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Pensée et société ?

Publié le 04/04/2009

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Lorsque Descartes disait: «Je pense, donc je suis«, il énonçait sans doute une vérité évidente. Mais lorsqu'il en concluait: «Je ne suis qu'une chose qui pense«, son affirmation paraît aussitôt plus douteuse. On peut se demander, en effet, si la pensée ne suppose pas d'autres conditions que l'existence d'un sujet pensant. Notamment, c'est une question de savoir si un individu entièrement isolé aurait encore quelque pensée. Nombreux sont les auteurs qui soutiennent qu'il n'y a pas de pensée sans société. C'est leur thèse que nous allons examiner en essayant d'abord de voir quelles considérations peuvent la justifier.

  • I. LA SOCIÉTÉ COMME CONDITION ET COMME SOURCE DE LA PENSÉE

- A - La pensée suppose un loisir et un luxe qui sont des fruits de société.

- B - La pensée suppose le langage qui est une institution sociale.

- C - La raison est fille de la cité.

  • II. DISCUSSION

- A - L'individu qui pense contre la société qui dort.

- B - Il faut déjà avoir l'intelligence pour donner un sens au langage

- C - Solitude en société, c'est le moment de la pensée.

« même hiver à vaincre». - B - Il faut déjà avoir l'intelligence pour donner un sens au langage On ne peut nier sans doute que le langage, institution sociale, soit la condition de la pensée.

Même si l'on admet,avec Bergson, l'existence d'une pensée intuitive, qui serait inexprimable, ii reste que cette forme de pensée estréservée à quelques privilégiés et que la pensée commune est conceptuelle.

Mais si nos idées s'expriment par desmots, cela ne signifie pas que le mot par lui-même soit une idée.

Il ne suffit pas de proférer des paroles pour être unpenseur, et un enchaînement de mots n'est pas nécessairement un enchaînement d'idées.

Quand je dis : « Ce quiest rare est cher, or, un cheval bon marché est rare, donc un cheval bon marché est cher», le raisonnement estsans faute si je ne considère que les mots ; mais si je veux savoir ce que je dis, si je veux donner un sens à mesparoles, je ne puis pas affirmer, en même temps, que ce qui est rare est cher et qu'un cheval bon marché est rare.Le mot est sans doute le véhicule de l'idée, mais ce qui constitue l'idée c'est le sens qu'on lui donne.

Penservraiment c'est donner un sens à ses paroles et il est clair que seul un être intelligent en est capable.

Le perroquetparle sans penser et l'homme ne penserait peut-être pas s'il ne parlait pas, mais c'est parce qu'il est un êtrepensant que ses paroles expriment des pensées. - C - Solitude en société, c'est le moment de la pensée. Nous voyons donc qu'il est impossible d'admettre la thèse sociologique qui fait de la pensée un simple produit social.Il reste pourtant que les sociologues ont eu raison d'insister sur les conditions sociales de la pensée.

Robinson lui-même, seul dans son île, n'est un être pensant que parce qu'il a d'abord vécu en société.

Il est vraisemblable qu'unêtre humain qui serait, par aventure, isolé de toute relation sociale, serait sans pensée aucune et ne sedistinguerait guère du pur animal.

Mais l'erreur des sociologues, semble-t-il, est d'avoir pris pour une conditionsuffisante ce qui n'est qu'une condition nécessaire.

Car s'il est vrai qu'il faut vivre en société pour penser, il est vraiaussi que la pensée est individuelle et que l'homme ne peut penser vraiment qu'à la condition de s'abstraire, enquelque sorte, du milieu social.

On voit ainsi dans les Dialogues de Platon que Socrate pense toujours en société mais aussi qu'il s'efforce de libérer sa pensée des préjugés et des contraintes propres à la société; ce qu'ilrecherche c'est l'accord libre et sincère de son interlocuteur, sans aucun souci des opinions de la foule.

C'est en cesens qu'il est juste de dire avec Alain : « Solitude en société, c'est le moment de la pensée ». CONCLUSION Un prélude de Chopin suppose à la fois un piano et un Chopin.

Sans un piano ou quelque autre instrument, il n'yaurait, sans doute, pas de musique.

Mais il reste que le véritable auteur de la musique c'est le musicien et nonl'instrument.

Il en est de même pour les rapports de la pensée et de la société.

L'homme ne pense que parce qu'il viten société.

Mais c'est l'homme qui pense et non point la société.. »

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