Devoir de Philosophie

Par l'échange des produits de leur travail les hommes entrent-ils en relations mutuelles ?

Publié le 16/03/2004

Extrait du document

travail
Analyse: L'échange est une manière d'acquérir la propriété d'un bien. Au sein de ces différentes manières d'acquérir (échange, don, vol,...), il se caractérise par sa réciprocité: échanger consiste à acquérir un bien en cédant à l'autre un bien de valeur équivalente. Qu'est-ce maintenant qu'une relation mutuelle? « Être en relation à X » signifie que X a un impact sur mes actes et mon existence. Avoir une « relation mutuelle » peut donc se définir comme le fait que plusieurs êtres sont en interaction et se prennent en compte l'un l'autre.  Au sens fort, et dans ce qu'elle a de spécifiquement humain, une relation mutuelle entre plusieurs personnes implique en outre une reconnaissance réciproque.  Lorsque nous échangeons les produits de nos travaux, nous entrons en rapport les uns avec les autres: fixer les valeurs de chaque bien implique un dialogue, l'échange en lui-même nécessite une rencontre et une confiance réciproque. D'ailleurs, il semble que les premiers contacts que les hommes ont entre eux possède cette forme d'échange marchand: les hommes interagissent parce qu'ils ont besoin les uns des autres. Cependant, les relations qui sont nouées lors de ce type d'interaction ne correspondent pas à notre définitions de la « relation » au sens fort. D'abord l'impact de l'autre sur mon existence semble n'être que ponctuel. Ensuite, l'échange n'implique pas que je reconnaisse mon partenaire en tant que personne.   Problématique: L'échange des produit de notre travail peut-il constituer un modèle de relation entre personne? Ou bien doit-on dire qu'il ne s'agit que d'un rapport, qui doit être dépassé pour que s'instituent de véritables relations mutuelles.
travail

« Qu'est-ce maintenant qu'une relation mutuelle? « Être en relation à X » signifie que X a un impact sur mes actes etmon existence.

Avoir une « relation mutuelle » peut donc se définir comme le fait que plusieurs êtres sont eninteraction et se prennent en compte l'un l'autre.

Au sens fort, et dans ce qu'elle a de spécifiquement humain, unerelation mutuelle entre plusieurs personnes implique en outre une reconnaissance réciproque.

Lorsque nous échangeons les produits de nos travaux, nous entrons en rapport les uns avec les autres: fixer lesvaleurs de chaque bien implique un dialogue, l'échange en lui-même nécessite une rencontre et une confianceréciproque.

D'ailleurs, il semble que les premiers contacts que les hommes ont entre eux possède cette formed'échange marchand: les hommes interagissent parce qu'ils ont besoin les uns des autres.

Cependant, les relationsqui sont nouées lors de ce type d'interaction ne correspondent pas à notre définitions de la « relation » au sensfort.

D'abord l'impact de l'autre sur mon existence semble n'être que ponctuel.

Ensuite, l'échange n'implique pas queje reconnaisse mon partenaire en tant que personne. Problématique: L'échange des produit de notre travail peut-il constituer un modèle de relation entre personne? Ou bien doit-on direqu'il ne s'agit que d'un rapport, qui doit être dépassé pour que s'instituent de véritables relations mutuelles. I) L'échange des produits de leur travail constitue les premières relations mutuelles que nouent leshommes entre eux.

Ces premières relations sont même les conditions de possibilités de toutes les autres. - Forgeons une fiction dans laquelle les hommes n'échangeraient pas les biens de leur travail.

Chaque homme produitle nécessaire pour entretenir sa propre existence et pourvoit lui-même à la satisfaction de tous ses besoins.

Leshommes vivent donc de manière autarcique, ou autosuffisante.

Ils sont essentiellement solitaire.

Dans cettesituation, on voit mal ce qui pourrait les pousser à entrer en contact les uns avec les autres.

Rousseau pense untelle situation lorsqu'il décrit « l'état de nature » au début du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes .

En effet selon Rousseau, avant l'établissement des premières sociétés, les hommes sont capables de subvenir seuls à tous leur besoin: « La terre abandonnée à sa fertilité naturelle, et couverte de forêtsimmenses que la cognée ne mutila jamais, offre à chaque pas des magasins et des retraites aux animaux de toutesespèces ».

Le résultat est qu'aucun d'entre eux n'entre jamais en relation avec un autre: les hommes « n'ayant nidomicile fixe ni aucun besoin l'un de l'autre se rencontreraient, peut-être, à peine deux fois dans leur vie, sans seconnaître, sans se parler ».

A contrario, nous pouvons donc conclure au rôle primordial des échanges de biens dansla rupture de cette solitude et l'instauration de premières relations entre hommes. - Les hommes n'ont aucune propension spontanée à entrer en rapport, c'est sous la pression du besoin et de lanécessité de l'échange qu'ils entrent en contact l'un avec l'autre.

Nous n'avons d'abord affaire à l'autre que parceque celui-ci possède un bien que nous n'avons pas et qui est nécessaire à notre survie.

L'échange de biens estdonc la forme que prendra ce premier contact.

L'échange, et donc le rapport avec l'autre, est de plus en plusnécessaire à mesure que la situation des hommes évolue de l'autosubsistance à la division du travail: avec ladivision du travail, chacun se consacre à la fabrication d'un seul type d'objet et ne peut donc subvenir seul à tousses besoins.

Chacun produit un seul bien, mais en grande quantité et se procure les autres au moyen de l'échange.Les communautés humaines sont ainsi d'abord et avant tout des associations fondées sur le libre-échangemarchand.

C'est ce qu'explique Adam Smith dans la Richesse des nations (livre I, chapitre 2): selon lui, c'est le rapport marchand qu'entretiennent les hommes entre eux qui les pousse à vivre en groupe, et qui explique donc lelien social et politique.

Ainsi, toute relation entre hommes, (qu'elle soit politique, associative, etc.) a pour fondementla relation d'échange marchand. - Nous pouvons maintenant analyser plus précisément les relations mutuelles engendrées par ce type d'échange.Elles supposent d'abord un accord sur la valeur des biens, c'est-à-dire une langue et un système d'évaluationcommuns.

Ensuite, elles reposent sur une confiance mutuelles qui se renforce à chaque échange conclu, d'autantplus nécessaire avec l'apparition de la monnaie.

Il semble donc bien que le fait d'échanger les produits de notretravail engendre des relations qui possèdent un véritable contenu: un commun entre plusieurs individu.

Transition: L'échange des produits de leur travail est donc ce qui pousse les hommes à se rassembler et ce qui fonde leurspremiers rapports communs.

Mais ces premiers rapport peuvent-ils être appelés « relations mutuelles »? Suffit-il decréer du commun entre les individus pour donner naissance à une véritable relation entre eux? II) Les premiers liens entre les hommes, créés par l'échange des produits de leur travail, ne constituent. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles