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QU'EST-CE QU'UN PARADOXE ?

Publié le 24/09/2011

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Au sens étymologique, le paradoxe vient du grec « para/doxa «, contre / l’opinion commune. En ce sens il s’oppose donc, parfois frontalement, radicalement ou violemment, avec l’opinion commune. Le paradoxe n’est pas sans créer quelque étonnement, surprise, parfois rire, soit du fait de son caractère provoquant, voire choquant, soit du fait de son insolubilité apparente même. En effet plus tard le terme « paradoxe « revêt la signification d’une pensée en contradiction fondamentale, où la conclusion s’opposerait avec les prémisses, où le vrai et le faux coexisteraient sans que l’on puisse les séparer, en bref il s’agirait d’un problème insoluble, d’une logique illogique. On a donc aussi une acceptation sinon péjorative, du moins restrictive du paradoxe puisqu’elle semble exclure de fait la dimension stimulatrice de la pensée que pourrait être un paradoxe. 

« 2 I/ Préjugés sur le paradoxe 1/ Le paradoxe réduit strictement à sa simplicité étymologique  Si l’on se limitait au sens strict, le paradoxe ne serait qu’une opinion émise contraire à l’opinion commune, quelque soit donc la valeur de cette opinion.

Une idée devient alors paradoxale du seul fait qu’elle est contre l’opinion commune, même si elle peut apparaître inconsidérée.  Ex : La remise en cause du système héliocentriste de Galilée était donc selon ce point de vue un paradoxe au 17 esiècle ; ma remise en cause, aujourd’hui, du système géocentriste serait aussi un paradoxe.

Mais les valeurs des deux opinions sont bien différentes… et pourtant le mot « paradoxe » ne semble pas ici faire de différence dans son acception au sens strict.   De là apparaît le risque de « s’opposer pour s’opposer », de crier au paradoxe pour crier au paradoxe.

Un paradoxe est alors une opinion exprimée par un trublion voulant se faire remarquer, un non-conformiste n’ayant que le non-conformisme pour pensée. Rien de très sérieux, donc… 2/ Le paradoxe comme opposition au sérieux  Mais que vient faire ici Galilée ? Au second sens du paradoxe, comme un système d’idées contradictoire, Galilée n’est pas un paradoxe, puisque rien n’est avéré illogique dans sa pensée..  Le paradoxe serait plutôt le fondement d’un discours que l’on invoquerait non pas pour parler sérieusement, mais pour faire rire l’assistance en raison de son caractère insolite et insoluble.  Ex : Au second tome de L’Ingénieux Don Quichotte de la Manche , chap 51, le paradoxe du pendu.

A l’entrée d’un pays, il est obligatoire de dire la raison de notre arrivée : en cas de mensonge, c’est la pendaison.

Or voilà qu’un homme arrive en affirmant vouloir être pendu dans ce pays.

Aucune solution ne semble satisfaisante : « cet homme jure qu’il va mourir à la potence, n’est-ce pas ? et, s’il meurt, il aura dit la vérité ; et, d’après la loi, il mérite d’être libre et de passer le pont ? Mais si on ne le pend pas, il aura dit un mensonge sous serment, et, d’après la même loi, il mérite d’être pendu ? ». Le gouverneur Sancho Panza propose de pendre une partie seulement de l’homme, solution contradictoire et qui provoque le rire chez le lecteur.

Ensuite, il propose « Ce passager dont vous parlez, ou je ne suis qu’une cruche, ou a précisément autant de raison pour mourir que pour passer le pont ; car, si la vérité le sauve, le mensonge le condamne.

Puisqu’il en est ainsi,. »

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