Palmerston, Henri, John, Temple, troisième vicomte Palmerston

Homme d'Etat anglais (1784-1865). Ministre de la Guerre dans les gouvernements tories entre 1812 et 1828; il passa aux whigs en 1830 et fut ministre des Affaires étrangères entre 1830 et 1841. De Canning, il hérita la méfiance de la Russie, de l'Autriche et de la Prusse et essaya de faire contrepoids à ces puissances autocrates en travaillant avec la France et d'autres Etats. Il soutint les aspirations belges à l'indépendance et les revendications d'Isabelle et Maria aux trônes d'Espagne et du Portugal et défendit la Turquie contre les Russes et Méhémet Ali. Pendant son deuxième mandat ministériel 0846-18611 les disputes des mariages espagnols tendirent les relations franco-britanniques. Palmerston s'opposa avec succès à l'intervention de la France dans les affaires suisses pendant la guerre du Sonderbund. La Grande-Bretagne se désintéressa des révolutions de 1848, mais les sympathies de Palmerston pour les peuples opprimés se marquèrent dans l'aide qu'il apporta aux rebelles siciliens et par sa dénonciation des cruautés de Haynau contre les Magyars. La détermination de Palmerston de maintenir le prestige britannique à l'étranger apparut en clair en 1850 quand il obligea les Grecs à régler les revendications financières assez douteuses de don Pacifico. Révoqué en 1851 pour avoir exprimé son approbation du coup d'Etat de Louis-Napoléon, Palmerston revint comme ministre de l'Intérieur en 1852. Premier ministre de 1855 à 1865, avec une courte interruption, il mena la guerre de Crimée à bonne fin, prit des dispositions énergiques pour réprimer la mutinerie indienne, soutint l'idée de l'unité italienne, mais n'aida point les Polonais quand ils se révoltèrent et les Danois quand ils perdirent le Schlesvig-Holstein. Pendant la guerre civile américaine, la Grande-Bretagne resta neutre, mais Palmerston réagit avec une énergie caractéristique quand deux envoyés confédérés furent enlevés d'un vapeur anglais par les nordistes. En dépit de son opposition à une extension du droit de vote, il maintint sa popularité et, peu avant sa mort, sortit victorieux de l'élection générale de 1865.