Patrie et civilisation
Publié le 26/05/2012
Extrait du document
On a donné de nombreuses définitions pour les mots patrie et civilisation. On a pu même parfois identifier l'un à l'autre, à moins qu'on ait à l'étroitesse du premier opposé l'ampleur du second. C'est dire qu'il y a de multiples aspects de la question. Pourtant, quoi qu'il en soit des développements ultérieurs, et, pour ainsi parler, des ramifications du problème, il convient de rappeler que la patrie est avant tout le pays des pères, des ancêtres, ...
«
Corps du sujet.
Explications des form,lles proposées.
192-
là pourrons-nous éclairer sans doute les notions
de patrie et de civilisation.
A.
- Barrès est l'auteur du Roman de l'énergie
nationale.
Parti d'une position d'anarchisme intel
lectuel, il est dcYcnu le champion du nationalisme.
Or la terre ct les morts sont les symboles perma
nents de ce qui nous attache à la patrie : celle-ci
tient au sol sur lequel on vit ct qui représente les
éléments du milieu.
La terre exprime le climat, la
somme des conditions naturelles qui marquent
notre existence dans le pays auquel nous apparte
nons.
:\lais notre enracinement n'est pas seulement
physique; il est encore, si l'on peut dire, moral,
et le second terme de la formule de Barrès repré
sente cette circonstance.
Les morts gouvernent les
vivants, écrivait Auguste Comte.
C'est dire que la
structure civile d'un pays est le produit des géné
rations, de la même façon que sa structure natu
relle est le produit du sol.
Dès lors, les mols de
Barrès résument sa position philosophique et poli
tique : en l'absence d'une valeur absolue, la com
munauté qui nous a fait ce que nous sommes, doit,
en quelque sorte, aimanter constamment nos
activités.
B.
- Pourtant à cette formule barrésienne,
Claudel a opposé la sienne : « La mer et les
vivants :.
.
Qu'est-ce à dire ? Faut-il, comme on
serait tenté de le faire tout d'abord, opposer le
symbole de Claudel à celui de Barrès, comme on
oppose l'internationalisme au nationalisme ? Certes
la mer est le symbole de la communication entre
les peuples; aucune civilisation n'a jamais été stric
tement nationale chaque fois que la mer servait
aux peuples de frontière.
De la même façon on
peut admettre que les vivants s'opposent aux morts.
»
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