. J.-C., et une onciale large et élégante continua d'être utilisée sur les papyrus jusqu'au VIe ou VIIe siècle apr. J.-C. On peut distinguer trois périodes dans l'histoire de l'écriture grecque : la ptolémaïque, de 330 av. J.-C. à 30 av. J.-C. ; la romaine, qui se caractérise par des traits arrondis et sinueux et qui couvre les années 27 av. J.-C. à 305 apr. J.-C. ; enfin, la byzantine, de style nettement décoratif, est utilisée de 360 apr. J.-C. jusqu'à la conquête arabe de l'Égypte en 640 apr. J.-C.

Les plus anciens manuscrits sur vélin sont les trois grands codex en onciale de la Bible : le Codex Vaticanus, le Codex Sinaiticus et le Codex Alexandrinus des IVe et Ve siècles apr. J.-C. Ces manuscrits du Nouveau Testament, écrits en grec, utilisent essentiellement les onciales des rouleaux de papyrus. Autour du VIIe, une onciale penchée apparaît ; ce type d'onciale pointue présentait un contraste important entre les traits gras et les traits fins. Elle est connue sous le nom d'onciale slave, parce qu'elle servit de base pour la création de l'alphabet cyrillique au IXe siècle.

5   L'ÉCRITURE LATINE

La paléographie latine commence avec l'écriture majuscule découverte dans les premiers manuscrits latins, comme ceux de Virgile. Ces manuscrits datent du IVe et du Ve siècle apr. J.-C. et sont écrits en capitales carrées ou rustiques. L'onciale s'est maintenue dans les textes littéraire du Ve au VIIIe siècle, principalement pour les ouvrages bibliques et ceux des pères de l'Église. L'écriture cursive couramment utilisée influença l'écriture littéraire majuscule et l'on vit apparaître une écriture appelée semi-onciale. Ce tracé clair et de grande beauté eut une influence considérable sur le traitement de certains manuscrits médiévaux. Après le VIIe siècle, les différentes écritures cursives étaient toutes minuscules. Développées par des scribes, elles s'appuyaient sur l'écriture cursive et mélangeaient les onciales et les semi-onciales. Les exemples les plus anciens d'écriture cursive sont les inscriptions murales et les tablettes de cire de l'ancienne cité de Pompéi, écrites avant 79 apr. J.-C. Les écritures minuscules qui se développèrent à partir de l'écriture cursive devinrent ce que l'on appelle les écritures nationales du Moyen Âge, chacune ayant ses propres caractéristiques dans le pays où elle prévalait.

6   LE DÉVELOPPEMENT DES STYLES NATIONAUX

Sept écritures nationales importantes se sont développées. La bénéventine ou lombarde, écriture de l'Italie du Sud, fut utilisée dans les monastères du Mont-Cassin et de la Cava du IXe au XIIIe siècle. La wisigothique fut employée en Espagne du VIIIe au XIIe siècle. Les écritures insulaires, celles de l'Irlande et de l'Angleterre entre le VIIe et le XIe siècle, diffèrent des formes d'écriture du continent européen dans la mesure où elles dérivaient non pas d'une cursive, mais d'une semi-onciale qui avait été introduite en Irlande par des missionnaires entre le IVe et le Ve siècle. Les manuscrits en écritures insulaires, comme les Évangiles de Lindisfarne (VIIe siècle) ou le Livre de Kells (VIIIe-IXe siècle) sont célèbres pour leur calligraphie et leur ornementation.

L'écriture mérovingienne ou pré-carolingienne, utilisée en France au VIIe et VIIIe siècle, fut réformée durant le règne de l'empereur Charlemagne, époque où l'on se préoccupa tout particulièrement de copier les anciens manuscrits. Les scribes créèrent une nouvelle écriture claire, simple et fortement influencée par la semi-onciale la plus ancienne, connue sous le nom de caroline minuscule. Au cours du XIe siècle, la caroline minuscule prit une forme particulière selon les régions de l'Europe de l'Ouest.

Le XIIe siècle vit l'apparition de l'écriture dénommée gothique ou lettre noire, déformation de la caroline minuscule avec des angles à la place des courbes. Du fait de son aspect trop anguleux, du resserrement excessif de ses caractères, du nombre des contractions et des abréviations qu'elle utilisait, l'écriture gothique était difficile à lire. Elle est aujourd'hui rarement utilisée, après avoir été pendant longtemps la forme la plus courante pour les documents imprimés en Allemagne.

L'Italie du XIVe siècle connut une renaissance de la caroline, sous la forme d'une écriture très régulière et très belle, dont l'évolution aboutit à ce qu'on a appelé l'écriture humanistique du XVe siècle. Cette écriture servit de modèle aux premiers imprimeurs italiens, ce qui permit de préserver la simplicité et la clarté des lettres romaines, qui remontent, à travers la caroline, aux semi-onciales de la période précédente. Ces lettres minuscules sont les ancêtres des lettres de bas de casse du caractère romain moderne.

Voir livre ; caractère (typographie) ; écriture.

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