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Petits poèmes en prose

Publié le 30/05/2011

Extrait du document

1)Arsène Houssaye, de son vrai nom Arsène Housset, né le 28 mars 1815 à Bruyères (Aisne), mort le 26 février 1896 à Paris est un homme de lettres français. Il est également connu sous le pseudonyme d'Alfred Mousse.

 

Issu d'une famille d'agriculteurs apparentée à Condorcet, Arsène Houssaye s'enfuit de chez lui en 1832 pour mener une vie de bohème à Paris. Il s'engage dans une troupe de baladins pour qui il compose des chansons. Il se lie avec Théophile Gautier, Gérard de Nerval – qui logent comme lui impasse du Doyenné, à l'emplacement actuel de la place du Carrousel – Jules Janin ou Alphonse Esquiros : tous collaboreront à la revue L'Artiste, dont Houssaye devient le directeur en 1843 et où il accueille de jeunes écrivains comme Théodore de Banville, Henri Murger, Charles Monselet, Jules Champfleury et Charles Baudelaire. Il collabore également à La Revue des Deux Mondes et à La Revue de Paris. Il collabore avec son ami Jules Sandeau.

Baudelaire lui a dédié les poèmes en prose de Spleen de Paris. La publication de ces textes dans La Presse en 1862 fut néanmoins à l'origine d'une brouille entre les deux hommes, car Houssaye, cherchant à obtenir la suppression de certains poèmes qui pouvaient choquer ses lecteurs, en retarda la publication au prétexte que Baudelaire lui envoyait des textes dont certains avaient déjà été publiés dans des revues. En résulta une rupture de contrat qui affecta durement Baudelaire, qui avait alors un besoin impérieux d'argent.

La lettre de Charles Baudelaire à Arsène Houssaye date du 26 août 1862 sert de préface aux poèmes en prose de Baudelaire . Cette lettre est un hommage, une dédicace à son ami qu'il présente comme modèle littéraire tout à fait hypocritement puisqu'il en rajoute et exagère : il s'exprime de façon authentique et emploi le tutoiement . En effet Baudelaire ne considérait pas l'homme comme étant talentueux. Cette dédicace a en réalité un objectif d'attirer le regard du lecteur (v.7) non pas sur Houssaye mais sur la qualité de l'ouvrage.

Dans ce passage Baudelaire évoque la nouvelle forme d'esthétisme qui l'a employé dans ses poèmes en proses pour exprimer le regard qu'il porte sur la société de l'époque en pleine évolution.

Il explique alors que cette façon différente d'écrire s'inspire de Gaspard de la nuit, sous-titré fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot, est un recueil de poèmes en prose écrits par Aloysius Bertrand, qui y consacra toute sa vie. Il fut publié à titre posthume en 1842 par l'ami du poète, David d'Angers. Mais cette première édition est très fautive. En 1925, une édition de Bertrand Guégan, d'après le manuscrit, corrige les erreurs les plus flagrantes.

Aloysius Bertrand (1807-1841), cité par Baudelaire dans sa lettre à Arsène Houssaye, est souvent présenté comme le créateur du genre du poème en prose. Dans le texte liminaire de Gaspard de la nuit (1842), recueil composé de 6 livres, il met en scène la rencontre du narrateur avec un étrange personnage qui lui raconte comment il a longtemps cherché l’art avant de renoncer. Cet homme étrange lui remet alors un manuscrit intitulé Gaspard de la nuit. Fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot. Le narrateur cherchera à retrouver, par la suite, l’homme mais découvrira que, pour les Dijonnais, il est Gaspard de la nuit, le diable.

Le recueil comporte soixante-dix-sept pièces, presque toutes construites sur un même schéma : une épigraphe est suivie d’un certain nombre d’alinéas séparés par des blancs typographiques. L’ensemble, ainsi fragmenté, prend alors des allures de poème.

Dans sa lettre dédicatoire, Baudelaire fait référence à Bertrand, voir la lecture de la lettre à Arsène Houssaye

2) -Poème écrit sur un dialogue : p.105 I.L'étranger

Poème sous forme de dialogue , d'interrogatoire avec des tirets à chaque prise de parole. Réponses systématiquement en contradiction avec les questions posées. Tutoiement du questionneur et vouvoiement de l'étranger . Poème construit sur l'amour et la haine.Ce 1er poème du recueil énonce la plupart des thèmes importants qui constituent la difficile condition du poète : - la solitude face aux autres - le mépris du matérialisme de la réalité, du vil intérêt, de l'or - la quête difficile, vaine, de la beauté - l'absence d'un univers réel, appartenant au poète : la patrie - le goût, la passion vitale, pour l'évasion, le voyage, les nuages

-Poème écrit sur un récit par un personnage: p.178 XXX. La corde

La Corde s'inspirant d'un fait réel, raconte comment une mère, indifférente à la mort de son enfant qui vient de se pendre, s'empare de la corde fatale pour en faire un fructueux commerce . Poème en prose assez long dédié à Manet . Critique de la mère terrible, de la cupidité de la société, par le peintre. Forme narrative, le récit d’une « petite histoire » fait par un ami peintre du narrateur.

-Récit par le narrateur : p.136 XV. Le gateau

Le Gâteau, poème en prose se présente comme une narration même si le texte comporte dans sa 1ère partie des réflexions sur l'oubli du mal terrestre. Il s'agit manifestement d'une « chose vue » un « récit de voyage » Choses vues est le titre d'un ouvrage sous forme de journal, de V. Hugo, où l'écrivain a noté certaines scènes vues par lui, et significatives de son époque. Le narrateur raconte le souvenir ( fictif ou réel) de la rencontre par hasard d'un enfant affamé et malgré lui, il sera le témoin muet et passif d'un combat fratricide dont l'enjeu est une tranche de pain tout ordinaire, devient ici un aliment de première nécessité.

A cause d'un simple morceau de pain, deux enfants miséreux se livrent une guerre fratricide pour apaiser leur faim. A travers ce récit, on devine que se développe une fable sur l'enfance misérable au XIXème siècle.

 Le poète restitue la splendeur du paysage à travers une description et des hyperboles « grandeur et noblesses irrésistibles », « noir de son immense profondeur », « enthousiasmante beauté » ; des comparaisons « l’ombre d’un nuage comme le manteau d’un géant aérien », « aussi vaste et aussi pure que la coupole du ciel », « légèreté égale à celle de l’atmosphère »

-Poème écrit sur un commentaire par un personnage p.172 XXVIII. La fausse monnaie

Forme narrative ; commentaires sur le comportement de l’ami de l’énonciateur.

-Commentaire par le narrateur p.133XIV. Le Vieux Saltimbanque

Forme narrative – chose vue, et réflexion sur la figure du poète oublié.Présence de l’énonciateur, témoin et commentateur.. Or, ce texte est une allégorie du poète et se rattache doublement au genre poétique : par son sujet et son traitement. Il s’agit d’un apologue sous la forme d’une description lyrique.Ce texte est une allégorie du poète et se rattache doublement au genre poétique : par son sujet et son traitement. Ce poème vise à surprendre son lecteur. Baudelaire le séduit d’abord par une description colorée et vivante de la fête foraine, pour l’amener progressivement à contempler un personnage énigmatique. L’explication nous est donnée tout à la fin. Si le lecteur n’a pas été sensible à l’ironie et aux critiques implicites, il prend de plein fouet le jugement désabusé de Baudelaire. Le poète nous livre ici sa défaite et son renoncement sous les attaques du spleen. Il convient de noter combien Baudelaire aime l’autodérision.

Une série de contrastes sont présents dans ce texte : 

Le décor

L'envers du décor

illusions insouciance richesse

réalité misère sagesse

lumière joie

pénombre tristesse

foule

solitude

la solitude au milieu de la foule

la tristesse dans la fête

la misère confrontée à une richesse exubérante mais illusoire.

-Poème sur une Antithèse p.110 V. La Chambre double

Forme narrative et descriptive, opposant rêve et réalité.Présence explicite de celui qui a vécu cette double expérience.êve qui transfigure le réel et fait d'un taudis un palais merveilleux et où \" l'âme prend un bain de paresse\" ( La Chambre double) ; Lregistre tragique, qui transmet la fatalité de l'homme qui se sent piégé, emprisonné devant des réalités qui le dépassent. Il illustre dans un poème intitulé \"La Chambre Double\" la force du temps devant laquelle les hommes ne peuvent rien faire. Nous avons donc des expressions comme \"le temps a disparu\" ou encore \"les secondes [...], en jaillissant de la pendule\" où l'auteur emploie le verbe \"jaillir\", montrant l'incroyable vitesse de la course effrénée du temps.Baudelaire invoque «la fiole de laudanum» pour échapper à la réalité de sa chambre retrouvée, mais, conscient de la dualité de cette drogue, il précise que l'opium est «une vieille et terrible amie ; comme toutes les amies, hélas ! féconde en caresses et en traîtrise.» Qu'il soit naturel ou végétal, l'opium, tout comme le vin, n'est qu’un remède éphèmère. Le rêve inaccessible et dangereux provoque un choc douloureux quand il prend fin et que la réalité s'impose à nouveau, plus laide, plus terrible qu'avant le rêve : «Mais un coup terrible, lourd, a retenti à la porte, et... il m'a semblé que je recevais un coup de pioche dans l'estomac». Les rêves dans lesquels le poète se réfugie pour s'empêcher de se donner les moyens de réagir sont malfaisants car «les rêves l'éloignent du possible». «Des rêves  »

Thèmes abordés : la misère

XIX. p146 Le Joujou du pauvre

Un enfant riche délaisse son splendide joujou pour regarder celui de l'enfant pauvre : un rat vivant. Il met en scène deux enfants que tout oppose mais qui se rapprochent par le jeu. En effet l'enfant pauvre possède un rat qui attise la curiosité de l'enfant riche. De plus, cette opposition se trouve renforcée par le fait que l'enfant riche se trouve dans le jardin d'un manoir alors que le pauvre se trouve sur la route. La limite physique entre les deux univers se trouve être la grille du manoir La morale implicite fait de ce poème un véritable apologue.D'après cette fable, les hommes sont tous égaux, et rien ne justifie les différences de classes sociales. La propriété, la richesse, n'assurent pas le bonheur ni la satisfaction, et n'épargnent pas du sentiment d'envie.

Une morale qui se cache et se dévoile au fil de la prose : les dix premières lignes mettent le lecteur sur une mauvaise piste, le poème se présente au départ comme un conseil, une idée de divertissement, et a l'apparence d'une grande futilité, sans morale. Puis, le troisième paragraphe reprend le paysage décrit précédemment pour introduire une nouvelle histoire, avec deux personnages : les deux enfants, et une morale finale. L'auteur joue habilement avec son lecteur, l'induit en erreur, le met sur une fausse piste, avant de lui dévoiler son but : écrire un apologue.

XXVI. p.165 Les Yeux des pauvres XLIX. Assommons les pauvres !

L'amour

  1. p.141 Un hémisphère dans une chevelur

Le poème « Un hémisphère dans une chevelure » voyage immobile, sensualité, le rêve, du voyage et de l’exotisme et amour. Ce poème est inspiré d’un voyage effectué par l’auteur en 1841 sur l’ile de la réunion.

« L’hémisphère d’une chevelure »parle de la chevelure d’une femme certainement Jeanne Duval rencontré lors de son voyage. Cet ouvrage littéraire en prose est inspiré d’un poème « la chevelure » écrit en 1857 dans le recueil «Les fleur du Mal ».

Dans Un hémisphère dans une chevelure, Baudelaire écrit un hymne à l'amour, à la sensualité. Ce poème en prose reprend non seulement La Chevelure mais encore un autre poème des Fleurs du Mal Parfums exotiques.

Pour conclure, les deux poèmes suivent une progression identique : le parfum de la chevelure de la femme aimée est le point de départ d'un voyage mental dans une île exotique où la chaleur, les musiques, les parfums, les hommes, la nature sont en harmonie et offrent au poète un bien-être total.

ses thèmes préféré : le voyage, l’exotisme, le parfum.

Le voyage mental qu’il effectue avec la chevelure, l’exotisme avec des destinations vers les pays chaux et le parfum avec lequel, il peut s’évader et rêvé de ces pays exotiques.

L’hémisphère dans une chevelure est un rêve guidé par toutes les sensations qu’il le rende presque réel.

Il nous décrit parfaitement son aventure a travers la chevelure d’une femme qu’il a aimée.

Un poème en prose remplis d’émotions et de sentiment qui nous font nous aussi voyagée vers l’exotisme.

Dans ce poème, la chevelure est le départ d’un voyage exotique. - L'art

  1. p.167 Une mort héroïque

VII.p115 Le fou et la vénus

L'art est pour l'artiste le seul moyen d'être en harmonie avec lui-même ; c'est par sa création qu'il se réalise et qu'il atteint le plus profond de son être loin de toute compromission avec les hypocrites relations avec autrui ; l'art, c'est ce qui le différencie des autres hommes, c'est ce qui le fait exister : \" [...] éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptrices du monde ; et vous Seigneur mon Dieu ! accordez-moi la grâce de produire quelques beaux vers qui me prouvent à moi-même que je ne suis pas le dernier des hommes...\" ( \" À une heure du matin\") MAIS, l'idéal et la perfection échappent à l'artiste qui tel Le fou du poème VII implore en vain La Vénus, idéal de beauté   qui le dédaigne de ses yeux de marbre.

-La solitude

  1. p.158 La Solitude

Dans le poème XXIII, La Solitude, Baudelaire considère le fait de ne pouvoir être seul comme \"une grand malheur\", voire comme une infirmité et il convoque La Bruyère et  Pascal, véritables arguments d'autorité qui soutenaient que la solitude est un souverain bien pour l'homme. C'est avec un ton méprisant qu'il évoque ces \"races jacassières\" qui ne savent goûter les joies de la solitude et la compagnie des autres devient \"une prostitution ... fraternitaire\".

  • La cruauté

La corde

-Le temps

ennemi de l'homme, le temps domine le poème V, \" La chambre double\" : toujours écrit avec une majuscule, le temps est personnifié  et sous les traits d'un vieillard hideux, il  impose sa présence et sa loi : c'est un didacteur implaccable qui s'acharne sur la destinée humaine. Nul combat n'est possible tant l'ennemi est invincible, la seule relation possible entre l'homme et le temps est celle de l'esclavage : \" Oui ! le Temps règne ; il a repris sa brutale dictature. Et il me pousse, comme si j'étais un boeuf, avec son double aiguillon. - \" Et hue donc ! bourrique ! Sue donc, esclave ! Vis donc, damné\" ; c'est une fatalité qui le condamne à vivre. Pour mieux illustrer l'emprise du temps sur l'homme, Baudelaire transforme la seconde, unité de temps minimale en une prosopopée cruelle et méprisante : \" Je vous assure que les secondes maintenant sont fortement et solennellement accentuées, et chacune, en jaillissant de la pendule, dit : _ \" Je suis la Vie, l'insupportable, l'implaccable Vie !

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