Peut-on parler de soi ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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L'homme se pose en égal de Dieu ce qui constitue le péché de superbia.
Les « confessions », à la fois nouveau genre littéraire et pratique religieuse, deviennent alors le seul endroit où il a des règles qui permettent des'exprimer sur soi-même tout en louant Dieu.
Par exemple, les confessions de Saint Augustin. b) Etre capable de parler de soi :Un autre aspect du verbe pouvoir montre la lacune de l'homme face à la connaissance qu'il a de lui-même.C'est ce que nous allons montrer à travers l'exemple de la psychanalyse.En effet, alors que l'on pense bien se connaître, la psychanalyse fait apparaître qu'il y a en nous des émotionsqui ne se laissent pas si facilement dévoiler et qui se donne sous couvert d'autre chose.
Ce sont des élémentsdont nous n'avons absolument pas conscience bien qu'ils nous constituent.
Or, peut-on réellement parler de soisi l'on ne se connaît pas ? Il nous est impossible de les analyser ou même d'en parler et nous avons besoin pourcela de l'aide d'une personne extérieure (le psychanalyste) qui va nous amener à la conscience de nous-mêmeen levant la censure que nous avons posé inconsciemment sur nos émotions pour les empêcher de s'exprimerclairement.De plus, on peut dire que la psychanalyse remplace la confession pratiquée en religion.
Elle devient le lieu oùl'homme peut s'exprimer sur lui-même, raconter ces « péchés » etc.
selon des règles particulières (tempsdéfini : horaire, le divan, le psychanalyste qui écoute et interprète selon une méthode particulière etc.
)Cependant, « pouvoir parler de soi », n'est ce pas là une illusion ? 3-Il est impossible de parler de soi car le soi est une invention : Parler de soi est aussi un moyen de se trouver soi-même et surtout de s'inventer.
Prenons l'exemple del'autobiographie.
L'écrivain retranscrit son passé et pour ce faire, il choisit un fil conducteur qui va influencer etguider la lecture de sa vie.Ainsi, au centre des Confessions de Saint Augustin se trouve sa conversion au catholicisme et il ramène toute sa vie à ce principe.
Il porte un regard sur son passé et explique que bien qu'il n'en avait pas conscience alorstout ce qui lui est arrivé, même lorsqu'il a péché, relève d'un plan de Dieu.Dans le cas des Confessions de Rousseau, le fil conducteur est le suivant : bien que n'ayant pas assumé la paternité de plusieurs enfants, il est un homme morale, sa nature est bonne en principe.
Ce qu'il a fait de malest dû à ses craintes, à sa timidité ou à la pression sociale et n'est donc que malentendu.Donc, ces auteurs inventent un principe narratif pour relater leur vie et racontent que tout ce qui leur estarrivé tourne autour de ce principe arbitraire et anachronique.Ainsi, il apparaît à la suite de cette analyse que le discours que l'on tient sur soi n'est pas objectif, il estinventé.
De ce fait, l'autobiographie reste une fiction où l'auteur, le protagoniste et le narrateur sont la mêmepersonne. Conclusion : Ainsi, bien que parler de soi semble être une évidence, quelque chose dont tout le monde est capable, il apparaîtpar la suite que l'accès à soi-même est en réalité difficile, parce qu'opaque et semé d'embûches.
Ce qui constitue lesoi reste caché et le mettre au jour est une tâche ardue.
Parler de soi est toujours possible en apparence mais lesoi raconté, le soi mis en scène ne concorde pas forcément avec la réalité du soi profond et relève d'une inventionsubjective..
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