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Peut-on être indifférent aux jugements d'autrui ?

Publié le 26/11/2011

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Les jugements qu'autrui porte sur moi peuvent-ils me laisser de marbre ? Ce sujet pose les questions de la possibilité logique et morale.

 

Si la connaissance de soi se gagne grâce à la présence d'autrui, comment pourrait-on être indifférent à son jugement ?

 

 

« L'homme à besoin d'autrui pour être conscient, de la pensée d'autrui pour penser lui-même, de l'existence d'autrui pour être conscient de sa propre existence.

C'est dans la découverte d'autrui que l'enfant se découvre lui-même.

Il est d'abord dans un état total de confusion, il se confond d'abord avec l'univers extérieur, puis avec autrui.C'est par les rapports à autrui que le « Je » émerge petit à petit.

L'enfant fait l'expérience des sentiments d'autruiavant de prendre conscience des siens, en particulier des sentiments négatifs des autres à son égard ou des désirsdes autres contraires aux siens.

C'est vers deux ans et demi ou trois ans qu'il commence à avoir conscience de lui-même : il désobéit, dit « non » et « je ».

Il prend conscience d'être une personne et sa personnalité se défini au furet à mesure que ses rapports avec autrui se multiplient et se diversifient.

Il se construit en se distinguant desautres – à l'adolescence en particulier.

Il prend conscience de sa pensée face à une pensée différente, de sesjugements face à des jugements différents. Pour Hegel aussi, la conscience de soi ne se pose qu'en s'opposant aux autres consciences.

Seul, dire « je » n'aurait aucun sens.

Dire « je », c'est reconnaître la singularité des autres et sa propre singularité, c'est sedistinguer des autres, vouloir être reconnu par eux.

On n'est soi que par les autres.

Nos paroles, nos jugements, nosémotions n'ont de signification que si les autres peuvent en être témoins.

La totale indifférence paraît donc une foisde plus impossible.

Mais doit-on pour autant se laisser dicter sa conduite par autrui, comme cela arrive avec lephénomène du conformisme ? En effet, même s'il existe des gens ayant une personnalité dite « en acier trempé », qui restent toujours égaux à eux-mêmes malgré les confrontations à autrui qui leur forgent le caractère plus qu'elles ne les influencent,nous avons tous plus ou moins tendance à céder au conformisme, cette « dictature du ON » donc nous parleHeidegger.

Le fait de vivre en commun nous empêche d'être totalement nous-mêmes : le « on », qui est à la foisautrui et personne, se mêle de tout, juge tout, nous pousse à la « frivolité » et à la « facilité », dissout notrepersonnalité, bannit toute originalité en imposant une moyenne de ce qui est convenable.

Nous nous laissons faire,certains plus que d'autres, car le fait de vivre en société nous rend dépendants d'autrui.

Même ceux qui veulentêtre marginaux le font comme « on » est marginal. On a donc vu que les jugements d'autrui sont, dans notre enfance, indispensables à la formation de notre personnalité et à la prise de conscience de nous-mêmes, certains étant même intégrés malgré nous dans notreinconscient.

A ce stade, l'indifférence aux jugements d'autrui est impossible.

De même, du fait que nous vivons ensociété nous sommes dépendants d'autrui et avons tendance à nous laisser dicter notre conduite par les jugementsdu « on », qui est à la fois tout le monde et personne.

Cependant, nous avons vu que des personnes vivant plus enretrait - comme les stoïciens – parviennent à être indifférents.

Peut-être alors les personnes d'un égoïsme extrême –ne voyant en les autres plus que des objets, des moyens et non pas des personnes – ou des personnes ayanténormément souffert, étant déçues par l'Homme et n'en attendant plus rien, arriveraient à être indifférents auxjugements d'autrui, l'ayant décidé par avance.. »

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