Devoir de Philosophie

Peut-on connaitre autrui ou le reconnaitre ?

Publié le 25/07/2009

Extrait du document

Il semble plutôt que ce qui définit autrui, c'est le fait qu'il soit une subjectivité. Or cette subjectivité n'est pas réductible à un ensemble d'actes constatables. Prétendre connaître autrui, c'est finalement oublier qu'il n'est pas, justement, un objet que je peux connaître. Dès lors, si je ne peux pas connaître autrui comme sujet, comment m'en faire une représentation qui me permette de vivre avec lui ? Il semble que ce soit non pas la connaissance mais la reconnaissance qui soit la clé de mon rapport à autrui. Car je ne parle d'autrui comme tel, c'est-à-dire comme un sujet doué de conscience, que dans la mesure où je le reconnais comme mon semblable. Le visage d'autrui joue ici un rôle primordial, car il me permet de m'identifier à autrui comme un individu propre, sujet potentiellement souffrant. Cette reconnaissance n'est pas à comprendre comme un pis-aller, ou comme un degré moindre de connaissance. C'est au contraire parce que je ne peux pas, au sens moral, traiter autrui sur le mode de la connaissance qu'il a une place spécifique dans mon rapport au monde. En effet, autrui ne pouvant pas être traité comme objet, sa reconnaissance comme sujet ouvre la voie à une dimension inédite de mon existence, celle de la responsabilité et de la moralité.

Liens utiles