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Peut-on jamais sortir de la croyance ?

Publié le 30/09/2013

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Mais la croyance ne s'oppose-t-elle à la raison que sous la forme butée du préjugé ou du dogme irrationnel ? N'est-elle pas autrement plus redoutable quand elle revêt l'apparence même de la raison ? La croyance se donne en effet toujours « ses « raisons. Pour mieux le persuader, elle parle le langage de son adversaire : elle raisonne elle aussi, elle se trouve toujours de « bonnes raisons «, elle ne recule devant aucun sophisme (raisonnement vicié mais d'allure logique). Il ne suffit donc pas de démontrer, de prouver ce que l'on avance, pour être au-delà de la croyance. Le plus logique des raisonnements peut être au service du fanatisme le plus aveugle. Il est par conséquent très difficile de faire la part entre ce qui relève vraiment d'une démarche rationnelle et ce qui n'en est que le simulacre.

« manières.

Étymologiquement, croire, c'est faire crédit (du latin credere) à quelqu'un.

Cet acte de confiance n'est pas forcément aveugle.

Le sujet qui s'en remet à un autre a normalement pleinement conscience de la faiblesse de son affirmation : il sait qu'il ne peut pas en répondre par lui-même.

On retrouve aujourd'hui cette idée d'affirmation peu assurée dans l'usage courant du verbe « croire ».

La formule « je crois que ...

» exprime communément une réserve : ce que j'affirme ne correspond ni à une certitude, ni à une conviction mais à une simple opinion.

Enfin le substantif « croyance » a acquis un dernier sens assez large.

Il est tout à fait usuel de nos jours de considérer que non seulement les opi­ nions mais aussi les préjugés les plus enracinés, les dogmes et les actes de foi les plus entiers relèvent du phénomène de la croyance.

On peut donc proposer comme définition minimale de cette notion qu'il s'agit d'un jugement dont le caractère subjectif est reconnu.

Par oppo­ sition, une affirmation nécessaire et universelle, une connaissance objective qui relève d'un véritable savoir n'est pas une croyance mais une certitude.

~ Nous avons à présent les moyens de reformuler et de problématiser le sujet.

Entreprendre l'explicitation des notions de « raison » ou de « croyance » dès l'introduction nous conduirait sans doute trop loin.

Nous nous en tiendrons donc à une reformulation logique : faut-il renoncer à la croyance pour exercer la raison 7 Renoncer aux croyances reviendrait à n'affirmer que ce dont on est certain, à douter de tout ce qui n'est ni démontré ni prouvé.

~ L'alternative de la réponse pourrait se formuler ainsi: soit il faut« être rationnel », c'est-à-dire libéré de la croyance pour exercer la raison ; soit l'idée d'une émancipation de la croyance n'est qu'une fiction, une croyance comme une autre.

On aboutit alors à la question : peut-on jamais sortir de la croyance ? PLAN Introduction 0 Il faut ne plus croire pour pouvoir exercer la raison A- La croyance fait obstacle à l'exercice critique de la raison B - La croyance fausse l'usage de la raison C -Qu'est-ce qu'être rationnel ?. »

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