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Peut-on justifier le droit par la force ?

Publié le 18/12/2005

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droit
Nous verrons dans la III partie la réponse de Marx.* Malgré ce problème qu'on ne peut nier, le pacte social apporte la justice, la moralité, le droit, le sentiment du devoir et permet à l'homme d'accéder à la liberté morale. C'est une nouvelle naissance que cette conquête rationnelle de la véritable liberté.Il y a ainsi chez Rousseau une unité de la morale et de la politique.* Kant approfondira cette unité de la conscience morale et de la loi. La raison est le seul fondement du droit. « Le droit est donc l'ensemble des conditions sous lesquelles la libre faculté d'agir de chacun peut s'accorder avec la libre faculté d'agir des autres, conformément à une loi universelle de liberté. » C'est pourquoi la liberté naturelle est le principe supérieur du droit qui permet en conscience de s'opposer à des lois iniques.III. Le droit, codification sociale, reflète le pouvoir* L'homme est un animal politique, nous l'avons vu, et s'il ne l'est pas d'emblée, il ne devient vraiment homme qu'en se politisant (au sens grec de « polis »), en se socialisant donc.
droit

« Le problème à résoudre est le suivant : "le plus fort n'est jamais assez fortpour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit etl'obéissance en devoir".

Existe-t-il réellement un droit du plus fort, et la forceest-elle un principe suffisant pour fonder le droit ? S'il est vrai que dans lanature règne la force, il n'est pas vrai que le plus fort reste longtemps lemaître : les forces y sont perpétuellement en conflit, et l'issue est incertaine.De plus, la puissance physique engendre une contrainte physique et non pointmorale.

Il n'est jamais interdit de désobéir à la force sitôt qu'on le peut.

Ledroit du plus fort n'engendre pas le devoir d'obéissance.

"Sitôt que c'est laforce qui fait le droit, l'effet change avec la cause; toute force qui surmontela première succède à son droit." Il suffit d'échapper à la force pour en avoirle droit, puisque, selon ce principe, le plus fort a toujours raison.

Un droit quidisparaît sitôt que s'éclipse la force n'est pas un droit, c'est un fait.

Il s'ensuitqu'aucune justice, aucune loi, aucune légitimité ne peuvent être fondées surla force. • C'est Rousseau qui répond à Hobbes dans un célèbre passage du Contratsocial : « Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'ilne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir.

De là le droit duplus fort ; droit pris ironiquement en apparence, et réellement établi enprincipe.

Mais ne nous expliquera-t-on jamais ce mot ? La force est unepuissance physique ; je ne vois point quelle moralité peut résulter de ses effets.

Céder à la force est un acte de nécessité, non de volonté ; c'est tout au plus un acte de prudence.

En quelsens pourra-ce être un devoir ?Supposons un moment ce prétendu droit.

Je dis qu'il n'en résulte qu'un galimatias inexplicable.

Car, sitôt que c'est laforce qui fait droit, l'effet change avec la cause ; toute force qui surmonte la première succède à son droit.

Sitôtqu'on peut désobéir impunément on le peut légitimement, et puisque le plus fort a toujours raison, il ne s'agit que defaire en sorte qu'on soit le plus fort.

Or, qu'est-ce qu'un droit qui périt quand la force cesse ? S'il faut obéir parforce, on n'a pas besoin d'obéir par devoir, et si l'on n'est plus forcé d'obéir on n'y est plus obligé.

On voit donc quece mot « droit » n'ajoute rien à la force ; il ne signifie ici rien du tout.

» (Contrat social, 1 chap.

3).La force ne peut donc pas engendrer le droit puisque la violence ne peut créer ni moralité, ni devoir.

Le plus fort estle plus fort autant de temps qu'il est le plus fort.

Il n'y a là rien de moralement légitime.

Obéissance et contraintes'excluent réciproquement.

L'obéissance ne peut naître que de ma volonté raisonnable d'obéir.

« L'obéissance à la loiqu'on s'est prescrite est liberté » dit Rousseau.

Dans la contrainte, il n'y aura toujours que nécessité physique, pasliberté.• Si Rousseau peut fonder le droit non pas sur la force mais sur la volonté générale, c'est qu'il croit en la liberténaturelle de l'homme perfectible et naturellement bon.S'associer ce n'est donc pas aliéner sa liberté comme le pensait Hobbes, c'est associer liberté et obéissance puisquela véritable liberté est, répétons-le, « obéissance à la loi qu'on s'est prescrite ».Personne n'est au-dessus des lois et si un individu n'obéit pas à la volonté générale, on le forcera à être libre.

« Afindonc que le pacte social ne soit pas un vain formulaire, il renferme tacitement cet engagement, qui seul peut donnerde la force aux autres, que quiconque refusera d'obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps, cequi ne signifie pas autre chose sinon qu'on le forcera d'être libre ; car telle est la condition qui, donnant chaquecitoyen à la patrie, le garantit de toute dépendance personnelle.

» Le pacte social pose néanmoins le problème desminorités.

Ne puis-je pas avoir raison seul contre tous ? La volonté générale n'est pas la volonté unanime.

Nousverrons dans la III partie la réponse de Marx.• Malgré ce problème qu'on ne peut nier, le pacte social apporte la justice, la moralité, le droit, le sentiment dudevoir et permet à l'homme d'accéder à la liberté morale.

C'est une nouvelle naissance que cette conquêterationnelle de la véritable liberté.Il y a ainsi chez Rousseau une unité de la morale et de la politique.• Kant approfondira cette unité de la conscience morale et de la loi.

La raison est le seul fondement du droit.

« Ledroit est donc l'ensemble des conditions sous lesquelles la libre faculté d'agir de chacun peut s'accorder avec la librefaculté d'agir des autres, conformément à une loi universelle de liberté.

» C'est pourquoi la liberté naturelle est leprincipe supérieur du droit qui permet en conscience de s'opposer à des lois iniques. III.

Le droit, codification sociale, reflète le pouvoir • L'homme est un animal politique, nous l'avons vu, et s'il ne l'est pas d'emblée, il ne devient vraiment homme qu'ense politisant (au sens grec de « polis »), en se socialisant donc.• Mais Marx dénonce l'illusion qui fonde le droit sur une volonté abstraite détachée des conditions matérielles,économiques.

Le droit n'a pas pour fondement comme le pensaient Rousseau, Kant, une raison universelle.

Le droitest l'émanation du pouvoir en place.

Et l'organisation juridique de la société est le moyen dont la classe dominantese sert pour garantir ses intérêts.

Les lois sont la traduction de la lutte des classes.. »

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