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Peut-on douter de tout ?

Publié le 21/09/2011

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On peut considérer le doute comme attaché ou lié a la philosophie en général. De Socrate à Descartes et par les sceptiques, on retrouve ce doute dans leurs philosophies. Chez Socrate, le doute n'est que critique et remise en cause de tout ce qui présente le savoir. Chez les sceptiques, le doute est une forme interrompu
Généralement, le doute désigne un état d’incertitude relative à la réalité d’un fait ou à la vérité d’une proposition. Mais ce n’est pas tout ; le doute caractérise par ailleurs une attitude ou une action ; action qui se traduit par la suspension du jugement.
Dès lors, se demander s’il faut douter de tout revient à chercher si ce que nous considérons comme étant, d’une part, la réalité, d’autre part, la vérité, n’est pas susceptible d’être mis en question.
La question de savoir si on peut douter de tout semble entraîner un doute quant à la valeur même du doute. La question semble en effet qu'il est peut-être exagéré de douter de tout : peut-être une vie humaine n'est-elle pas possible si on se met réellement, dans la vie quotidienne, à douter de tout. Il faut donc se demander s'il y a des limites au doute, et cela, au sens à la fois théorique et moral. Ce qui reviendra à se demander jusqu'où va la liberté de penser, et aussi, au sens pratique, au sens où cette fois notre doute a des conséquences sur notre conduite et peut-être la société toute entière

« Socrate dans nombre des textes de Platon, n'est pas l'attitude sceptique telle que les sceptiques l'entendent.

Ilfaudrait pouvoir ignorer sa propre ignorance, ne même pas affirmer que l'on doute puisqu'affirmer serait encoreénoncer une vérité.

L'absence de connaissance où parvient le sceptique devrait le conduire à ignorer à la fois ledoute, et à ne pas connaître la suspension du jugement qu'il met en place.

L'on peut ainsi critiquer chez lessceptiques cette désertion ou cet abandon de l'exercice de l'esprit humain, ce refus de la vérité. Enfin, d'un point de vue logique, si les septiques affirment qu'il faille douter de tout, alors dans ce cas ils ne doutentpas qu'il faille douter de tout et ils parviennent à une vérité. Le sceptique est ainsi pris au piège de son propre doute, puisqu'il ne devrait même pas, en toute rigueur, affirmerqu'il doute ! La recherche d'une première vérité, d'une idée indubitable, va mener Descartes au bord du scepticisme.

Il s'agitselon lui de continuer « toujours dans ce même chemin, jusqu'à ce que j'aie rencontré quelque chose de certain oudu moins, si je ne puis autre chose, jusqu'à ce que j'aie appris certainement, qu'il n'y a rien au monde de certain ». Descartes va donc mettre en place une méthode pour parvenir à la vérité.

Le doute radical mis en place, allant à laracine des choses, n'épargnera rien pour tenter d'aboutir à quelque chose dont on ne puisse douter, ou plusexactement, pour trouver ce qui résiste au doute.

On rejoignait donc de manière paradoxale le sujet, en travaillantplusieurs interprétations étagées de celui-ci.

S'il faut douter de tout, s'il faut tenter de douter de tout selonDescartes, c'est afin de rencontrer sur la route de la pensée ce dont on ne peut douter. .Le doute en question est donc méthodique, et volontaire, au sens où il procède par ordre et n'est pas comparableau doute subi qui nous assaille lorsque nous ne savons plus si quelque chose est vrai ou non.

Descartes prendraconscience que l'acte même de douter présuppose un sujet du doute.

Douter a pour condition nécessaire que l'onpense, et la pensée a pour condition nécessaire l'existence.

Si « la proposition « Je suis, j'existe » estnécessairement vraie », c'est parce qu'on ne peut douter sans penser, ni penser sans exister.

La nécessitéd'entreprendre un doute portant sur toutes choses fait donc apparaître qu'on ne peut douter de tout, ou plusexactement qu'il faut douter de tout pour découvrir qu'on ne peut douter de tout.

Réponse étagée, car si l'on nepeut douter de tout, c'est qu'au final, il ne faut pas douter de tout, à moins de chercher à douter de ce dont on nepeut douter, à moins de ne pas exister. On retrouve le sens de la démarche cartésienne dans la critique faite de l'opinion par les philosophes, depuis Platon.L'opinion conduit le sujet à croire qu'il sait alors que sa connaissance n'est pas fondée.

A l'extrême du scepticismecorrespondrait l'extrême du dogmatisme ou plutôt l'extrême de l'opinion sûr d'elle-même, parce que le sujet ne doutede rien, croyant à tort qu'il sait.

Le sceptique confond sans doute deux niveaux dans le rapport à la connaissance.

ilfaut douter de toutes nos opinions, sinon en fait, du moins en droit.

Car il vaut mieux s'abstenir de juger que dejuger faussement.

Mais il ne s'ensuit pas pour autant qu'il faille douter de toutes nos connaissances, sauf pour lesépurer, c'est à dire pour les purger de l'incertitude qui peut les affecter.

L'allégorie de la caverne, que l'on trouvedans La République de Platon, au Livre VII, met en place le trouble profond, la déstabilisation radicale que produitdans le sujet la remise en cause de ses opinions.

Celui qui serait conduit à remettre en cause ses opinions pourraitcroire qu'il lui faut douter de tout.

Ce serait là le signe qu'il a fondé sa vie sur des opinions.

Mais tel serait le prix àpayer pour prendre conscience qu'il n'en va pas de même de la vérité et de l'opinion.

Ce qui caractérise la vérité estjustement qu'elle résiste au doute.

Il faut douter de tout au sens d'une démarche, c'est pour parvenir à trouver desvérités.

Cela signifie que ce doute méthodique est lié à une recherche de critères qui permettent d'affirmer quelquechose qui échappe au doute.

On pourrait donc dire qu'il faut douter de tout tant que l'on ne possède pas lescritères qui permettent d'échapper au doute, il faut donc douter de nos opinions, mais selon l'exigence de chercherà trouver ce qui permet de ne pas douter de tout.

Sur le fond, donc, il ne faut pas douter de tout, car les raisonsde douter disparaissent lorsque l'on sait pourquoi quelque chose est vrai ou faux. Le travail sur les sceptiques met en évidence que tout ne peut être prouvé dans une démonstration.On dispose audépart d'un certain nombre de propositions “primitives” qui sont soit des définitions, soit des “évidences”.

Toutesces propositions sont vraies par hypothèse.

Mais, même si ces hypothèses paraissent évidents et si lemathématicien dit qu'elles sont vrais, il garde en mémoire que ce sont des choses qu'il a dû admettre.

En revanche,il affirme avec certitude la chose suivante : Si ces hypothèses sont vraies, alors tout ce que je montrerai par lasuite sera vrai.

Les hypothèses sont donc comprises comme des notions premières, en elles-mêmes purementformelles, et qui servent de principes régulateurs pour établir les liens logiques du raisonnement.

Ce sont donc des «vérités premières d'après lesquelles s'enchaîne la démonstration ».

L'hypothèse est ainsi une proposition qu'il y aurait. »

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