Devoir de Philosophie

Peut-on atteindre le bonheur, oui ou non ?

Publié le 28/12/2010

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Le bonheur est un état durable de plénitude et de satisfaction, état agréable et équilibré de l'esprit et du corps, d'où la souffrance, le stress, l'inquiétude et le trouble sont absents . La tradition philosophique occidentale oppose les optimistes, pour qui le bonheur comme "état de satisfaction totale" est possible (Spinoza, Montaigne, Diderot), voire facile (Épicure) et les pessimistes pour qui il est difficile (Rousseau), voire impossible (Pascal, Schopenhauer, Freud). D'autres comme Kant condamnent la recherche du bonheur (comme s'opposant à la morale) ou comme Nietzsche la critiquent comme une fuite devant le tragique de la réalité, lui préférant l'expérience de la joie.

« Chacun, sous l'impulsion de sa nature, est cependant porté à rechercher son propre bonheur.

Mais du fait del'irréalisme du contenu du concept, quiconque veut se donner comme impératif dans la vie de se consacrereffectivement à cette recherche sera bien embarrassé : « Le concept de bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu'a tout homme d'arriver à êtreheureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et veut.

Laraison en est que tous les éléments qui font partie du concept de bonheur sont dans leur ensemble empiriques,c'est-à-dire doivent être empruntés à l'expérience, et que cependant pour l'idée du bonheur, un tout absolu, unmaximum de bien-être dans mon état présent et dans toute ma condition future est nécessaire.

Or il est impossiblequ'un être fini si perspicace et en même temps si puissant qu'on le suppose se fasse un concept déterminé de cequ'il veut véritablement.

..

Richesse ? ….Connaissances ? … Longue vie ? ..

Santé ? … Il n'y a donc pas à cet égardd'impératif qui puisse commander au sens strict du mot de faire ce qui rend heureux, par ce que le bonheur est unidéal non de la raison mais de l'imagination.

» Tout cela n'empêche pas bien sûr que chacun ait pour premier mouvement naturel de se mettre à la poursuite deson bonheur propre, et que beaucoup parviennent à le trouver et à le comprendre de manière tout à faitdéterminée ! Kant est en fait un moraliste qui veut critiquer l'idée - et la recherche - de bonheur pour y substituer la suprématiedu devoir. Bonheur et devoir Le bonheur comme fin Le devoir découle de l'impératif catégorique : « Il n'y a qu'un impératif catégorique et c'est celui-ci : Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu puissesvouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle.

» Leur nature propre pousse les hommes à rechercher chacun son propre bonheur, mais cela ne correspond pas àl'essence du devoir moral : « Le devoir doit être une nécessité pratique inconditionnée de l'action : il doit donc valoir pour tous les êtresraisonnables (les seuls auxquels peut s'appliquer absolument un impératif) et c'est seulement à ce titre qu'il estaussi une loi pour toute volonté humaine.

Au contraire, ce qui est dérivé de la nature propre de l'humanité, ce quiest dérivé de certains sentiments et de certains penchants et même, si c'était possible, d'une direction qui seraitparticulière à la raison humaine et ne devrait pas nécessairement valoir pour la volonté de tout être raisonnable,tout cela peut bien nous fournir une maxime à notre usage mais non une loi...non un principe objectif d'après lequelnous aurions l'ordre d'agir, alors même que tous nos penchants, nos inclinations et les dispositions de notre nature yseraient contraires.

» Poursuivre son propre bonheur n'est donc pas un devoir, c'est un point sur lequel Kant revient très souvent.

Ladissociation rigoureuse entre devoir et recherche du bonheur repose d'abord sur un argument purement logique : « Le bonheur personnel est en effet une fin qu'ont certes tous les hommes (en raison de l'impulsion de leur nature)mais cette fin ne peut jamais être envisagée comme un devoir sans que l'on se contredise.

Ce que chacuninévitablement veut déjà de soi-même, cela n'appartient pas au concept de devoir..

Il est contradictoire de direqu'on est obligé de concourir de toutes ses forces à son propre bonheur.

» A cela s'ajoute un obstacle pratique, c'est que les attentes et les désirs des uns et des autres étantcontradictoires, si chacun ne recherchait que son propre bonheur, il en résulterait des conflits permanents, ce quianéantirait toute chance de bonheur : « Il est donc étrange, alors que le désir du bonheur est universel et par suite aussi la maxime en vertu de laquellechacun pose ce désir comme principe déterminant de sa volonté, qu'il ait pu venir à l'esprit d'hommes sensés d'enfaire pour cela une loi pratique universelle.

En effet, alors que d'ordinaire une loi universelle de la nature fait quetout concorde, en ce cas, si l'on voulait attribuer à la maxime la généralité d'une loi, il s'en suivrait exactement lecontraire même de l'accord, le pire des conflits et le complet anéantissement de la maxime elle-même et de sa fin….Découvrir une loi régissant l'ensemble des inclinations tout en satisfaisant à la condition de les accordercomplètement, voilà qui est parfaitement impossible.

» Mais le fait qu'il souligne ces difficultés ne signifie pas que Kant soit un ennemi du bonheur.

Au contraire, le devoirenvers autrui consiste à contribuer à son bonheur : « Que sont les fins qui sont en même temps des devoirs? Ce sont : ma perfection propre et le bonheur d'autrui.

Onne peut pas intervertir les termes...

Quand il est question d'un bonheur auquel ce doit être pour moi un devoir detravailler comme à ma fin, il s'agit nécessairement du bonheur d'autres hommes, de la fin (légitime) desquels je faispar là aussi ma propre fin.

». »

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