Que pensez-vous de cette formule de Fénelon : « Le bon historien n'est d'aucun temps ni d'aucun pays » ?

« !) L'historien peut ae passienner serpents venimeux.

" ~ vice et la vertu seraient des produits naturels, comme le sucre et le vitriol •.

Eh bien non ! il est permis de s'indigner contre l'Inquisition et d'admirer la Renaissance.

Du moment où la vérité est respec­ tée, l'historien peut indiquer l'impression produite sur lui par les événements.

Dès lors, peut-on lui défendre d'être de « quelque temps et de quelque pays '> ? 3) L'htis!0trien Augustin 'l'bierry, et surtout Michelet ont passionnément aimé peu " re l F •• d l .

.

l' .

1 .

d'uncertainpays a .

rance.

l.l;.

gran nstol'len, sans se 1vrer a une apo og1e injustifiée de son pays, peut légitimement mettre en lumière les actions glorieuses de ses ancêtres et déplorer leurs malheurs.

•> L'historien En ce qui concerne le temps, l'historien, à l'encont1·e de 1'opi- peut être .

f .

F .

' d .

' ...

d r .

l d'un certain mon pro ~ssee par ene.on, Oit s euorcer e se aire e contem- temps , porain des événements qu'il relate et des hommes qu'il décrit.

« Il sera Franc en parlant des Francs et Romain en parlant des Romains ».

Tel est le cas d'Augustin Thierry dans ses Récits des Temps mérovingiens.

De même, c'est parce qu'il écrit l'his­ toire du Moyen âge en homme du Moyen âge et celle de la Révolution en homme de la Révolution que Michelet réussit à faire revivre ces deux périodes.

Ainsi, Fénelon est en droit de conseiller à l'historien d'être touj,ours impartial, mais cette impartialité ne saurait lui int-erdire de défendre les gloires nationales et de vivre par l'imagination dans les temps qu'il décrit.

Bien plus, cette sympathie nous parait être la condition d'une reconstitution exacte du passé.. »