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Le passé le plus important pour moi est-il celui de mes souvenirs personnels ?

Publié le 04/03/2005

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La connaissance est donc une collection d'expériences passées. Il faut distinguer la connaissance de soi qui ne rassemble que des souvenirs personnels et la connaissance des choses qui est un ensemble de souvenirs du monde.   On mesure un bien à son efficacité pratique, c'est à dire à sa capacité à augmenter la portée de l'action. La science est le plus grand bien, en effet, elle nous permet de comprendre les choses et d'orienter notre action de la façon la meilleure possible. La science du monde ou de la nature vaut mieux que les souvenirs seulement personnels, elle est plus utile.   Si maintenant nous ne considérons plus le temps psychologique des souvenirs mais le temps mécanique de la causalité physique, il est clair que le passé le plus important est celui de la nature par ce qu'il préfigure notre existence présente. Nous pourrions vivre sans nos souvenirs personnels, mais nous n'existerions pas sans le passé du monde, c'est donc ce passé du monde qui est le plus important pour moi. Transition : La connaissance objective suppose de refouler les souvenirs personnels, mais la sensibilité psychologique s'acquiert à travers eux, il nous faut donc réévaluer l'importance capitale des souvenirs personnels pour le moi. II : La mémoire autobiographique La sensibilité, la profondeur de sentiment, s'acquiert à travers des couches de souvenirs personnels. C'est cette expérience personnelle qui donne une épaisseur et une profondeur à notre sensibilité.

« toujours doublé d'un sujet, d'une liberté qui ne vit pas qu'à travers son histoire privée, mais qui se positionne avanttout dans l'histoire du monde et des hommes. III : Le passé historique L'homme n'est pas seulement un moi psychologique, il est une liberté qui existe à travers ses manifestationsdans le monde, c'est à dire ses actes.

Le fait que la liberté décide de ses actes l'oblige à se positionner parrapport à l'histoire dans laquelle elle s'insère.

De ce point de vue, le passé le plus important n'est pas celui dessouvenirs personnels, mais celui de l'histoire.

1. Le passé le plus important dans l'existence est celui d'un processus réel que l'on continue.

De fait nouscontinuons généralement l'action de personnes qui nous ont précédé, et sur le plan de l'histoire humaine,l'oeuvre commune par excellence est l'institution politique.

C'est en nous rapportant et en agissant sur la passéque nous continuons l'histoire.

2. A part ce que nous continuons, il y a les évènements que nous créons, mais pour leur donner une consistance,nous devons sans cesse les reprendre.

C'est le sens de la notion de « reprise » dont parle Kierkegaard.

Pour vivre dans le présent, il faut avoir un rapport au passé qui ne soit pas lesouvenir, c'est pourquoi il faut « reprendre » ce que nous continuons.C'est ce qui se passe pour tout engagement, il ne doit être reprischaque jour.

Si l'existence est une reprise, le passé le plus important estle passé existentiel, celui qui se répète dans les actes. 3. Conclusion: Le passé le plus important psychologiquement est celui des souvenirspersonnels, mais il doit être mis au second rang derrière le passé quiimporte à la liberté, par rapport auquel elle se détermine et se réalise.. »

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