Devoir de Philosophie

Peut-on parler d'idées innées ?

Publié le 23/02/2004

Extrait du document

Nos idées simples viennent de la sensation et de la réflexion. Les idées complexes et en particulier les catégories de substance, de mode et de relation sont le produit de la combinaison des idées simples. Pour Hume aussi les principes de la raison ne sont pas innés mais acquis par l'expérience. Comme philosophie générale, l'empirisme affirme avec Locke que nos idées ne sont pas, comme le pensait Descartes, innées, mais qu'elles proviennent de l'expérience. On peut décomposer la philosophie empiriste de la connaissance en trois moments. 1.                L'origine des idées. L'esprit, dit Locke, est d'abord une page blanche, une « table rase « (tabula rasa). « Comment vient-il à recevoir des idées ? Par quels moyens en acquiert-il cette prodigieuse quantité que l'imagination de l'homme, toujours agissante et sans borne, lui présente avec une variété presque infinie ?

  • I) On ne peut parler d'idées innées.

a) L'esprit contient des "germes de vérité" b) L'esprit n'est une tabula rasa. c) Les catégories de l'entendement sont innées.

  • II) On ne peut parler d'idées innées mais seulement d'idées acquises.

a) L'âme est une table rase. b) Les idées sont des copies de nos impressions. c) Les idées sont acquises.

« Le questionnement du jeune garçon par Socrate est l'exemple-type de ce que Socrate appelle la «maïeutique»,ou art de faire accoucher les âmes des vérités qu'elles portent en elle.

Car la réminiscence , ou souvenir de la vérité, ne vient pas spontanément ou par hasard.

Elle vient sous la stimulation d'un autre, celui qui vous«titille» (comme un taon sur un cheval, dit Socrate) et sait vous poser les bonnes questions.

Dans le «mythede la caverne» de la même manière, l'homme enchaîné depuis son enfance ne se libère pas tout seul, mais ilfaut le libérer et le traîner dehors, malgré lui.

Ce que dit Platon, c'est que l'accès à la vérité - et à laconnaissance la plus haute, celle de l'idée du Bien - ne peut se faire que par la médiation d'autrui.

C'est unerelation de désir, une érotique de la connaissance qui fait passer de l'amour des corps à l'amour des Idées, puisà l'amour de l'idée la plus haute, le Bien.

Dans cette relation spécifique, autrui n'est pas une fin, puisque ce quiest visé, c'est l'idée du Bien; mais il n'est pas non plus un moyen pour moi, puisqu'il ne s'agit pas de l'utiliserpour un but qui serait simplement mon intérêt propre.

Autrui est donc ici une médiation vers un dépassementde moi-même dans la connaissance du Bien.

C'est ce que l'on appelle l'«amour platonique». Cette théorie de la réminiscence ressemble à un conte mais elle est à rapprocher de la théorie des idées innées chezDescartes.

Celui-ci, en effet, affirme que les idées vraies sont les idées claires et distinctes que nous trouvons ennotre âme avec « leurs vraies et immuables natures », cad qui s'imposent évidemment à nous lorsque, grâce à undoute totalitaire, nous avons réussi à « détacher l'esprit des sens » et à lui rendre sa pureté native.

A l'opposé del'empirisme, le rationalisme dogmatique affirme que l'esprit humain possède en lui-même toutes les conditions de sonsavoir a priori, cad antérieurement à toute expérience. Une première solution consiste à affirmer que la raison est une donnée première qui ne doit rien à l'expérience et quel'homme en possède congénitalement les principes.

Toute une tradition philosophique, depuis l'Antiquité grecque,affirme que les principes de la raison existent a priori et indépendamment de l'expérience sensible.C'est ainsi que pour Platon, l'âme les tient d'une existence antérieure à son union au corps.

Pour Platon, l'âme a uneexistence distincte du corps.

Elle est immortelle, elle est source et principe du mouvement, elle est ce qui anime lecorps.

Elle a existé avant d'être enfermée en lui, elle existera après sa disparition.

Avant de s'incarner dans uncorps, l'âme a appartenu à un cortège divin, elle a eu connaissance de la vérité dans un monde suprasensible.Pour Descartes aussi la raison est innée et irréformable.

Il voit en elle « la marque de Dieu sur son ouvrage ».

Lesprincipes sont de « vraies et immuables natures » ou « idées innées » et ont été comme gravés dans l'esprit de touthomme par le créateur . L'esprit n'est pas viergeL'âme renferme l'être, la substance, l'un, le même, la cause, la perception, le raisonnement, et quantité d'autresnotions que les sens ne sauraient donner.» Pour Leibniz (Nouveaux Essais sur l'entendement humain), l'esprit (ouâme) n'est pas une «table rase» qui absorberait les idées fournies par l'expérience.

L'esprit possède déjà un certainnombre d'idées innées qui lui permettent de réagir aux données des sens. Il y a deux sortes de vérités: les vérités de raison, qui se démontrent, et les vérités de fait, qui se constatent.Les premières sont nécessaires – autrement dit : leur négation est impossible, parce que directement contradictoireavec des vérités simples (aussi indéniables que A = A) dont elles se déduisent (ainsi, nier que 2 + 2 = 4 estcontradictoire avec les fondements évidents de l'arithmétique).L'ensemble des vérités logiques et mathématiques n'a donc besoin pour être démontré que du principe de toutes lesvérités simples : A = A – principe d'identité, ou de non-contradiction.

Les vérités de fait sont contingentes : leur contraire est possible, on peut les nier sans contredire un grandprincipe (je suis assis, mais il n'y aurait rien de contradictoire à ce que je sois debout).

Cela signifie que le réel,l'ensemble des vérités de fait, a quelque chose de plus que la simple non-contradiction.

Le principe d'identité nesuffit pas à rendre compte de l'existence des choses.

Tout ce qui est possible n'est pas pour autant réel ; il fautune détermination supplémentaire.

Tout fait réel doit en effet avoir une raison suffisante ; mais pour la connaître – tout étant lié dans l'univers –, ilfaudrait connaître la raison de tous les autres faits, en nombre infini.

Seule l'intelligence infinie de Dieu a cetteconnaissance, puisque c'est Lui qui crée toutes choses.

Mais Lui-même n'a pas choisi entre les possibles sous lacontrainte de la logique : ce sont des raisons morales, et non la nécessité du principe de contradiction, qui ontguidé son choix entre tous les possibles.

La règle du choix est le « principe du meilleur » : Dieu a choisi la combinaison de possibles ayant le maximum deperfection.

Les faits restent donc contingents pour Dieu lui-même – leur raison suffisante ne leur donne qu'unenécessité morale, et non logique.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles