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Peut-on dire, avec Bachelard, que l'homme est une création du désir ?

Publié le 01/03/2004

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bachelard
Manger et dormir sont nécessaires à la survie de l'homme, mais ce n'est pas ce qui nous donne le désir de vivre. L'homme ne peut se réduire à la simple satisfaction de ses besoins vitaux. MAIS, On ne peut pas distinguer nettement le désir du besoin. De plus, on ne peut pas dire que le désir soit naturel. La prédominance du désir sur les besoins est le fruit malheureux de la civilisation.
  • I) L'homme est bien une création du désir.
a) Le désir comme moteur de l'existence. b) Le désir culturel n'est pas le besoin naturel. c) Désir et perfection humaine.
  • II) L'homme n'est pas une création du désir.
a) La distinction désir / besoin est contestable. b) La non-satisfaction des désirs nous fait souffrir le martyr. c) La prédominance des désirs sur les besoins n'est pas naturelle.
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bachelard

« mais en général, le sens du rêve est plus complexe à démêler.

Le caractère crypté vient du fait que larépression n'est pas totalement inactive: le désir réprimé, qui peut lui-même déjà être de nature ambivalente,se montre de manière ambivalente, c'est-à-dire qu'il se montre tout en se cachant, notamment pardéplacement (un objet anodin en symbolise un autre) et condensation (un objet symbolise plusieurs choses enmême temps).

[On pourrait dire aussi bien que l'homme est une création du besoin, car on ne peut pas distinguer désir etbesoin.

On ne peut pas distinguer le désir du besoin.

Un homme privé de tout ce qui peut lui procurer duplaisir souffre, psychologiquement et physiquement.

L'homme raisonnable ne doit pas être l'esclave de ses désirs.] La distinction désir/besoin est contestableBachelard oppose le désir au besoin.

Mais cette opposition est-elle fondée? Le désir porte-t-il réellement surquelque chose de superflu? Ne nous est-il pas aussi vital de manger, de nous abriter, que d'aimer et d'êtreaimé, de jouir des plaisirs que nous procurent la connaissance ou la contemplation esthétique? En ce sens,l'homme a besoin de ce qui pourtant ne lui est pas physiologiquement nécessaire. La non-satisfaction des désirs nous fait souffrirUn individu privé de toute source de plaisir est condamné à la souffrance.

Les animaux eux-mêmes enviennent à dépérir lorsque nous les privons de plaisir.

Il semble donc qu'entre le besoin et le désir, il n'y ait pasde distinction tranchée.Pourtant cette claire opposition entre le besoin lié au corps, donc naturel et un désir lié à l'âme, doncartificiel, n'est pas aussi indiscutable qu'il y paraît.Les besoins ne constituent pas une donnée immuable.

Marx avait fait observer qu'un besoin dépend de sonmode de satisfaction : manger avec un couteau et une fourchette est déjà différent de se nourrir comme unanimal.

L'Histoire est aussi celle d'une constante création de besoins (la possession d'une voiture correspondaujourd'hui à un réel besoin pour nombre d'hommes).

Ce qui nous amène à dire que les désirs d'hier seront lesbesoins d'aujourd'hui.Rousseau est lui-même conscient du caractère historique du besoin.

Ainsi, vouloir comme Épicure, limiterl'illimité des désirs à l'aune du besoin -toujours naturel donc nécessaire- est une entreprise aussi castratriceque vaine.

Qu'est-ce en effet qu'une règle (celle du besoin) qui se dérègle régulièrement ? Qu'est-ce qu'unétalon qui doit périodiquement se redéfinir ?Inversement, le désir n'est pas une marque de contingence dont l'homme serait frappé.

Un petit enfant aautant besoin de sourires, de paroles, de caresses que de nourriture.

Le désir n'a pas seulement unedimension sociale dont on voit mal comment l'homme pourrait se passer.Ainsi, même si la distinction entre besoin et désir paraît commode, bien des traits de l'un peuvent êtrereconnus dans l'autre. La prédominance des désirs sur les besoins n'est pas naturelleOn peut se demander si la prédominance du désir sur les besoins ne résulte pas de l'évolution de la société.Pour Rousseau, l'homme à l'état de nature avait des désirs limités.

C'est la civilisation, le développement dusavoir, le langage, etc., qui ont exacerbé ses désirs et l'ont conduit à en être l'esclave.

D'où la critique queRousseau fait du luxe.. »

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