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Paraguay

Publié le 11/04/2013

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paraguay
1 PRÉSENTATION

Paraguay, en guarani et en espagnol (langues officielles) Paraguay, pays d’Amérique du Sud. Sa capitale est Asunción.

Le Paraguay ne possède aucun débouché maritime. Il est bordé au nord-ouest et au nord par la Bolivie, à l’est par le Brésil, au sud et au sud-ouest par l’Argentine.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES
2.1 Relief et hydrographie

La superficie totale du Paraguay est de 406 752 km². Le río Paraguay divise le pays en deux régions très contrastées : à l’ouest, le Chaco boréal ou Paraguay occidental s’étend sur 247 000 km2 ; à l’est, le Paraguay proprement dit, ou Paraguay oriental, couvre 406 752 km². Le Chaco contient une partie de la plaine alluviale, piémont des Andes, qui s’étend du Paraguay jusqu’en Bolivie, à l’ouest, en Argentine, au sud, et au Brésil, à l’est. Des plaines verdoyantes, des marécages et des forêts d’arbustes recouvrent cette région. Le Paraguay oriental correspond principalement au prolongement du plateau du Paraná. Ce plateau, dont l’altitude varie entre 305 et 610 m, forme un bassin hydrographique important qui comprend le haut Paraná, le río Paraguay et le río Pilcomayo, ainsi que le lac Ypoa et de nombreuses chutes spectaculaires, telles que les chutes de Guairá.

2.2 Climat

Le climat du Paraguay est subtropical. Dans la ville d’Asunción, les températures moyennes varient entre 17 °C en juillet et 27 °C en janvier. Dans le Chaco et dans d’autres régions du Nord, les températures oscillent entre - 5 °C et 40 °C et, dans le Paraguay oriental, la moyenne des températures avoisine 22 °C. Les précipitations annuelles représentent en moyenne 1 120 mm dans la région d’Asunción, près de 815 mm dans le Chaco, et environ 1 525 mm dans les régions boisées de l’est. En été, le Chaco est très arrosé, mais les hivers sont secs.

2.3 Flore et faune

Le Paraguay oriental, où les précipitations sont abondantes, est couvert de forêts denses sempervirentes, émaillées d’une grande variété d’herbes, de fougères et de palmiers, ainsi que de fleurs exotiques. Dans le Chaco, la végétation, relativement clairsemée, comprend l’arbre rouge ou quebracho, des roseaux tropicaux, des graminées, des épineux et des cactacées.

Le tatou, le capybara (un grand rongeur), le tapir, le jaguar, le fourmilier, le sanglier, le cerf, l’alligator et différentes espèces de serpents composent l’essentiel de la faune paraguayenne. Parmi les oiseaux, citons : le toucan, l’ibis, le héron, le perroquet, le canard noir, la colombe, la perdrix, le nandou et la perruche.

2.4 Ressources naturelles

Les principales ressources du Paraguay résident dans son sol fertile et ses forêts. Le Paraguay oriental est une région productrice de Yerba mate, une boisson tonique consommée dans tout le pays ainsi qu’en Argentine et au Brésil, faite avec les feuilles de l’Ilex Paraguyensis, un arbre équifoliacé. Les ressources minérales sont peu nombreuses. Cependant, le territoire possède des réserves de calcaire, de cuivre, d’argile et de pétrole. En outre, les cours d’eau constituent une richesse hydroélectrique notable.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

En 2008, la population du Paraguay comptait 6,8 millions d'habitants, pour une densité globale de 17,2 habitants au km², soit l’une des plus faibles d’Amérique du Sud. En effet, la population se concentre dans le Paraguay oriental (95 p. 100) et se révèle beaucoup plus éparse dans le Chaco (environ 1 habitant au km2). Le taux de fécondité était de 4,02 enfants par femme en 2003 et l’espérance de vie de 74,4 ans.

La population paraguayenne comporte trois grandes catégories : les Métis, qui constituent plus de 95 p. 100 des habitants, les Amérindiens, essentiellement des Guaranis ; et les descendants d’Européens et d’Asiatiques, auxquels il faut ajouter les immigrants en provenance du Japon, d’Allemagne, d’Italie, du Portugal ou du Canada. Plus de 60 p. 100 des Paraguayens habitent dans des régions rurales.

3.2 Découpage administratif et villes principales

Le Paraguay se compose de 17 départements, dont celui de la capitale, Asunción. Ces départements (ou provinces) se divisent en districts, eux-mêmes subdivisés en municipalités et en districts ruraux.

Asunción, Encarnación, Concepción, Coronel Oviedo, Caaguazú et Ciudad del Este sont les principales villes du pays.

3.3 Langues et religions

Si l’espagnol constitue la principale langue officielle, une grande partie de la population parle le guarani, qui a été reconnu comme langue nationale en 1967 et comme langue officielle en 1992. Cette dernière est communément utilisée dans la plupart des poèmes, des chansons folkloriques, des livres ou des publications (voir Tupi-Guarani). Aujourd’hui, l’apprentissage scolaire se fait également dans la langue maternelle des enfants.

Dans le domaine religieux, plus de 95 p. 100 des Paraguayens sont catholiques. L’article 6 de la Constitution déclare le catholicisme religion officielle, mais garantit la liberté des autres cultes ; d’où l’existence de petits groupes protestants anabaptistes, tels que les mennonites.

3.4 Éducation

L’école primaire est gratuite au Paraguay et, en principe, obligatoire pour les enfants âgés de 6 à 14 ans. Le taux d’alphabétisation officiel atteint 94 p. 100. Le pays possède plusieurs universités, telles que l’université nationale d’Asunción (1890) et l’université catholique de Notre-Dame d’Asunción (1960).

3.5 Arts et vie culturelle

Mélange d’éléments guaranis et espagnols, auquel se sont ajoutées des influences argentines, allemandes et italiennes plus récentes, la culture paraguayenne se distingue par le métissage. Parmi les divers lieux de culture, retenons le centre de l’Ateneo Paraguayo, l’Académie de la langue et de la culture guaranies, l’Association indienne du Paraguay, le Théâtre guarani, les Archives nationales, ou encore le Musée ethnographique.

Les ouvrages historiques et juridiques occupent la première place dans la littérature paraguayenne. Même la poésie reste très attachée aux réalités sociales. Juan Natalicio Gonzalez, Manuel Ortiz Guerrero et Augusto Roa Bastos comptent parmi les plus remarquables écrivains paraguayens du XXe siècle (voir littérature hispano-américaine).

Concernant la musique, les Guaranis ont, depuis les temps les plus anciens, utilisé des instruments à vent et à percussion primitifs, comme les flûtes, les sifflets, les hochets et les clochettes en bois. Les guitares et les harpes, introduites par les premiers colons espagnols, constituent les instruments de base de la musique contemporaine. La polka, les ballades et les chansons illustrent l’histoire et les traditions du pays. La guarania, une chanson caractérisée par une mélodie lyrique fluide, a été introduite au début du XXe siècle (voir musique d’Amérique latine). L’art paraguayen est généralement influencé par les thèmes du folklore indigène et de la religion, et s’exprime souvent sous forme de décorations religieuses. Le Paraguay est également réputé pour ses dentelles très délicates, appelées ñandutís. Parmi les plus grands noms de l’art moderne paraguayen, on peut retenir les peintres Pablo Alborno et Juan Samudio (voir art d’Amérique latine).

3.6 Institutions et vie politique
3.6.1 Pouvoir exécutif

Marqué par de nombreux régimes dictatoriaux, le Paraguay a, depuis 1992, une Constitution de type présidentiel qui donne beaucoup de pouvoirs au président élu au suffrage universel, mais n’autorise qu’un seul mandat de cinq ans. Le président de la République, chef de l’État et chef du gouvernement, est également le chef des armées. Détenant le pouvoir exécutif, il peut dissoudre le corps législatif et possède un droit de veto. Il est assisté par un Conseil des ministres et par un conseil d’État.

3.6.2 Pouvoir législatif

Le corps législatif bicaméral comporte une Chambre des sénateurs, composée de 45 membres et une Chambre des députés de 80 élus. La durée d’un mandat législatif est de cinq ans.

3.6.3 Pouvoir judiciaire

Le tribunal de plus haut niveau est la Cour suprême, constituée de cinq juges choisis par le président. Les autres corps judiciaires se composent des cours de première instance, des tribunaux d’instance et des juges de paix.

3.6.4 Partis politiques

L’organisation politique dominante au Paraguay est l’Association nationale républicaine-Parti Colorado (ANR-PC, droite), au pouvoir depuis 1947. Les autres partis politiques représentés au Parlement à l’issue des élections de 2003 sont le Parti radical libéral authentique (PLRA, conservateur), l’Union nationale des colorados éthiques (UNACE, extrême droite), le mouvement Chère Patrie (MPQ), le Parti rencontre nationale (PEN, centriste) créé en 1992 et le parti Pays solidaire, créé en 2001 autour de la notion de démocratie sociale.

3.6.5 Défense nationale

Les forces armées ont longtemps dominé les institutions politiques du Paraguay. En 2004, les forces militaires du pays se composent d’une armée de terre de 7 600 hommes, d’une marine de 1 600 hommes et d’une force aérienne de 1 100 hommes.

Le service militaire, réservé aux hommes, est obligatoire pendant une durée de dix-huit à vingt-quatre mois.

4 ÉCONOMIE

Principalement agricole, l’économie paraguayenne connaît dans les années 1970 une progression de son secteur industriel. Mais le Paraguay reste un pays pauvre, très affecté par les crises financières qui ont touché l’Amérique du Sud à la fin des années 1990, dont la dette extérieure représentait 25 p. 100 du produit intérieur brut (PIB) en 1999. En 2006, le PIB était de 9,3 milliards de dollars, ce qui représentait un revenu par habitant de 1 541,80 dollars.

4.1 Agriculture

L’agriculture constitue l’activité principale du pays et est largement excédentaire. Elle emploie 45 p. 100 de la population active et représentait, en 2001, 20,3 p. 100 du PIB. Les principales productions agricoles sont le soja, le coton, le café, la canne à sucre, le maïs, les pommes de terre, les oranges et le blé. L’élevage de bétail, principalement des bovins, constitue une activité agricole primordiale.

La sylviculture est également une ressource importante, qui produit environ 10,2 millions de m³ de bois en 2006, mais également des produits forestiers comme le tanin et une huile, élément de base pour les parfums. La pêche reste négligeable, les prises annuelles ne représentant que 23 100 tonnes en 2005.

4.2 Mines et industries

L’activité minière est peu développée au Paraguay, malgré l’existence de gisements de pétrole, de fer, de manganèse, de sel et d’autres minéraux ; seul le calcaire est extrait en grande quantité.

L’activité industrielle repose principalement sur l’agroalimentaire, comme la production de viande en conserve, mais aussi sur les usines de textiles, de produits à base de bois et de produits chimiques. Ce secteur concerne 22 p. 100 de la population active et représentait 26,1 p. 100 du PIB en 2001.

La richesse du Paraguay tient à sa grande capacité de production hydroélectrique. En effet, quasiment toute l’électricité du pays est générée par les installations hydroélectriques du barrage d’Itaipú, sur le fleuve Paraná. Fort de sa production annuelle élevée, de l’ordre de 45 milliards de kWh en 2001, le Paraguay exporte son surplus en direction du Brésil et de l’Argentine. Le barrage de Yacyreta, à la frontière avec l’Argentine, est entré en activité en 1995.

4.3 Échanges

L’unité monétaire du Paraguay est le guaraní équivalent à 100 centésimos.

Le pays importe du pétrole, des biens d’équipements, du matériel de transport, des métaux, des produits métalliques et des produits alimentaires. Il exporte du coton, du soja, du bois, des graines à huile et de la viande. Le Brésil, l’Argentine, le Chili, les États-Unis et les pays de l’Union européenne comptent parmi ses principaux partenaires. Le Paraguay est membre du Mercosur.

Pendant très longtemps, le réseau de transports a reposé essentiellement sur les voies navigables du haut Paraná et du río Paraguay. Les axes routiers et les voies ferrées sont peu nombreux et de mauvaise qualité. Asunción est desservie par un aéroport international et par un port fluvial.

5 HISTOIRE

Vers 1515, Juan Díaz de Solís découvre la région — les Indiens du Paraguay forment alors différentes tribus, connues collectivement sous le nom de Guaranis. Il sera suivi, en 1525, par le Portugais Alejo García. Quelques années plus tard, le navigateur italien Sébastien Cabot, alors au service de l’Espagne, explore en partie les principaux cours d’eau du pays.

5.1 Le Paraguay sous la colonisation espagnole

En 1537, des conquistadores espagnols à la recherche d’or établissent un fort, appelé Nuestra Señora de la Asunción, sur le río Paraguay ; celui-ci est à l’origine de la ville d’Asunción. Le Paraguay colonial et le territoire de l’Argentine actuelle sont ensuite gouvernés conjointement jusqu’en 1620, avant de devenir des dépendances séparées de la vice-royauté du Pérou.

À la fin du XVIe siècle, les jésuites travaillent à l’établissement d’un grand nombre de missions appelées reducciones, (les réductions) habitées par des Indiens convertis par les missionnaires et constituant de petites communautés indépendantes sur le plan économique et politique. La première est fondée à Loreto en 1610. Ces réductions préservent l’identité culturelle des Guaranis, qui possèdent depuis une écriture et une riche littérature en guarani. Mais cette liberté ne convient pas aux colons espagnols et portugais, qui cherchent des esclaves pour leurs plantations. À plusieurs reprises, les Guaranis et les jésuites doivent se défendre par les armes contre les bandes de trafiquants d’esclaves. Nantis d’une liberté quasi totale vis-à-vis des autorités civiles et ecclésiastiques locales, les jésuites représentent alors le pouvoir le plus important de la colonie. En 1750, par le traité de Madrid, le roi Ferdinand VI d’Espagne cède sept réductions du Paraguay au Portugal, en échange de la colonie du Sacramento (l’actuel Uruguay) ; les jésuites décident alors de soutenir les Guaranis dans leur révolte contre ce transfert. Et en 1767, les missionnaires sont expulsés du pays.

En 1776, l’Espagne crée le vice-royaume de La Plata, qui comprend l’Argentine, le Paraguay, l’Uruguay et la Bolivie actuels.

5.2 Le Paraguay indépendant de 1811 à 1940 : entre guerre et paix

En suivant l’exemple de l’Argentine, le Paraguay proclame à son tour son indépendance, le 14 mai 1811, ratifiée par le Congrès deux ans plus tard. Le pays connaît alors une succession de régimes dictatoriaux sous la direction de José Gaspar Rodríguez Francia (1814-1840), de son neveu, Carlos Antonio López (1840-1862), puis de Francisco Solano López (1862-1870). En 1865, López lance le pays dans une guerre contre l’Argentine, le Brésil et l’Uruguay : la guerre du Paraguay ou guerre de la Triple-Alliance (1865-1870), qui provoque la ruine du pays. La population passe de 1 100 000 habitants à 300 000 et l’armée brésilienne occupe le pays jusqu’en 1876. En outre, le Paraguay est contraint de céder la région des Missions, le territoire situé au nord du río Apa au Brésil, ainsi qu’une partie du Chaco à l’Argentine.

Après la guerre, l’histoire paraguayenne s’oriente principalement vers un effort de reconstruction du pays. À partir de 1912, des périodes de stabilité politique et de révoltes se succèdent. Si le pays reste neutre durant la Première Guerre mondiale, la frontière avec la Bolivie, dans la région du Chaco, engendre de nombreux conflits, en particulier à cause de la présence de pétrole. Ainsi, en 1928, la guerre du Chaco éclate, suite à l’invasion de la région par la Bolivie. Après l’armistice de 1935, le Paraguay récupère, par le traité de 1938, environ les trois quarts de la région disputée. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Paraguay déclare la guerre à l’Allemagne et au Japon le 7 février 1945. Par la suite, le pays devient un membre signataire de la charte de l’Organisation des Nations unies (ONU).

5.3 Le Paraguay de 1940 à nos jours : de la dictature à la démocratisation
5.3.1 Une succession de régimes dictatoriaux (1940-1992)

Dès 1940, le pays connaît une alternance entre les libéraux (colorados) et les conservateurs (azules), à travers des régimes dictatoriaux et des juntes militaires. Le pouvoir passe successivement aux mains du général Higinio Moríñigo, de 1940 à 1948, de Federico Chaves, de 1949 à 1954 et à celles du général Alfredo Stroessner, soutenu par le parti Colorado, de 1954 à 1988. À partir de 1951, le pays connaît une grave crise économique, qu’une politique de dévaluation ne parvient pas à juguler ; cette situation entraîne la chute de Chaves, renversé par une junte militaire, et l’avènement du régime de Stroessner. Ce dernier gouverne grâce à l’article 79 de la Constitution qui donne un pouvoir discrétionnaire au président. Le général Stroessner instaure un pouvoir dictatorial, mate les forces d’opposition et rompt les relations diplomatiques avec Cuba, en 1960.

Dans les années 1970 et au début des années 1980, le Paraguay connaît une période marquée par une crise économique et une augmentation du chômage. Alfredo Stroessner est évincé du pouvoir lors d’un coup d’État, en février 1989, dirigé par le général Andrés Rodríguez, soutenu par le parti Colorado. Son gouvernement oriente sa politique vers de nombreuses réformes, tant dans le domaine économique, par le biais des privatisations, que dans le domaine politique, en menant le pays vers une démocratisation (ratification de la nouvelle Constitution en 1992). En politique extérieure, le Paraguay adhère au traité du Mercosur en mars 1992.

5.3.2 Le retour de la démocratie en 1993

En mai 1993, Juan Carlos Wasmosy, candidat du parti Colorado, accède à la présidence avec la majorité des voix. Il est le premier président démocratiquement élu depuis cinquante ans. En avril 1996, le général Lino Cesar Oviedo tente de reprendre le pouvoir. Les pressions des pays voisins et des États-Unis font échouer le coup d’État. Le parti Colorado remporte les élections municipales de novembre 1996 montrant ainsi qu’il demeure toujours la première force politique du pays. Sur le plan économique, la situation ne s’améliore pas. La balance commerciale est déficitaire, et la situation sociale ne cesse de se dégrader. Le pays connaît plusieurs grèves générales en 1996-1997 et les conflits paysans au sujet de la terre continuent. L’élection présidentielle doit avoir lieu le 10 mai 1998. Le général Oviedo est emprisonné au début du mois de février 1998 et condamné à dix ans de prison, accusé après sa tentative de coup d’État d’avril 1996 de « délits contre la sécurité des forces armées et de l’État, et d’insubordination «. Ce candidat a l’élection présidentielle, jugé peu démocratique, est donc écarté du paysage politique paraguayen et son parti Colorado le remplace à la candidature de la présidence par Raúl Cubas, qui est élu en mai 1998 avec plus de 53 p. 100 des suffrages.

En août 1998, Raúl Cubas, fait libérer Oviedo qui apparaît comme son mentor et qui jouit d’une grande popularité auprès des couches défavorisées. Le 23 mars 1999, le vice-président Luis Maria Argaña, opposant politique, est victime d’un attentat perpétré, selon ses partisans, par Oviedo et par Cubas lui-même. La crise politique qui en résulte oblige Cubas à démissionner le 28 mars. Le nouveau président par intérim Luis González Macchi est placé à la tête d’un gouvernement de coalition réunissant le parti Colorado, le parti libéral (PLRA) et le parti social-démocrate (PEN), alors que la situation économique subit les contrecoups de la crise financière qui affecte le Brésil à l’automne 1998. Une nouvelle tentative de putsch militaire échoue en mai 2000. Les années 2002 et 2003 sont marquées par de nombreuses manifestations contre les privatisations, et par l’instauration de l’état d’urgence au mois de juillet 2002.

En avril 2003, Nicanor Duarte Frutos, ancien ministre de l’Éducation et candidat du parti Colorado, remporte l’élection présidentielle avec 37,1 p. 100 des suffrages exprimés. Juriste, âgé de 46 ans, il doit faire face à une situation économique très difficile et à une profonde crise sociale, plus de 20 p. 100 de la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté. Le même jour, l’élection des députés donne également la majorité des voix au parti Colorado. Bien que miné par la corruption, le parti Colorado domine une fois de plus la vie politique du Paraguay comme il le fait depuis plus de cinquante ans, mais dans une moindre mesure. En effet le précédent président de la République avait été élu avec plus de 50 p. 100 des suffrages contre moins de 40 p. 100 cette fois.

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