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Les passions peuvent-elles nous donner le bonheur ?

Publié le 16/03/2005

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Il faut donc purger le corps de ses passions. Car c'est parce que le corps est parcouru par des passions que l'homme ne peut pas être heureux. Descartes, Lettres à Elisabeth : « Il n'y a point d'âme qui puisse acquérir un pouvoir absolu sur ses passions «   II. Vertus de la passion   Mais cependant l'opposition pathos/logos telle que la tradition l'a conçue, pourrait être de nouveau examinée, pour montrer comment la raison elle-même peut avoir besoin de la passion. Elle nécessiterait le besoin d'être stimulée par une certaine tension venant du désir. C'est ainsi qu'Hegel traitait les passions. Puisque pour lui la passion est une puissance qui permet à l'homme d'atteindre une certaine fin. Si l'homme n'avait pas de passions les buts simplement rationnels auraient manqué de force et d'énergie. Hegel : « La passion est la puissance de l'homme qui tend vers son objet «. Ainsi la passion devient un aiguillon, un adjuvant de la raison, car elle est conçue comme une puissance.

On peut être heureux sans passion. Il suffit de cultiver son jardin en évitant les désillusions et en se consacrant à la sagesse et à la philanthropie. Mais, ce n'est pas en vivant une vie paisible qu'on sera heureux. La vie ne vaut la peine d'être vécue que si l'on a des passions.

  • I) On peut être heureux sans passion.

a) La sagesse c'est l'absence de passion. b) La passion est incommode. c) La passion est une illusion.

  • II) On ne peut pas être heureux sans passion.

a) Il n'y a pas de bonheur sans passion. b) Sans passion, la vie serait un non-sens. c) La passion intellectuelle remplace celle des sens.

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« Les passions peuvent-elles nous donner le bonheur ? Discussion :La notion de bonheur a une histoire récente ; elle remonte au XVIIIè siècle et a surtout trouvé sa plus forteexpression avec la révolution française.

En ce sens elle est la conséquence d'une évolution socio-économique quipermet à un nombre de gens de plus en plus grand de prétendre jouir de l'existence.

Même l'on peut dire que le XXèsiècle a jeté un profond discrédit sur les valeurs qui avaient marqué les siècles antérieurs : répétition, habitude,assiduité...

tout cela apparaît rébarbatif et désuet.

L'idée de passion semble donc l'expression juste de l'excitationque veulent vivre les hommes dès lors qu'ils souhaitent donner à leur existence une réelle intensité.

Introduction : Les passions chez l'homme sont une disposition affective qui s'installe en permanence, de manière stable, et se faitle centre de tout, entraînant à leur suite les autres mouvements affectifs et désirs.

Les passions concernent doncles sentiments, et relève du domaine de l'affect, de l'émotion, de la sensibilité.

Qu'elles soient passions amoureusesou passions pour un sport, une activité intellectuelle, artisanale ou artistique, ou encore passion pour undivertissement, un plaisir, ou un vice, les passions semblent toujours viser une certaine satisfaction, un plaisir, unbien.

L'idée de passion semble l'expression juste de l'excitation que veulent vivre les hommes dès lors qu'ilssouhaitent donner à leur existence une réelle intensité.

L'homme passionné recherche dans la passion la fin ultime,le bonheur.

Mais si la fin de la passion est le bien, y satisfait-elle pour autant ? Céder à la passion nous peut-il nousgarantir d'atteindre le bonheur, ou les passions ne nous donne-t-elle que l'illusion d'un bonheur qu'on ne peut jamaisatteindre ? Si les passions ne peuvent pas nous donner le bonheur, alors le bonheur doit être recherché par d'autresvoies.

C'est la question de la légitimité et de l'utilité de la passion qui est ici en jeu.

La passion a-t-elle une fonctionéthique, peut-elle orienter notre mode de vie, et si oui, nous disposer au bonheur ? I.

La passion et la déraison - Il semblerait que le mot lui-même, passion, serait un mot suspect si l'on considère ses origines.

Il vient du grecpathos qui signifie le fait d'être affecté (moralement ou physiquement), mais aussi la souffrance, et les sentiments. Le pathos du mot « passion » s'opposerait donc au logos qui, lui, désignerait la raison.

Toute théorie des passions tendrait donc à montrer que les affections qui frappent l'homme sont connotées négativement.

Or on sait depuis lesGrecs que l'âme qui se trouve dans la raison, pour philosopher, doit être exempte de toute passion.

Elle doit êtreaffectée d'un pouvoir rationnel.

Un homme qui cède à ses passions et se laisse entraîner par ses désirs est unhomme qui ne se contrôle plus, qui ne témoigne plus de volonté, et adopte un comportement proche de l'animalité,bestial et primaire.

Pour les stoïciens la passion résulte d'une maladie de l'âme, qui est trop faible pour s'opposer àses impulsions qui viennent la corrompre.

L'homme passionné est un homme faible, sans volonté propre, qui se laissegouverner par ses passions.

Il ne peut qu'être malheureux, car il est comme aliéné à lui-même, sans libre volontéd'agir.

Il n'est plus qu'un esclave de ses passions.- Le propre de l'homme passionné est d'être « emporté » par ses passions, c'est-à-dire qu'une fois qu'il s'y estporté, il ne peut plus s'y soustraire.

Il est dominé par ses passions, et son malheur est de ne jamais parvenir àatteindre le bonheur qu'il recherche.

Plongé dans un cercle vicieux gouverné par le principe de désir, l'hommepassionné court éperdument vers un bien qu'il n'atteindra jamais, et à mesure qu'il cède aux passions, il alimente sondésir et s'enchaîne toujours davantage.

Socrate explique à Calliclès dans le dialogue Gorgias de Platon, que l'homme passionné est semblable à un homme condamné à remplir un tonneau percé avec une écumoire.

Il montre à traverscette image que la passion ne conduit nulle part, si ce n'est au malheur d'un homme éternellement insatisfait,frustré, et prisonnier de sa passion.- C'est dans le but de mener sa philosophie à bien que Platon voulait chasser les poètes de la cité.

Parce que si cedernier flatte l'âme il introduit le pathos, le sentiment, et par conséquent il trouble l'âme dans sa recherche de lavérité.

Dès lors on voit que le bonheur ne peut pas se trouver en accord avec le passionnel, car si la passion c'estl'irrationnel alors elle ne peut pas conduire au bonheur.

Non seulement la passion rend malheureux, mais en plus ellemet la raison en déroute, et éloigne l'homme de la vérité, et du réel.

L'homme passionné est un illusionné qui croitqu'il peut atteindre le bonheur en se soumettant à son désir.

Il n'a plus conscience de la réalité des choses, car touts'ordonne autour de sa passion, qui devient pour lui le seul centre.

Le passionné abandonne tout projet et négligetout ce qui n'est pas sa passion.

La passion peut donc le conduire à se détacher du monde, à s'isoler et sedésocialiser.

Le passionné n'agit qu'en vue de sa passion, sans considération pour les autres, et sans réflexion surles conséquences de son acte.

Il agit avec impulsion, prend des décisions brusques et contradictoires.- De plus le bonheur est considéré comme la tranquillité de la raison, une sorte d'harmonie et de juste équilibre entreles désirs du corps et les désirs de l'âme.Dans la tradition classique, comme pour Descartes, les passions ne viennent pas de l'âme mais du corps.

C'est cequi expliquerait leur caractère irrationnel.

L'âme seule ne peut pas dominer la volonté du corps.

Descartes, Les passions de l'âme : « Or, c'est par le succès de ces combats que chacun peut connaître la force ou la faiblesse de son âme.

Car ceux en qui naturellement la volonté peut le plus aisément vaincre les passions et arrêter lesmouvements du corps qui les accompagne ont sans doute les âmes les plus fortes.

».

Ainsi pour Descartes le bonheur serait d'empêcher les passions qui viennent du corps d'arriver à atteindre l'âme.

Il. »

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