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Peut-on déraciner tous les préjugés ?

Publié le 27/10/2012

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À cause que, dès notre enfance, nous avons imoginé, par exemple, les étoiles fort petites, nous ne saurions nous défaire encore de cette imagination, bien que nous connaissions par les raisons de l'astronomie qu'elles sont très grandes: tant a de pouvoir sur nous une opinion déjà reçue!

« Il est impossible de penser sans préjugé Nous ne pouvons nous délivrer de nos préjugés, qui s'enracinent dans notre éducation et qui font partie intégrante de notre culture.

Il est même permis de se demander si un homme sans préjugé pourrait encore agir.

On connaît toujours contre une connaissance antérieure L orsqu'il s'agit de con naître un objet, observe Gaston Bache­ lard, l'esprit n'est jamais jeun e: il a toujours «l'âge de ses préjugés».

Toute c on naissance no u velle s'é d if i e, en effet, contre un savoir an térie u r, éla­ boré le plus sou ve nt à partir de l'impression sensible ou de l'évi dence imméd ia te.

La science étant en perpé tuelle mut ation, on peut consi­ dérer que les vérités d'aujourd'hui seront les préjugés de de­ main.

Nous héritons des préjugés de notre enfance D escartes ra-~pel!e que nos preJuges sont difficiles à com­ battre parce qu 'ils s'en­ racin ent dans notre enfance.

Les enfants, «Chacun ayant en vénéra­ tion interne les opinions et mœurs approuvées et reçues autour de lui, ne s'en peut déprendre sans remords, ni s'y appliquer sans applaudissement.» Montaigne, Essais, 1, 23 en effet, reçoivent quan­ tité d'informations Ide leurs sens, de leurs p arents, de leurs maîtres, etc.) auxquelles ils accor- dent foi, alors même qu'ils ne dis po sent pas encore des mo yens de bien juger.

Toute culture est pétrie de préjugés C omme l'a fait voir Montaigne , la cou­ tume est une «Vio lente et traîtresse maîtresse d'école».

Elle inscrit , en effet, en nous, à notre insu, des jugements et des valeurs que nous adoptons, sans dis.­ cussion , comme nor­ mes d'action.

Un hom­ me sans préjugé ne pour­ rait agir, car pour agir, il faut croire, et donc «pré­ j uger» de la su pé rior ité de ses propres croyances.

Notre attachement aux préjugés que nous avons reçus dans notre enfance est à la mesure de notre attachement à ceux dont nous les avons reçus.. »

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