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La perfection est-elle de ce monde ?

Publié le 16/01/2004

Extrait du document

Analyse du sujet :

-          Le fait même que l'on ait une idée de la perfection peut nous pousser à penser que la perfection est bien de ce monde, car comment aurions-nous l'idée de ce qui n'est pas ?

-          De nombreuses expériences nous donnent d'ailleurs l'impression de saisir la perfection, notamment l'expérience artistique.

-          Cependant, l'impression de saisir la perfection peut n'être qu'une impression illusoire et trompeuse.

-          Qui plus est, il se peut que l'on ait une idée de la perfection parce qu'elle existe, mais cela ne prouve pas qu'elle existe en ce monde : l'expérience religieuse témoigne d'ailleurs d'une possibilité humaine de transcendance, c'est-à-dire de communication avec une perfection située dans un autre monde, dans un au-delà.

-          Cela étant, il faut encore remarquer que lorsqu'on s'interroge sur ce qu'est la perfection, on se rend compte que tout le monde n'en a pas la même définition.

-          Ainsi, peut-être tout le problème vient-il du fait que la perfection est un concept profondément subjectif, et que l'on ne peut statuer sur son existence ou son inexistence puisque nous n'en avons pas de définition objective.

 

 

Problématisation :

Si la perfection n'était pas de ce monde, comment pourrions-nous seulement en avoir une idée ? Comment se pourrait-il que nous ayons le besoin de rechercher la perfection si celle-ci n'était qu'un délire de notre imagination ? Comment pourrions-nous parfois avoir le sentiment de goûter à la perfection si cette dernière était absente de ce monde ? Mais par ailleurs, il faut bien souligner également qu'il serait curieux que la perfection soit présente en ce monde puisque notre monde semble bien imparfait. En effet, il est bien difficile de soutenir que tout est ici-bas pour le mieux et que tout va bien. Comment pourrions-nous dès lors penser que la perfection puisse naître dans un monde si imparfait ?

 

« Le mieux est l’ennemi du bien « : selon l’expression populaire, rechercher toujours la perfection empêcherait en effet de se contenter des bonnes choses terrestres et vouerait l’individu à l’insatisfaction permanente. Viser la perfection condamnerait l’homme à l’échec et serait donc une quête inutile : est-ce à dire que la perfection n’est, en effet, pas de ce monde ? Nous en poserons dans un premier temps l’hypothèse, en constatant que rien, dans ce monde, n’est parfait, ce qui confirmera l’affirmation doxique selon laquelle « la perfection n’est pas de ce monde «. Pour autant, il faut bien qu’il y ait perfection quelque part, puisque le concept est présent en l’esprit de tous : nous envisagerons alors une seconde hypothèse, selon laquelle la perfection serait d’un monde parallèle, le monde véritable par opposition au monde des illusions qui est le nôtre. Mais un retour au monde sensible nous permettra de considérer dans un dernier temps que la vraie perfection réside peut-être, contre toute attente, dans l’imperfection terrestre.

« Transition : Le fait que la perfection n'existe que dans un « autre monde » ne doit-il pas nous pousser à nous interroger sur le bien-fondé d'une notion telle que celle de « perfection » ? L'idée de perfection est une idée subjective.

3. a) Si l'on suivait Platon, l'on serait porté à penser qu'il n'y a pas de perfection dans notre monde parce que laperfection possède toutes les qualités et que l'éternité est une qualité impossible ici-bas.

Cependant, comment êtresûr que quelque chose constitue une qualité ou un défaut ?b) La notion de perfection pose donc problème parce qu'elle renvoie à l'idée de bien.

La perfection pourrait ainsi êtreassimilée au bien absolu, mais il n'est pas prouvé qu'il existe un bien objectif, un bien en soi.

En réalité, on considèrequelque chose comme étant un bien lorsque cela nous apparaît comme étant « bon pour nous », mais cela nereprésente pas un bien en vérité, cela n'est pas un bien objectif, c'est un intérêt purement subjectif et individuel quinous pousse à hisser cette valeur au rang d'absolu.

Ainsi que Nietzsche l'écrit : « La vérité est une sorte d'erreur faute de laquelle une certaine espèce d'êtres vivants ne pourraient vivre.

Cequi décide en dernier ressort, c'est sa valeur pour la vie.

» (Volonté de puissance , Tome 1, Livre 2, §308) Ainsi, si l'on s'appuie sur Nietzsche, on affirmera que si la vérité est relative à l'individu qui l'énonce, alors le bien estégalement quelque chose de relatif.c) Dès lors, on comprendra que la perfection est également une chosesubjective.

Si le bien est quelque chose de subjectif et que la perfection estle bien absolu, si la perfection est la somme de toutes les qualités, alors ladéfinition que l'on aura de la perfection dépendra de l'individu qui seprononcera à son sujet.

De la sorte, la perfection peut être ou ne pas êtresuivant la définition qu'on en donne.

Si, pour un individu, le bien absolu est lepingouin, alors il faudra lui concéder que la perfection existe puisque lepingouin existe.

Si, par contre, la perfection consiste en un bonheur éternel,alors il faut concéder que la perfection n'existe pas.

Suivant une telleanalyse, on peut cependant affirmer que la perfection en tant que« perfection objective » n'existe pas, que ce soit dans ce monde ou dans unautre.

Conclusion :Dans une première partie, nous avons montré qu'il nous arrivait de ressentir laperfection, notamment dans l'expérience artistique.

Nous avons ensuiteexposé dans une deuxième partie que ce sentiment pouvait être trompeur etque la perfection incluait l'éternité dans sa définition, ce qui ne pouvait se rencontrer dans notre monde soumis autemps.

Nous avons enfin démontré dans une troisième partie que la définition que l'on donnait de la perfection étaittoujours subjective, et que par conséquent, l'on ne pouvait statuer sur son existence ou non que de manièresubjective.

>>> SECONDE CORRECTION DE CE MEME SUJET: http://www.devoir2philo.com/dissertations/106050.htm. »

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