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Par quels moyens devient-on artiste ?

Publié le 22/02/2012

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1) En ayant du génie 2) En ayant du goût. 3) En s'éduquant à l'art  4) En travaillant comme un artisan ? 5) En étant d'abord artisan ?

« admirable tel objet qu'ils associent, à tort, à une œuvre belle.

Ces derniers ont fait les beaux jours des fabricants de buffetsHenri II, ils font aujourd'hui ceux des marchands de Louis XV en série.

Les uns adoptent d'emblée le jugement des gens qu'ilsestiment, les autres établissent leur choix par un antagonisme inavoué envers un individu, un groupe, un milieu qu'ils rejettent.

Il estbien évident que la véritable indépendance du jugement et du choix doit pouvoir faire abstraction des tendances qui sont celles dumilieu, de la société contemporaine, sans opposition systématique, mais sans soumission aux contraintes ou aux préjugés et, leplus souvent, à contre-courant, puisque les options communes ne sont en général que le résultat d'un renoncement facile àl'élaboration d'une analyse personnelle.

A l'exemple du kitsch, il est parfois nécessaire de critiquer, de disputer du goût qui peuttomber dans le vulgaire et le frelaté. 4) En travaillant comme un artisan ? Il s'agit de se demander si le travail opéré dans la création artistique peut ressembler à celui qui est réalisé dans le travailtechnique, est-ce que les mêmes procédés sont à l'œuvre, est-ce les mêmes matériaux ? Qu'est-ce qui différencie un tailleur depierre d'un sculpteur ? Parfois le travail technique peut être inclus dans une œuvre d'art, ces mêmes tailleurs de pierre peuventparticiper à la construction d'une cathédrale.

Les corps de métiers de l'artisanat peuvent participer ensemble à la constructiond'un objet d'art.

Pour réaliser un meuble, il faut plusieurs corps de métier : marqueterie, ébénisterie, ferronnerie d'art etc.

Aussi lesmétiers techniques sont sollicités pour la création artistique.

On voit que la part de création peut apparaître diminuée à la vue detoutes les aides techniques.

Bien sûr, cela apparaît comme une évidence dans l'architecture, les arts décoratifs, la sculpture, celaapparaît moins clair pour la peinture et complètement différent pour la littérature, la musique qui ne produisent pas quelque chosede matériel, qui ne font pas appel à des savoir-faire artisanaux.

On reconnaîtra l'art du reste des objets par les procédés qui ontété mis en place pour réaliser cet objet.

Il y a aura une création à l'origine de cet objet, une intention artistique visant à créer uneémotion.

L'objet artistique sera bien souvent en dehors du circuit d'utilité des objets ordinaires.

On reconnaîtra une certainefacture, un savoir-faire, une certaine patine que ne possèdent pas les objets ordinaires.

L'art a une visée plus haute que la simple satisfaction des désirs, il a un but qui intéresse l'esprit.

Pour Hegel dans son Esthétique , L'art dégage la vérité des apparences et la doté d'une réalité plus haute crée par l'esprit lui-même. L'objet existe pour lui-même.

La contemplation esthétique ne satisfait que des intérêts spirituels. L'art est au milieu du sensible immédiat et de la pensée pure.. 5) En étant d'abord artisan ? Nombreuses ont été depuis Kant (et pourquoi ne pas dire : depuis Platon ?) les théories du «génie », auxquelles les artistesparfois se sont prêtés avec complaisance.

Est-ce à dire que l'esthétique comme étude de la réception doit se conjuguer, commele proposait Valéry et par la suite Gilson, avec une poétique comme étude de la création ? Sans doute ; mais cette poétiquepeut elle-même s'engager sur deux voies différentes, selon qu'elle se réfère préférentiellement à l'objet et aux opérations qui leproduisent, aux techniques ou aux écritures auxquelles recourent ces opérations – en quoi cette poétique sera elle-mêmeobjectiviste –, ou au sujet, à son histoire singulière, à sa vocation, à son inspiration plutôt qu'à son métier – en quoi cette poétiquesera subjectiviste.

Ici encore, une voie conduit à l'autre : l'intériorité de la conscience créatrice ne se révèle que dansl'extériorisation du faire, dans le geste qui affronte la matière et qui manie l'outil.

« Heureux qui orne une pierre dure.

Artisand'abord », disait Alain.

Cependant, on conçoit qu'une esthétique subjectiviste puisse privilégier, au moins pour un moment, lapsychologie de la création, et même le concept, si c'en est un, de génie.

Non seulement parce que ce concept est flatteur pourl'artiste, mais parce qu'en tout cas la subjectivité est irréductible, et qu'on ne peut lui refuser ni l'intériorité ni l'initiative : pourquoiun peintre choisit-il d'être peintre, et pourquoi fait-il de telles œuvres, c'est son secret, qui sollicite la psychologie.

D'autant qu'onpeut croire qu'il veut livrer ce secret : on affirme souvent que l'artiste, même s'il ne dit rien de lui, s'exprime dans son œuvre,comme l'arbre dans son fruit ou le rêveur dans ses fantasmes.

Aussi la psychologie de la création est-elle souvent, de nos jours,une psychanalyse de l'artiste.

Freud en a donné l'exemple en étudiant Léonard ; il a aussi donné l'exemple, qui n'a pas toujoursété suivi par ses disciples, de la modestie de son propos : « Le don artistique et la capacité de travail étant intimement liés à lasublimation, nous devons avouer que l'essence de la fonction artistique nous reste aussi, psychanalytiquement, inaccessible.

» Deplus, Freud sait fort bien que la psychanalyse du créateur ne dispense pas de l'étude de l'œuvre : il l'a prouvé par l'examenadmirablement minutieux et éclairant du Moïse de Michel-Ange.

Ce qu'il a peut-être moins bien su, c'est que la création, outrequ'elle exprime le désir, qu'elle libère, rend compte aussi, d'une autre façon, de l'état de la culture dans laquelle l'œuvre s'inscrit.. »

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