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Peut-on s'affranchir de la subjectivité ?

Publié le 23/12/2005

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Je ne me connais que dans l'autre. Il faut que je sorte du moi pour me connaître. "Ainsi la connaissance que nous avons des autres hommes est fort sujette à l'erreur si nous n'en jugeons que par les sentiments que nous avons de nous-mêmes." Malebranche, De la recherche de la Vérité. Ainsi l'affranchissement fait partie même de la subjectivité.   Troisième partie : L'affranchissement impossible et nécessaire Le rapport du sujet à lui-même doit être affecté d'une certaine distance. Mais comment penser cette distance ? Qu'y a-t-il dans le moi pour qu'une certaine distance par rapport au moi soit nécessaire ? Car s'affranchir de la subjectivité s'est s'affranchir en même temps du moi. Il y aurait donc un besoin d'échapper au moi, en passant notamment par la médiation de l'autre.

La question posée renvoie au problème du moi dans un rapport aux autres. Si c’est la subjectivité qui permet l’existence du moi, alors s’en affranchir c’est dans un sens ne plus être soi-même, ainsi faire preuve d’objectivité c’est se détacher du moi intérieur. S’affranchir de la subjectivité est la mort immédiate et certaine de l’individu.

« La subjectivité est souvent perçue comme négative, en ce sens qu'elle soumet l'homme en tant que sujetconscient, à des jugements qui ne se fondent que sur l'expérience qu'il fait du monde et de lui-même, c'est-à-direqui ne se fondent que sur ses représentations.

Elle est donc ce qui laisse le sujet enfermé dans la spécificité de sesgoûts, des ses opinions, de ses croyances, et elle est donc de ce point de vue synonyme de relativité.

Mais n'est-ilpas possible de s'en affranchir ? Car considérer l'homme comme prisonnier de sa subjectivité, c'est également considérer celui-ci commeincapable d'accéder à une connaissance objective, c'est-à-dire fidèle à la réalité des choses.

Pourtant, cettevolonté de connaître les choses telles qu'elles sont véritablement fait partie intégrante de la vie de l'homme, commeen témoigne l'existence de sciences telles que la physique ou la biologie.

Qu'en est-il alors réellement ? La raisonpermet-elle, comme semblent le montrer les sciences expérimentales, de s'affranchir de la subjectivité ou n'est-cequ'une simple illusion ? Et si oui, les connaissances ainsi acquises sont-elles véritablement objectives ? La question qui se pose alors est de savoir si s'affranchir de la subjectivité, c'est accéder à une connaissancedes "choses en soi", c'est-à-dire des choses telles qu'elles sont en réalité, ou bien si s'agit simplement d'accéder àune connaissance des choses qui soit universelle, c'est-à-dire valable pour tous. La conscience est avant tout sentiment, présence à soi comme ce qui rend la représentation possible.

En tantqu'acte qui fait apparaître immédiatement à un sujet un objet, la conscience est un phénomène subjectif.

En effet,nous dit Kant, c'est l'objet qui est construit par le sujet.

Celui-ci "ne retrouve dans l'objet que ce qu'il y a mis".

Dece fait, toute représentation d'abord subjective, et l'homme ne peut avoir accès de manière immédiate à uneconnaissance du réel tel qu'il est en soi.

Avoir conscience du monde, c'est donc, comme le dit Paul Eluard, "voir lemonde comme je suis, non comme il est".

Cependant, le fait que la conscience soit un phénomène subjectif n'exclutpas pour autant la possibilité pour l'homme d'accéder à une connaissance objective. En effet, on préconise contre la subjectivité un usage de la raison, entendue comme la faculté de combiner lesjugements, afin de s'élever à l'objectivité et à l'universalité.

Ainsi, parce qu'il existe dans l'espace et dans le temps,un objet donné peut être analysé et cette analyse, que chacun peut reconduire, aboutit à une conclusion surlaquelle tout le monde s'accorde.

Par exemple, si je suis quelqu'un de petit, un objet donné pourra me paraîtrebeaucoup plus grand qu'à quelqu'un qui mesure près de 2 mètres de haut.

Mais après une analyse rigoureuse, ils'avérera que tous deux nous arriverons à la même conclusion : l'objet en question possède une dimension fixe quine correspond pas forcément à celle que nous pensions être juste et qui se basait sur nos représentationsrespectives.

On considère donc la connaissance ainsi acquise, c'est-à-dire acquise par l'usage de la raison, commeobjective, car ne dépendant pas du sujet et étant valable pour tous.

Il apparaît donc comme évident que l'usage dela raison permet, dans une certaine mesure, de s'affranchir de la subjectivité et d'atteindre une forme d'universalité. La conscience est donc un phénomène subjectif qui tend à empêcher le sujet de connaître les choses tellesqu'elles sont en réalité.

Cependant, par l'usage de la raison, il est possible d'atteindre une connaissance qui soitvalable universellement.

Mais cette connaissance peut-elle être qualifiée d'objective au sens de ce qui est conformeà la réalité, ou reste-t-elle soumise à la subjectivité de l'homme ? Dans son ouvrage Critique de la raison pure , Kant avant la thèse selon laquelle l'homme ne peut avoir accès de manière consciente à une connaissance des objets tels qu'ils sont en réalité.

Ainsi nous dit-il, l'espace et le tempssont des formes a priori de l'entendement, ce ne sont pas des propriétés réelle des choses mais seulement des lois de l'esprit.

Selon lui, "si nous faisons abstraction de la constitution subjective de nos sens en général, toutes lespropriétés, tous les rapports des objets dans l'espace et le temps, l'espace et le temps eux-mêmes s'évanouissentpuisque tout cela, comme phénomène, ne peut exister en soi, mais seulement pour nous".

De ce fait, l'homme nepeut qu'approcher une idée de la réalité, et non pas la réalité elle-même, et reste donc prisonnier de sa subjectivité. En effet, même si l'homme est capable, grâce à l'usage de sa raison, de s'élever à une certaine formed'universalité et donc d'objectivité, il ne peut en aucun cas s'affranchir de sa subjectivité.

Car la connaissance quel'homme acquiert par l'analyse des objets est d'abord basée sur ses représentations.

Or ces représentations. »

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