Devoir de Philosophie

Peut-on élaborer une science de l'autre ?

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Construisez votre réponse en une page en vous appuyant sur le texte de Lévi-Strauss. Peut-on élaborer une science de l'autre ? En fait, selon nous, l'extrait de Tristes Tropiques qui nous est proposé ôte toute pertinence à cette question. Nous allons tenter de le prouver en montrant que la question de l'autre se ramène à l'interrogation sur la nature humaine en général. Premier constat : pour Lévi-Strauss, l'homme moderne conserve certains traits de l'homme primitif et la société progresse à la faveur de transformations inconscientes.

« déjà de leur costume: tuniques et manteaux de cuir élargissant la carrure et tombant en plis raides, décorés en noiret rouge de dessins que les anciens auteurs comparaient à des tapis de Turquie, et où revenaient des motifs enforme de pique, de coeur, de carreau et de trèfle.Ils avaient des rois et des reines; et comme celle d'Alice, ces dernières n'aimaient rien tant que jouer avec les têtescoupées que leur rapportaient les guerriers.

Nobles hommes et nobles dames se divertissaient aux tournois, ilsétaient déchargés des travaux subalternes par une population plus anciennement installée, différente par la langueet la culture, les Guana.

Les Tereno, qui sont leurs derniers représentants, vivent dans une réservegouvernementale, non loin de la petite ville de Miranda où je suis allé les visiter.

Ces Guana cultivaient la terre etpayaient un tribut de produits agricoles aux seigneurs mbaya en échange de leur protection, entendez pour sepréserver du pillage et des déprédations exercés par les bandes de cavaliers armés.Un Allemand du XVIe siècle, qui s'était aventuré dans ces régions, comparait ces relations à celles existant de sontemps en Europe centrale entre les féodaux et leurs serfs." I.

Questions 1.

Repérez les différentes phases de l'argumentation de Lévi-Strauss.2.

Montrez comment, dans ce texte, l'imagination et la réalité se mêlent.3.

Quel schéma d'organisation sociale peut-on repérer chez les peuples observés ? N.

B.

: Vous rédigerez entièrement vos réponses, que vous illustrerez en vous référant au texte de manière précise. II.

Travaux d'écriture 1.

L'auteur pense que l'imagination humaine fonctionne à partir d'un petit nombre de schémas.

Pouvez-vous définirsa démarche ? Rédigez une réponse organisée en une cinquantaine de lignes.2.

D'après ce texte, quel but Lévi-Strauss se fixe-t-il ? Pourquoi se réfère-t-il à l'image du jeu de cartes?Argumentez en cinquante lignes environ.3.

D'après vous, peut-on élaborer une science de l'autre ? Construisez votre réponse en une page en vous appuyantsur le texte de Lévi-Strauss. Question 1 : Repérez les différentes phases de l'argumentation de Lévi-Strauss. Première phase de la démonstration en discours théorique : énoncé de la thèse (premier paragraphe).

Lévi-Strausscommence par poser une définition qui équivaut, en fait, à une pétition de principe : « L'ensemble des coutumesd'un peuple est toujours marqué par un style ; elles forment des systèmes.

» Cette affirmation se présente commeune formule gnomique (= formule générale) caractérisée par l'emploi du présent de l'indicatif à valeur intemporelle («est marqué »), de l'article défini (« L' ») et d'un adverbe à valeur d'insistance (« toujours »).

Cette proposition n'estpas démontrable en soi : elle constitue le socle de l'argumentation de l'auteur.

Pour faire une comparaison avec lapratique des mathématiciens, on peut affirmer que son discours théorique repose sur cet axiome.

En ce sens, cettepétition de principe ne recouvre pas un argument de mauvaise foi — comme c'est souvent le cas — mais elle traduitl'impuissance théorique où se trouve Lévi-Strauss de prouver sa thèse.

De toutes les façons, on remarquera qu'il nes'agit pas là d'un cas particulier : tous les auteurs ont besoin de fonder leur raisonnement sur des présupposés.

Letexte de Rousseau (extrait du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, p.

161) meten place une reconstitution abstraite et génétique du processus de l'usurpation des terres. Ensuite, avec l'introduction de la première personne du singulier, apparaît une marque de l'énonciation destinée àinsister sur le caractère encore tout subjectif de la première proposition : «Je suis persuadé que ces systèmesn'existent pas en nombre illimité, et que les sociétés humaines comme les individus — dans leurs jeux, leurs rêves ouleurs délires — ne créent jamais de façon absolue, mais se bornent à choisir certaines combinaisons dans unrépertoire idéal qu'il serait possible de reconstituer » (l.

2 à 8).Traduisons donc la thèse de l'auteur : toutes les coutumes d'un peuple — autrement dit sa façon d'occuperl'espace, de vêtir le corps et de forger mythes et légendes — constituent une expression particulière d'une structurementale, essentielle et permanente, propre à toute la nature humaine.Éclairons le discours implicite de Lévi-Strauss : cet ethnologue se donne comme but d'étudier les comportementsdes peuples indigènes d'Amérique du Sud.

Il s'intéresse à leurs moeurs et il veut dégager à la fois les différences etles constantes des comportements humains.

Au-delà des pratiques particulières, il vise, dans la continuité deRousseau, la permanence des comportements culturels.

Il la trouve dans l'organisation, qu'il qualifie de mythique, ducerveau humain : tous les hommes imaginent de la même façon, même si le climat ou les conditions géographiquesleur donnent des moyens différents de réaliser leurs inventions.Enfin, quel est le but rêvé de Lévi-Strauss ? Puisque l'imaginaire humain, pour lui, ne saurait, à l'instar d'unordinateur, fonctionner qu'à partir d'un certain nombre d'éléments et de combinaisons, il faudrait pouvoir recenser. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles