Peut-on être heureux sans croire en quelque chose ?
Publié le 23/02/2004
Extrait du document
Dans son ordination des croyances(De utilitate credendi), Augustin à partir de Jean 6, 29 en distingue les types relativement à la fonction prépositionnelle qui leur est accolée – croire en quelque chose, croire à quelque chose, et l’intransitif croire quelque chose. Croire à quelque chose se dit de l’adhésion à un contenu propositionnel. La formulation de l’énoncé interroge le statut des propositions de foi (c’est-à-dire des contenus propositionnels suscitant l’adhésion dans la croyance) comme condition de possibilité du bonheur. La relation causale ainsi développée a une dimension finalisée : croire à quelque chose pour être heureux. Ce caractère téléologique de la croyance implique de penser la temporalité du bonheur comme non-actuelle. Mais ce bonheur projeté et espéré, dont le non-avènement présent est constitutif de la croyance, est-il ce qu’on entend par “ être heureux ” ? Le problème se situe alors dans la contradiction temporelle apparente entre le bonheur (dont l’atteinte dépendrait d’une croyance à quelque chose) et le “ être heureux ” actuel : en somme, cela consiste à interroger la possibilité d’un bonheur qui soit présent.
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