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« Ce n'est pas le succès qui importe, mais l'effort. » (Th. Jouffroy)

Publié le 15/02/2012

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Doux et mélancolique, plus qu'énergique et décidé, le philosophe qui formula cette maxime morale fut une «victime du doute«.. Entre à dix-huit ans à l'Ecole Normale Supérieure, il y perdit la foi (1814). Dans une page émouvante et célèbre, il a dépeint les tortures que provoque dans une âme éprise d'idéal cette « souffrance métaphysique dont se rient les matérialistes. Et sa pensée, lorsqu'on songe à ses vains efforts pour reconquérir la Vérité perdue, revêt un caractère douloureux. Jusqu'à sa mort, il lutta, sans connaître le succès....

« tenant que : avantage rernporte, bon resultat, reussite.

C'est dans ce der- lifer sons qtie l'entend Jouffroy.

-Et quell succes bien viser ici? Sans doute, ce professeur songeait aux examens, aux contours couronnes par l'obtention de diplomes, Pentree dans une ecole superieure, on l'octroi d'une place.

Taus les appeles ne sont pas des emus, tons les candidate ne deviennent pas des laureats.

Queue consolation pour les vaincus, les evinces, de se dire : ce n'est pas le succes qui importe!...

Peut-etre aussi ce chercheur de verite pense-t-il aux decou- vertes du philosophe et du savant.

Beaucoup s'evertuent sans atteindre le but,'ne font que poser quelques jalons qui serviront a des successeurs plus heureux.

Peut-titre a-t-il en vue, d'une fawn- plus generale, tout succes qui procure situation, fortune, honneurs, reputation.

Ce succes ne depend pas toujours et uniquement de nous.

On sait l'histoire de l'homme qui court apres la Fortune sans pouvoir la saisir, et de cet autre qui, tranquillement, l'attend dans son lit... L'effort, c'est la mise en oeuvre reflechie, volontaire, de nos puissances physiques, de nos facultes intellectuelles, de nos energies morales.

Faire effort est en notre pouvoir, la loi morale nous y oblige done.

« Du sollst dean du kannst » tu dais parce que tu peux.

Et faire effort, s'essayer surmonter l'obstacle, a vaincre l'ennemi est toujours meritoire, car cela est de nous, tandis que le succes tient souvent a des causes etrangeres a nous. L'effort est d'autant plus meritoire qu'il s'exerce dans un dornaine plus eleve : de la competition sportive aux times du devouement ratuit; et gull est plus degage des appetits inferieurs : desir de briller, de realiser un gain, de contenter la vanite familiale... Entre les deux termes succes et effort, existe un rapport de fin a moyens Logiquement, la fin importe plus que les moyens.

L'effort pour !'effort ne serait-il pas une sorte de non -sees? Et peut-on doit-on se desinteresser du but vers lequel on tend? Jouffroy ne pretend done pas deprecier le sucees, la fin que Pon se propose; it vent seulethent signifier, par cette antithese, que le merite ne reside pas dans le resultat atteint, mais dans Peffort que l'on produit pour y parvenir. De la theorie, passons a la pratique : examinons-nous, souvenons-nous, regardons autour de nous. 11 est des succes odieux, obtenus par des moyens illicites et qui sont un defi a la morale, au labeur honnete, a la vertu meritante.

Ils sont dus de hautes protections, au favoritisme; ils ont etc achetes au poids de l'or; le prestige du nom a suffi a les assurer, ou ils ont etc facilites par des puissances occultes; a moins qu'ils n'aient 'tong !'abandon des pratiques religieuses, le reniement de tout un passe, la rupture avec des amis excel- lents, mais compromettants.

Jeu hideux de l'arriviste et du politicien! Le vulgaire s'incline, admire meme; l'honnete homme meprise et proteste. Si reels, si considerables que soient les efforts qui conduisent a de pareils succes, ils n'ont aucune valeur, a ses yeux, pas plus que la farouche energie deployee dans le crime par certains miserables.

II est des succes que ne precede aucun effort.

Simple chance, ou pro- duit de dons naturels que l'on ne s'est pas meme donne la peine de cultiver.

« A vaincre sans peril, on triomphe sans gloire.

» Nous connaissons tons de ces resultats scandaleux dans les examens ou dans les affaires.

Ils sont sans merite, et nous n'hesitons pas a les declarer immoraux.

Certains ont necessite quelques efforts, mais sont assez pen meritoires. Nulle proportion entre le mal que Pon s'est donne et les benefices qu'on en retire.

La plupart des hommes aspirent a de tels succes.

Ils envient ceux qui reussissent de la sorte et les appellent les « habiles », les « malins ».

Its s'extasient devant le parvenu qui a « su y faire » et a realise, sans grand risque, une grosse fortune.

Le sage, qui pese tout an poids de la loi morale, ne partage pas cette envie et cette admiration.

Si nous en croyons Jouffroy, il est aussi des succes merites qui grisent et qui sont un vrai malheur.

II est si difficile de garder dans le triomphe la modestie convenable! de ramener tout a de justes proportions! On a reussi, mais on aurait pu ne pas reussir! Voyez ce laureat de concours, enivre de la joie de son succes tout frais.

On le felicite, on parle de lui, la Press& aux mille voix public son nom, reproduit ses traits.

L'orgueil gonfle sa tenant que : avantage remporté, bon résllltat, réllssite.

C'est dans ce der­ nier sens .

qtte l'entend Jouffroy.

, .

.

Et quels succès peuf,il bien viser ici? Sans· doute, ce professeur sengeait aux examens, aux concours couronnés ~ar l'obtention de diplômes, l'entrée dans une école supérieure, ou l'octroi d une.

place.

Tous les appelés ne sont pas des élus, fous les candidats ne deviennent pas des lauréats.

Quelle consolation pour les vaincus, les évincés, de se dire : ce n'est pas le succès qui importe! ...

Peut-être aussi ce chercheur de vérité pense-t-il aux décou­ vertes du philosophe et du savant.

Beaucoup s'évertuent sans atteindre le but, ·ne font que poser quelques jalons qui serviront à des sUccessem;s plus heureux.

Peut-être a-t:il en vue, d'une façon plus générale, tout succès qui procure situation, fortune, honneurs, réputation.

Ce succès ne dépend pas toujours et uniquement de nous.

On sait l'histoire de l'homme qui court après la Fortune sans pouvoir la saisir, et de cet autre qui, tranquillement, l'attend dans son lit ...

L'effort, c'est la mise en œuvre réfléchie, volontaire, de nos puissances physiques, de nos facultés intellectuelles, de nos énergies morales.

Faire effort est en notre pouvoir, la loi morale nous y oblige dune.

«Du sollst denn du kannst » : tu dois parce que tu peux.

Et faire effort, s'essayer à surmonter l'obstacle, à vaincre l'ennemi est toujours méritoire, car cela est de nolls, tandis que le succès tient souvent à des causes étrangères à nous, L'effort est d'autant plus méritoire qu'il s'exerce dans un do~aine plus élevé : de la compétition sportive aux cimes du dévouement gratuit; et qu'il est plus dégagé des appétits inférieurs : désir de briller, de réaliser un gain, de contenter la vanité familiale ...

Entre les deux termes Sllccès et effort, existe un rapport de fin à moyen·; Logiquement, la fin importe plus que les moyens.

L'éffort pour l'effort ne serait~il pas une sorte de non-sens? Et l?eut-on, doit-on se désintéresser du but vers le~el on tend? Jouffroy ne pretend donc pas déprécier le succès, la fin que lon se propose; il veut seUlement signifier, par cette antithèse, que le mérite ne réside pas dans le résultat atteint, mais dans l'effort que l'on produit pour y parvenir.

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De la théorie, passons à la pratique : examinons-nous, souvenons-nous, regardons autour de nous.

Il est des succès odieux, obtenus par des moyens illicites et qui sont un défi à la morale, au labeur honnête, à la vertu méritante.

Ils sont dus à de hautes protections, au favoritisme; ils ont été achetés au v.oids de l'or; le prestige du nom a suffi à les assurer, ou ils ont été facilités par des puissances occultes; à moins qu'ils n'aient ·coût-é l'abandon des pratiques religieuses, le reniement de tout un passé, la ruptûre avec des amis excel:.

lents, mais compromettants.

Jeu hideux de l'arriviste et du politicien! Le vulgaire s'incline, admire même; l'honnête homme mé.Prise et proteste.

Si réels, si considérables que soient les efforts qui condmsent à de pareils succès, ils n'ont aucune valeur, à ses yeux, pas plus que la farouche energie déployée dans le crime par certains misérables.

· Il est des succès que ne précède aucun effort.

Simple chance, ou pro­ duit de dons naturels que l'on ne s'est pas même donné la peine de cultiver.

«A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.» Nous connaissons tous de ces résUltats scandaleux dans· les examens ou dans les affaires.

Ils sont sans mérite, et nous n'hésitons pas à les déclarer immoràux.

Certains ont nécessité quelques efforts, mais sont assez peu méritoires.

Nulle proportion entre le mal que l'on s'est donné et les bénéfices qu'on en retire.

La plupart des hommes aspirent à de tels succès.

Ils envient ceux qui réussissent de la sorte et les appellent les « habiles », les « malins ».

Ils s'extasient devant le parvenu qui a «su y faire» et a réalisé, sans grand risque, une grosse fortune.

Le sage, qui pèse tout au poids de la loi morale, ne partage pas cette envie et cette admiration.

· Si nous en croyons Jouffroy, il est aussi des succès mérités qui grisent et qui sont un vrai malheur.

Il est si difficile de garder dans le triomphe la modestie convenable! de ramener tout à de justes proportions! On a réussi, mais on aurait pu ne pas réussir! Voyez ce lauréat de concours, enivré de la joie de son succès tout frais.

On le félicite, on parle de lui, la Press& aux mille voix publie son nom, reproduit ses traits.

L'orgueil gonfle sa. »

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