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Est-ce une perte que de perdre son identité culturelle ?

Publié le 27/02/2008

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Est-ce une perte que de perdre son identité culturelle ?

« le nom puisque réduisant l'expression riche des différences culturelles au simple stade de culture de masse, fade,insipide, sans relief.

C'est la mise à mort de la culture elle-même qui est alors, selon ce point de vue, dénoncée.

Uneautre pensée considère positivement ce travail de construction géopolitique global comme une volonté d'intégrationdes différences culturelles spécifiques au sein de ce travail.

De fait, non seulement l'identité culturelle spécifique estsauvegardée, mais elle est en plus enrichie par l'intégration successive des autres spécificités culturelles.Reconnaissons en dernière analyse que subsistent ensembles les deux perspectives et que la notion d'identitéculturelle à alors à gagner et à perdre, dans le même temps, de ce lourd travail d'harmonisation géopolitique desvaleurs et des normes qui gouvernent chaque communauté humaine. Cependant, selon cet aspect, c'est la notion même d'identité culturelle qu'il faut remettre philosophiquement enquestion.

Sur quoi repose-t-elle ? Des valeurs conventionnelles.

Et sur quoi reposent les valeurs elles-mêmes ? Laquestion est redoutable car elle n'appelle, objectivement, aucune réponse assurée et claire.

C'est la difficulté mêmede la notion de valeur que de ne reposer sur rien d'objectivable ou clairement déterminable.

Il faudrait pour celaremonter l'histoire de l'humanité jusqu'à ses racines et, au-delà d'une certaine limite historique, la chose devientpure spéculation fondée sur rien de tangible.

C'est ainsi que Lévi-strauss en vient à critiquer fondamentalement lespensées obsédées comme celles dédaigneuses de la notion d'identité culturelle.

Le clivage Nature/Culture n'est quele fruit d'une incompréhension de ce qu'est véritablement l'humain.

Son identité est intermédiaire puisqu'il représentela recherche même d'un équilibre entre les deux.

Le mythe apparaît comme opérateur d'une « culturalisation de la nature » tout autant que comme une « naturalisation de la culture ».

Nature et culture représentent alors les deuxpérils entre lesquels l'identité humaine se créée, comme recherche d'un équilibre.

Malgré tout Lévi-Strauss invite àrecréer un véritable humanisme anthropologique (critique de l'humanisme ethnocentrique occidental) par le biais d'un« structuralisme naturaliste » qui considère l'homme comme produit de la nature reproduisant la nature(isomorphisme).

La notion d'identité culturelle n'a de sens que parce qu'elle représente la « diversité » naturelle-culturelle qui régit les communautés humaines.

Dès lors il s'agit de respecter cette diversité, sans vouloir la changer,au risque de détruire la notion même de culture ou, pire, de nier la diversité naturelle elle-même. Laissons, in fine , conclure l'illustre anthropologue : « L'unique tare qui puisse affliger un groupe humain c'est d'être seul.

» (Cf.

Race et histoire ) Conclusion La notion même d'identité culturelle, laisse, dans l'analyse philosophique, entrevoir deux paradoxes : ellen'existe que par l'existence de sa différence.

Dès lors la perdre signifie perdre l'Autre, perdre cela même qui medonne un écho et un reflet de mon existence particulière.

L'autre paradoxe provient de la nature même de laquestion : comment peut-on perdre ce qu'on ne maîtrise pas ? L'identité culturelle est en effet ce que je reçoisde l'extérieur, repères construits avant moi et demeurant après moi. C'est la notion de diversité qui fonde celle d'identité culturelle et qui, donc, enrichit le caractère paradoxal decette dernière : cette identité culturelle n'est-elle pas, en son essence, naturelle ? Mais alors la volontéexacerbée de maintenir à tout prix cette identité n'est-elle pas, en même temps, une lutte vaine contre leprojet naturel-culturel (humain) d'harmonisation des valeurs communautaires en vue d'un consensus propre àcréer l'entente universelle ? Demeure irrésolue la question du danger de l'uniformisation culturelle, destructricede culture puisque du fondement de celle-ci : la diversité.. »

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