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Peut on être injuste envers soi même ?

Publié le 27/02/2008

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« générale, la question de savoir si on peut agir injustement envers soi-même se résout à la lumière de la distinctionque nous avons posées au sujet de la possibilité de subir volontairement l'injustice ».

Il est impossible d'agirinjustement envers soi-même, il s'agit là d'une contradiction dans les termes mêmes qui est quasiment un non sens.« Mais est-il possible ou non de commettre l'injustice envers soi-même ? La réponse à cette question résulteclairement de ce que nous avons dit.

En effet, parmi les actions justes figurent les actions conformes à quelquevertu, quelle qu'en soit, qui sont prescrites par la loi : par exemple, la loi ne permet pas expressément le suicide, etce qu'elle ne permet pas expressément, elle le défend.

En outre, quand, contrairement à la loi, un homme cause dutort et cela volontairement, il agit injustement ; or celui qui, dans un accès de colère, se tranche lui-même la gorge,accomplit cet acte contrairement à la droite règle, et cela la loi ne le permet pas ; aussi commet-il une injustice.Mais contre qui ? N'est-ce pas contre la cité, et non contre lui-même ? Car le rôle passif qu'il joue est volontaire,alors que personne ne subit volontairement une injustice.

Telle est la raison pour laquelle la cité inflige une peine ;et une certaine dégradation civique s'attache à celui qui s'est détruit lui-même, comme ayant agit injustementenvers la cité.

» (chapitre 15).

L'injustice se comprend donc par rapport à la loi positive de la cité donc une loiextérieure qui fixe les relations et les rapports entre les individus composant la cité ; or puisque l'injustice est ce quiest contraire à la loi, il en résulte que l'injustice n'a pas de sens, à l'aune de cette conception juridique, envers soi-même.

De plus serait admettre un paradoxe manifeste celui d'être à la fois actif et passif c'est-à-dire produire etsubir l'injustice : « quand on commet une injustice envers soi-même, on est pour les mêmes choses, passif et actifs,et cela en même temps.

De plus, ce serait admettre qu'on peut subir volontairement l'injustice.

Ajoutons à celaqu'on n'agit jamais injustement sans accomplir des actes particuliers d'injustices ; or on ne peut jamais commettred'adultère avec sa propre femme, ni pénétrer par effraction dans sa propre maison, ni voler ce qui est à soi.

»(chapitre 15).

Ainsi, on ne parle de justice et d'injustice non pas entre l'homme et lui-même mais avec autrui.

Etc'est bien ce que conclut Aristote : « En outre, au sens où celui qui agit injustement est injuste seulement et n'estpas d'une perversité totale, il n'est pas possible de commettre une injustice envers soi-même.

» (chapitre 15).Pourtant n'y a-t-il pas une restriction à l'impossibilité d'une injustice envers soi-même dans cette conclusion ? Transition : Ainsi, à moins d'entrer dans un ensemble de contraction relevant alors de l'aporie et du paradoxe, il n'est paspossible de commettre une injustice envers soi-même.

En effet, cela supposerait de vouloir volontairement cetteinjustice ce qui somme toute serait pure folie.

De plus, il n'existe de sujet et d'injuste qu'à l'aune d'une loi doncentre deux personnes, et non pas envers soi-même.

Pourtant, le cas de l'akratès, c'est-à-dire de l'incontinent ouencore du pervers semblent être des exemples d'injustices envers soi-même.

Dans ce cas, on parlerait pasd'injustice simplement à cas du rapport intérieur de cet acte alors que la loi est une prescription extérieure.

Or est-ce que cela tient ? Le juste n'est pas aussi au-delà de la loi positive, un devoir donc l'expression d'une loi intérieure.Dès lors la démonstration serait invalide, comment sortir alors de cette antinomie ? II – Valeur et dépassement du paradoxe a) Qu'il est une contradiction au moins en apparence dans l'expression « injuste envers soi-même » c'est une choseque l'on ne saurait nier.

Et pour saisir cela est en trouver une solution, on peut doit saisir la relation de synonymiequ'existe entre l'expression « c'est injuste » et « c'est contraire au devoir » comme le développe Kant dans Théorie et Pratique , « Sur le lieu commun : « il se peut que ce soit juste en théorie mais en pratique cela ne vaut rien ».

En effet, ce qui est injuste c'est ce qui contraire au devoir.

Or comme on le voit dans Doctrine de la vertu , dès l'introduction, le concept d'un devoir envers soi-même contient en apparence une contradiction donc parconséquent son contraire le semble aussi.

En effet, comme il le note : « Si le moi qui oblige est entendu dans lemême sens que le moi obligé, c'est, dans ce cas, un concept contradictoire que celui de devoir envers soi-même ».Le problème réside dans le fait que celui qui oblige et le même que celui est obligé.

Il y a donc coercition passive,l'obligation, mais aussi une coercition active, l'obligeant : « la proposition qui exprime un devoir envers soi-même(dans notre cas le contraire) contiendrait une obligation d'être obligé, par conséquent une contradiction ».b) Or de même que cette démonstration va servir de pied d'appui à la formation de la démonstration de l'existencede devoir envers soi-même, elle prouve l'existence d'une injustice envers soi-même puisqu'elle est son contraire.

Etcomme Kant le note dans la Doctrine de la vertu , § 2, il y a des devoirs de l'homme envers lui-même : « car je ne peux me reconnaître comme obligé vis-à-vis d'autres hommes que dans la mesure où je m'oblige en même tempsmoi-même – cela parce que la loi, en vertu de laquelle je me considère comme obligé, procède dans tous les cas dema propre raison pratique, par laquelle je suis contraint, en même temps que je suis, vis-à-vis de moi-même, celuiqui exerce la contrainte.

» Et puisque l'homme, envisagé dans sa personnalité, est un être doué de liberté intérieure,il apparaît comme un être capable d'obligation donc aussi capable de désobéir.

En ce sens, l'existence d'un devoirenvers soi-même relève de la possibilité de comprendre l'homme suivant une double structure : phénoménale etnouménale.

C'est en considérant cette dernière organisation que l'antinomie peut être levée.

L'existence du devoirenvers soi existe donc son contraire aussi à savoir l'injustice envers soi-même.. »

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