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LA PERSPECTIVE NEVSKY de Gogol

Publié le 22/02/2012

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Le narrateur formule à la première personne une conclusion générale : le destin se joue des hommes. Sur la perspective Nevsky, il convient de ne pas confondre l'apparence des passants avec leur être authentique. Quand vient le soir, Pétersbourg et la perspective Nevsky baignent les objets et les hommes dans une lumière artificielle et mensongère.
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« méticuleux à l'extrême dont la vie est minutieusement organisée.

Ainsi, chaque dimanche, il s'absente et laisse safemme seule.

Celle-ci, aussi vertueuse que stupide, ne manque pas d'en faire l'aveu involontaire à Pirogov.

Cedernier saisit l'occasion.

Il se présente un dimanche, trouve la jeune femme, la fait danser et se montre trèsentreprenant.

Ses manoeuvres sont interrompues par le retour inopiné de Schiller et Hoffmann.

Une nouvelle fois, lesdeux Allemands le chassent sans aucun ménagement.

Humilié et furieux, Pirogov nourrit les projets de vengeance lesplus cruels.

Mais, la soirée avançant, il lui prend envie de flâner sur la perspective Nevsky.

Il remet sa vengeance àplus tard, et passe un moment agréable en compagnie d'autres officiers.

La morale de l'histoire (pp.

147 à 149)Le narrateur formule à la première personne une conclusion générale : le destin se joue des hommes.

Sur laperspective Nevsky, il convient de ne pas confondre l'apparence des passants avec leur être authentique.

Quandvient le soir, Pétersbourg et la perspective Nevsky baignent les objets et les hommes dans une lumière artificielle etmensongère.

COMMENTAIRE La structure de l'ensemble : un récit placé sous le signe du doubleDans ce récit, Gogol semble afficher avec un malin plaisir une désinvolture certaine par rapport aux contraintesnarratives.

Le narrateur, tout d'abord, adopte deux postures bien différenciées.

Il dissimule sa présence initiale dansdes développements généraux : tout le début du texte, écrit en focalisation zéro, le constitue en instanceomnisciente qui déploie un savoir objectif sur la sociologie de la perspective Nevsky.

Mais il n'hésite pas, à la fin durécit, à opérer des intrusions directes formulées à la première personne : il redevient alors un passant parmid'autres, et la vérité qu'il énonce devient une vérité purement subjective.Les personnages font l'objet d'un traitement qui confine à la désinvolture — perceptible dans le traitement du couplede héros masculins.

Piskariov et Pirogov sont introduits sans préliminaires.

Le militaire Pirogov exprime un ordre («Arrête ! », p.

119) qui s'adresse autant à son compagnon qu'au narrateur, sommé d'interrompre son propos généralpour se consacrer à des destins individuels.

Pirogov est oublié aussitôt qu'introduit.

Le narrateur n'en a cure, il nefait rien pour atténuer la lourdeur de la transition qui replace Pirogov sur le devant de la scène : « Occupons-nousdonc de lui maintenant.

[...] Nous avons quitté, je crois, le lieutenant Pirogov au moment où, ayant abandonnéPiskariov, il s'était précipité sur les pas d'une jolie blonde » (p.

137).

Il justifie le retour de Pirogov par l'agacementque lui inspire le destin de Piskariov : « Je n'aime pas beaucoup les morts et les cadavres [...] » (p.

137).

Lespersonnages secondaires font l'objet d'un traitement similaire : il .,« nit de rappeler les remarques acerbes dont lesAllemands font l'objet de la part d'un narrateur peu sou, jeux de leur conférer une quelconque profondeursusceptible d'autoriser l'identification avec eux.Le texte multiplie les infractions par rapport aux normes du réalisme narratif.

Il donne l'impression de coudreensemble des séquences narratives mises bout à bout au gré de l'humeur désinvolte et changeante d'un narrateurfantaisiste.

Il convient donc, une fois ce premier effet de lecture analysé, d'attirer dans un second temps l'attentionsur la cohérence du propos narratif.

Dans cette optique, le chiffre deux joue un rôle essentiel.

Nous savons déjà queLa Perspective Nevsky nous raconte en fait deux histoires, et nous présente un couple de héros masculins.

Pirogovet Piskariov poursuivent deux jeunes femmes, dont l'une est brune et l'autre blonde.

Ces deux ensembles, lemasculin et le féminin, s'organisent selon des caractérisations symétriques.

Pirogov est aussi entreprenant quePiskariov est timide.

La jeune femme brune est russe, elle a l'esprit vif et la vertu légère ; la jeune femme blonde estétrangère, c'est une épouse aussi fidèle que stupide, si l'on en croit le narrateur.

Le personnage de la jeune femmebrune est construit selon une opposition bipolaire : c'est une prostituée dans la réalité objective, mais c'est uneriche princesse dans le rêve de Piskariov.

Le souci d'organiser le système des personnages à partir d'associationsbinaires pousse même le narrateur à adjoindre au mari, Schiller, un ami nommé Hoffmann : nouveau coupled'intervenants.

Certaines situations se répètent également deux fois : ainsi, Piskariov se rend à deux reprises dansl'appartement de la jeune femme brune, et Pirogov est deux fois éconduit par le couple d'Allemands peu soucieux duprestige de son uniforme.

L'ensemble de la nouvelle peut se lire comme le récit d'une double tromperie : Piskariov atrouvé une prostituée là où il cherchait une sainte ; Pirogov découvre une épouse fidèle alors qu'il. »

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