Le Petit Déjeuner à la sortie du bain par DEGAS

« C'est dans l'atelier situé au 37, rue Victor Massé, atelier que Degas occupa pendant vingt-cinq ans, que fut réaliséce pastel.

Paul Valéry, intime de l'artiste, connaissait bien cet endroit.«Cet atelier sans faste, écrit Valéry dans Degas danse dessin, occupait le troisième étage de la maison que Degashabitait, quand je l'ai connu, rue Victor Massé.

Au premier étage, il avait accroché son musée, composé de quelquestableaux qu'il avait acquis de ses deniers ou par échanges.

Au second son appartement.

Il avait pendu aux murs lesoeuvres qu'il préférait, de lui-même ou d'autrui : un grand et très beau Corot, des crayons d'Ingres, et une certaineétude de danseuse qui excitait chaque fois mon envie.» L'OEUVREIl n'est pas étonnant que Degas se soit intéressé à la photographie.

Ce pastel révèle en effet la passion du peintrepour les cadrages insolites.

On le croirait monté sur une chaise pour observer ses modèles dans ce grand tableau oùil oppose une baigneuse énergique, solidement campée sur ses jambes, qui affiche sa nudité, rendue par des traitsde couleur roses et verts, à une humble servante, qui, les yeux baissés, attend que sa maîtresse ait fini des'essuyer pour lui tendre sa tasse de café. Hilaire Germain Edgar de GAS, dit Edgar DEGAS 1834-1917.

Le Petit Déjeuner à la sortie du bain .

Pastel 121 cm x 92 cm.

Signé en bas, à droite, «Degas» .

Peint en 1895.

Localisation : collection particulière .

Expositions : Paris, 1917, 1988 ; New York, 1928, 1937, 1943, 1945, 1947,1949, 1988-1989 ; Philadelphie, 1936 ; Londres, 1979 ; Ottawa, 1988 LA TECHNIQUEPour obtenir la richesse de coloris qu'on peut admirer ici, Degas superposait plusieurs couches de pastel, de façon àobtenir la même transparence qu'avec les glacis de la peinture à l'huile.

Le décor se décline en une profusion decouleurs chaudes, où est étudié l'effet de la matière: les coloris gais du tapis, du fauteuil, des tentures, du papierpeint, sur lesquels se détache, en couleurs froides, le corps de la baigneuse, le tub, la servante portant la tassebleue, dont l'ombre se reflète sur le corps de la femme nue. LA COTEIl faut compter quelques millions de francs pour un pastel de ce type, les plus recherchés et les plus cotés étantceux qui représentent des danseuses.

Un pastel de 1887, Danseuses se baissant, les ballerines, a ainsi trouvépreneur à New York en 1993 pour 37,7 millions de francs français (6,85 millions de dollars) !. »