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Peter HANDKE : La Femme gauchère

Publié le 22/09/2012

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La Femme gauchère n'est (...) pas seulement une oeuvre qui reprend une réflexion sur la notion de vie installée, dans une perspective de réhabilitation de la femme. Ce récit est aussi, sinon principalement, le descriptif du rapport complexe de l'écriture et du vécu, avec pour dominante interprétative un isolement volontaire. Ce thème de l'écriture avait déjà ouvragé celui de la solitude, qui était une des composantes de fond des premières oeuvres. L'écriture est, au terme du récit, un moyen de dominer les problèmes du vécu, de se libérer des assauts du monde intérieur, à la recherche de points de stabili sation.

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« Pete r H andke.

Photo Gamma.

La Femme gauchère connut un tr ès grand succès populaire lors de sa parution et fut mis en scène par Peter Handke qui en tira lui-m ême un film où le rôl e de la femm e est tenu par Edith Clever.

Le livre Une femme en rupture E lle le prie de s'en aller sur le coup d'une « illumination », geste qu'elle ne s'explique pas et qu'elle ne tente pas de justifier , motivée seulement par le caractère intempestif de la décision .

Cette liberté reconquise passe par la découverte d'un rapport nouveau aux instants , aux gestes , aux faits de la vie quotidienne.

La présence de son enfant de huit ans l'aide à structurer sa vie : les moments du coucher, du manger, etc., ponctuent le déroulement de sa journée.

Pour se constituer des points de repère, elle reprend son métier de traductrice.

Même si la reconquête de soi entraîne le risque de la solitude, celle-ci est surmontée dans une sorte d'allégresse.

La reconquête de soi H andke met en scène des personnages qui, se trouvant dans des situation s qu'il s ne maîtrisent pas, plongent dans le désarroi.

Mais on ignore ce qu'ils éprouvent: leurs pensées restent informulée s.

Paradoxalement, c'est par l'absence d'un discour s compatis sant ou empathique que Peter Handke arrive à faire surgir l'émotion dans ce récit sobre et dépouillé qui accorde une place importante aux dialogues.

La rupture qu'entreprend la femme (elle n'est désignée que sous ce vocable , alors que le mari est individualisé par un prénom) n'est pas motivée par la conquête du bonheur : «Non , je n'aimerais pas être heureuse, tout au plu s apaisée .

J'ai peur du bonheur.

>>Les événements se détachent sur le fond d'un monde inhabité , déserté , où chaque personnage apparaît cloîtré dans son silence , incompris des autres et de soi-même .

Dans la solitude, chaque geste est frappé de singularité et paraît insolite.

La solitude est vécue sur un mode agressif et dévoile la vulnérabilité des personnages.

>, dit la femme .

Il s'agit de s'approprier à nouveau une certaine familiarité avec le mo nde environnant et les êtres.

La fin du roman nous signale cette reconquête de façon allusive et métaphorique , la femme parvenant à dessiner son environ­ nement , ses gestes , d 'abord maladroits , se faisant plus précis et plus habiles .. »

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