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« Peut-on se passer de religion ? »

Publié le 05/12/2010

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religion

[Introduction] [Accroche :] Les plus grandes religions survivent aux générations, elles permettent aux sociétés de se donner des fondements, une tradition, à travers le temps. Dans ces sociétés, et même si les hommes n’en ont pas toujours conscience, les religions dirigent en partie leurs pratiques et représentations. A considérer la société actuelle, toutefois, il est difficile de ne pas constater un affaiblissement de la religion. En effet, un Etat laïc permet une liberté de croyance, qu’on ne songe guère à remettre en cause ; l’athéisme, en tant négation de l’existence de Dieu, est aujourd’hui habituel. S’agit-il d’un état d’exception ou d’une tendance irréversible ? [Annonce et reformulation du sujet :] Peut-on se passer de religion ? L’homme, considéré individuellement ou socialement, peut-il vraiment vivre sans rites et sans dogmes ? [problématique :] Est-il concevable de se dispenser des pratiques et croyances qui ont occupé l’humanité depuis son origine ? Est-ce même souhaitable : si l’on parvient à se dispenser de toute religion, peut-on vivre de manière tout à fait humaine ? Il est difficile de voir clair dans ces questions, tant qu’on n’a pas suffisamment bien compris pourquoi la religion peut, d’une part, être rejetée par l’homme, alors que, d’autre part, elle a toujours prétendu répondre à ses aspirations les plus profondes. [Plan :] Pour répondre, il faudra d’abord dégager ce qui permet à l’homme de refuser les croyances propres à la religion. Par la suite, il s’agira de montrer dans quelle mesure la foi est nécessaire à l’homme, même si cette foi est illusoire, et même si elle n’est pas tout à fait religieuse. Enfin, nous pourrons déterminer le rôle moral et social que la religion est amenée à jouer et si cela peut être véritablement indispensable à l’homme. [Enjeu :] Ce sera l’occasion de mieux saisir ce que l’on attend de la religion, ce qu’elle attend de nous, et, par là-même, de pouvoir comprendre ce qui peut animer la vie de tant d’hommes, y compris de ceux dont les croyances et les pratiques sont tout à fait éloignées des nôtres.

 

[I – l’homme peut se passer des croyances religieuses, parce qu’elles sont illusoires]

 

[La religion est devenue une affaire privée]

Quelle est la place des grandes religions dans un pays comme la France ? Depuis 1905, nous distinguons l’Eglise et l’Etat. Il ne s’agit pas d’interdire la religion mais de la restreindre au domaine privé : les citoyens peuvent adopter n’importe quelle croyance s’ils le veulent et ont la liberté de culte. Il est aussi possible de ne choisir aucune religion. C’est le cas des personnes qui se considèrent athées ou agnostiques, et qui se passent visiblement de religion. Elles peuvent, étant athées, refuser nettement l’existence d’un Dieu, quel qu’il soit, ou tout simplement considérer, comme les agnostiques, que ce type de question est tout à fait indécidable et ne mérite pas vraiment qu’on partage les dogmes d’une Eglise. Quoi qu’il en soit, une personne athée ou agnostique se dispense des dogmes et des pratiques obligatoires que toute religion comprend. Leur conception de la religion, plus ou moins critique, plus ou moins indifférente, est aujourd’hui complètement admise. On peut même se demander si le refus de la religion n’est pas plus évident que sa justification. Encore faut-il comprendre en quoi consiste ce refus.

 

[La science  remet en cause les croyances religieuses]

Comment est-il possible de se dispenser des pratiques et des croyances religieuses ? Après tout, la grande majorité des cultures comprennent une religion. Pourquoi, historiquement, l’homme moderne a-t-il délaissé la religion ? Parmi les nombreuses raisons que l’on peut alléguer, les progrès de la science jouent ici un rôle important. Les croyances religieuses s’appuient en effet sur une croyance impérative en une réalité transcendante, que l’homme ne peut atteindre même s’il souhaite toujours s’élever vers elle. En tant que telles, des croyances de ce type ne peuvent être prouvées. Or, l’homme moderne se fie de plus en plus en la science, qui s’appuie sur l’observation, l’expérimentation et la raison. La science a produit des découvertes qui ont modifié de fond en comble la manière qu’avaient les hommes de se représenter le monde et l’univers. Les connaissances auxquelles la science a abouti ne concordaient pas toujours avec les dogmes des religions en place. Jusqu’à Copernic et Galilée, l’idée selon laquelle la terre est centre de l’univers était commune et soutenue par l’Eglise catholique, qui a refusé l’idée inverse, héliocentrique, que prouvait pourtant la science. Aujourd’hui, on a tendance à interpréter les catastrophes naturelles, les tremblements de terre par exemple, beaucoup moins comme des événements surnaturels que comme des conséquences, en partie prévisibles, de causes tout à fait naturelles. C’est pourquoi nous nous tournons plus spontanément vers un scientifique que vers un prêtre, quand il s’agit de comprendre le monde naturel et l’univers.

 

[Le rejet de la religion comme illusion]

Il est une autre raison qui peut justifier le rejet de la religion. Celle-ci impose des rituels et dogmes à ses fidèles, autrement dit elle les contraint à agir et à penser d’une manière bien déterminée. Pour des individus qui appartiennent à une société qui met en avant la liberté personnelle, ces contraintes apparaissent généralement insoutenables. L’individu préfère déterminer lui-même la manière dont il doit agir et penser. L’athéisme peut alors tout à fait se concevoir non seulement comme le rejet de l’existence de Dieu, mais aussi comme le refus de se conformer, sans réflexion préalable, à des pratiques et des représentations qu’il n’a pas choisies. Ce que l’athée refuse alors, c’est la domination d’une Eglise, et ce qu’il met en avant, c’est sa propre liberté pratique et intellectuelle. Ainsi, quand Marx juge qu’il faut se défaire de la religion, c’est pour promouvoir la liberté des peuples à se déterminer eux-mêmes. Il estime en effet que la religion a toujours été un outil au service de la domination du peuple par les puissants. Les illusions qu’elle fabrique, dans cet ordre d’idée, servent à contenir et à dominer la population. Si la religion répond bien à un besoin, celui de l’amélioration des conditions de vie, elle le fait d’une manière inacceptable, puisqu’elle reporte la résolution de la misère des hommes en un autre temps et en autre lieu, dont l’existence n’est pas garantie. Si l’on doit souffrir toute une vie pour s’acheter une place au paradis, et que celui-ci n’existe pas, la souffrance a été vaine, et apparaît plus odieuse que jamais. C’est pourquoi il apparaît indispensable, pour Marx, de se passer de religion.  Mais est-ce seulement possible ? Marx écrit : « le fondement de la critique irréligieuse est : c'est l'homme qui fait la religion, ce n'est pas la religion qui fait l'homme. « (Critique de la philosophie du droit de Hegel) La conséquence est directe : dans la mesure où c’est l’homme qui fait la religion, il doit pouvoir s’en passer, en trouvant de meilleurs moyens pour répondre à sa condition misérable. Il peut et il doit parvenir à se passer d’une illusion aliénante, qu’il a lui-même forgée mais par laquelle il s’ôte sa propre liberté.

 

[Transition]

Le rejet de la religion est le rejet d’une illusion qui est irrationnelle et aliénante. Pourtant, si la religion est une illusion, c’est une illusion particulièrement solide, qui ne se dissipe pas aussi facilement qu’on peut le penser. Comment comprendre que les hommes ne parviennent pas si facilement à se détacher de sa dépendance ?

 

[II – La foi, illusoire ou non, s’impose nécessairement à l’homme]

 

[La religion répond à un désir nécessaire même s’il est illusoire.]

On peut interpréter la religion comme un phénomène qui s’appuie sur des illusions, c’est-à-dire des représentations trompeuses, qui plaisent ou qui font peur, mais qui ne correspondent à rien de réel. Le problème, c’est que ce type d’illusion, si c’en est, dure depuis si longtemps qu’on doit supposer qu’il doit s’appuyer sur un besoin ou un désir fondamental pour l’homme. C’est ce qu’exprime Freud en montrant, dans L’avenir d’une illusion, que la religion ne s’appuie pas sur des erreurs, mais bien sur des illusions, au sens propre. D’un côté, il y a l’erreur, que l’on rejette dès qu’on en reconnaît la fausseté : si j’ai mal traité un problème de mathématiques et que je m’aperçois des erreurs que j’ai faites, je sais qu’il me faudra éviter de les reproduire. De l’autre côté, il y a l’illusion, qui peut bien apparaître fausse, mais qu’on ne parvient pas à rejeter pour autant. L’illusion, en effet, répond à des désirs qui sont si puissants qu’ils ne nécessitent pas vraiment la confirmation de la réalité. Ainsi, la jeune femme qui a rêvé, autrefois, étant petite fille, qu’elle rencontrerait le « prince charmant « sait bien que celui-ci n’existe pas, mais son comportement, ses attentes et, au bout du compte, ses désirs, seront dirigés par l’espoir de la rencontre avec un tel être. Pour Freud, il se passe un phénomène similaire pour la croyance religieuse : le croyant n’a pas besoin d’avoir la preuve que ses croyances sont vraies, parce qu’elles ne reposent pas, avant tout, sur leur rapport à la réalité, mais sur des désirs. Pour Freud, la croyance en un Dieu tout-puissant, par exemple, repose sur le désir d’être protégé que le père ne peut plus satisfaire. Comme la figure paternelle s’avère moins forte, moins apte à nous protéger, et comme on a toujours besoin d’une protection, nous projetons nos désirs vers un être qui joue au fond le même rôle : Dieu.

 

[L’authentique foi en Dieu s’impose à l’homme]

On peut certes se rassurer en croyant qu’il existe un être qui veille à notre âme, mais Dieu est plus que cela. Dieu protège, rassure, mais il provoque aussi en nous la conscience de nos propres fautes, de nos bassesse, voire de notre misère. Plus profondément, il faut se demander si Dieu est un être qui répond véritablement à nos désirs et à nos besoins. Plus généralement, la foi, en général, est peut-être bien plus que la réponse à un désir personnel. Elle concerne certes la personne elle-même, puisque toute foi implique un engagement de celui ou celle qui « a la foi «. Pour autant, elle ne vient pas de la personne, mais lui est plutôt imposée. On peut considérer, étant croyant, qu’elle ne dépend pas tant de l’homme lui-même, de ses besoins ou de ses désirs, que d’une nécessité qui le transcende, qui dépasse ses capacités et qui conditionne sa vie. C’est cette idée que défend Pascal quand il montre, dans les Pensées, que le Dieu en lequel il croît n’est pas d’abord un « Dieu de la providence « qui vient répondre aux exigences humaines. C’est plutôt un « Dieu d’amour et de consolation « qui fait sentir aux hommes leur « misère intérieure « tout en remplissant leur âme de « joie «, de « confiance « ou d’ « amour «. Dieu ne dépend pas des hommes, eux dépendent de Lui : c’est ainsi qu’il faut comprendre à la fois leur misère et le fait qu’ils aient à se tourner vers Lui. La foi, comprise ainsi, n’est pas tant une réponse aux soucis de l’existence qu’un don, dont il faut, même si c’est difficile, se rendre capable. Difficile de savoir si la foi est une réponse à un désir inconscient de l’homme, comme le prétend Freud, ou si elle est un don de Dieu, comme le montre Pascal. On peut considérer, en suivant Pascal, que la foi est plus qu’une réponse : c’est un engagement qui porte l’homme à s’élever.

 

[L’homme ne peut se passer de foi]

Cette conception de la foi a le mérite de rendre compte de la puissance des engagements religieux, qui peuvent pousser jusqu’au don de soi et au sacrifice. Par ailleurs, elle permet aussi de penser pourquoi il existe des hommes qui se passent très bien de religion. Si Pascal n’entreprend pas de convaincre des « athées convaincus « par la raison (Pensées), c’est bien qu’il sait que la foi est reçue et imposée et qu’elle ne peut être l’objet d’une délibération collective ou personnelle. On peut donc, aussi bien, ne pas avoir reçu la foi et, du coup, se passer de religion. Mais il faut certainement d’autres types de foi. Si l’on se tourne vers Freud, pour celui qui ne croît pas ou plus dans les préceptes religieux et qui a l’angoisse de ne plus être protégé, il y a d’autres solutions : la psychanalyse en est une. Le militant marxiste a foi dans le prolétariat et la révolution, il se porte vers un avenir meilleur qu’il ne connaît pas encore. Le père ou la mère ont foi en leur enfant, ils s’engagent envers lui de manière inconditionnelle : ils l’aiment, même s’il peut ne pas être et agir comme ils s’y attendaient. Enfin, on peut dire que l’individu rationnel a foi en ses propres capacités pour distinguer le vrai du faux. La science elle-même repose sur une conviction, suivant laquelle le monde est explicable, même s’il ne l’est jamais tout à fait complètement.

 

[Transition]

Il est humain d’avoir la foi : l’homme, qu’il soit croyant ou non, est porté à engager son existence sans jouir d’une pleine certitude dans la réalisation de ses désirs et de ses espoirs. Mais est-ce de religion dont il a besoin pour exercer cette foi ?

 

[III – L’homme ne peut se passer de la fonction morale et sociale de la religion]

 

[la foi est un engagement moral]

La foi n’implique pas seulement une croyance absolue mais une manière d’agir qui est résolue, déterminée, inconditionnelle. Celui qui a la foi dans les principes de sa religion est censé toujours agir dans le même sens, dans la même direction. Certes, il se posera des questions sur la manière dont il doit agir concrètement, mais il n’aura aucun doute sur les principes fondamentaux qui guident son action. Autrement dit, sa foi n’est plus seulement une forte croyance, c’est un engagement, et un engagement moral, dans la mesure où il va agir en se rapportant à ses semblables. Ainsi le fidèle croit-il en un certain type de réalité qu’il ne peut prouver mais, surtout, il est animé par une morale, à savoir un ensemble d’obligations envers lui-même et envers les autres, des obligations auxquelles sa religion le rappelle en permanence. Pour Spinoza, « le but de la philosophie est la vérité, celui de la foi est l’obéissance et la pitié « (Traité théologico-politique). Il ne s’agit pas pour Spinoza de dévaloriser la religion ou de montrer qu’elle nie la liberté des hommes : il entend montrer que la foi est avant tout morale. En effet, elle permet de savoir à quoi et à quoi il faut obéir et de diriger l’action des hommes vers la pitié, c’est-à-dire l’aide du prochain. Et son but n’est pas la vérité, c’est-à-dire la juste connaissance théorique. Du coup, la question de savoir si la religion est illusoire ou non est secondaire. Ce qui importe, c’est que la religion conduise à une morale qui soit estimable.

 

[La religion a la morale pour raison d’être]

Si l’on suit l’une de ses étymologies possibles, la religion est une mise en relation. Que met-elle en relation ? D’abord elle relie les hommes à des réalités qui les dépassent. Ce que recherche un chrétien, quand il va à l’église, en principe, ce n’est pas seulement de satisfaire aux contraintes sociales. Il sait que le lieu a été construit pour permettre ou, tout du moins, symboliser une certaine élévation de lui-même, vers un au-delà. Ensuite, la religion relie les hommes entre eux. L’église, cette fois-ci, est un lien où les hommes se rassemblent et deviennent une communauté de fidèles. C’est en ce sens que Durkheim définit la religion, qui est pour lui « un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c’est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée Eglise, tous ceux qui y adhèrent « (Les formes élémentaires de la vie religieuse). Si c’est une communauté « morale «, c’est qu’elle permet à ses membres d’agir ensemble, mais aussi, et surtout, d’agir à partir de principes de vie, de devoirs, d’une certaine idée du Bien, à partir desquels ils se rapportent les uns aux autres. Pour Durkheim, c’est la fonction religieuse première : donner une assise, un fondement, à la moralité humaine. Tant que l’homme a besoin de morale, il a besoin de religion.

 

[Notre société est encore morale et religieuse]

Reste à savoir si nous vivons dans des sociétés qui, de ce point de vue, sont encore religieuses. On entend souvent dire que nous vivons une époque où les individus n’ont plus de « repères «, de « valeurs «, bref plus de morale. Généralement, on estime justement qu’une des causes de cet affaiblissement de la morale tient à la place trop réduite qu’auraient les religions traditionnelles dans nos sociétés occidentales modernes. Ce jugement est certainement trop hâtif, entre autres choses parce que nos sociétés, même si elles sont individualistes et si elles se prétendent plus rationnelles que les autres, ne sont pas moins morales. C’est la thèse que défend Durkheim en montrant que c’est la personne individuelle qui, dans nos sociétés, est devenue sacrée : « elle est comme environnée d’une auréole de sainteté « (Sociologie et philosophie). C’est notamment à partir du respect de l’individu que, dans nos sociétés, nous constituons alors une morale. On pourrait aussi montrer que des sociétés qui se prétendent sans religion, comme la société soviétique, ne pouvait exister sans un culte de l’Etat et sans une morale de l’effort collectif. Ainsi, il est difficile de concevoir une société où les individus ne s’engagent pas les uns les autres, et les uns envers les autres, à partir de principes inconditionnels, autrement dit d’une foi commune. C’est de cette religiosité, précisément, dont les hommes ne peuvent se passer.

 

[Conclusion]

L’athéisme est un fait : il est possible de se passer de l’idée de Dieu pour vivre, parce qu’il ne répond à aucune raison et on peut n’en avoir aucune expérience ; on peut alors considérer la croyance en Dieu, et toute croyance religieuse, comme illusoire. Plus encore, si l’on se passe de religion, c’est que l’on estime que, par ses illusions, elle aliène la liberté des individus et des peuples. Toutefois, il y a un élément fondamental de la religion dont les hommes ne peuvent se dispenser : c’est la foi, c’est-à-dire un engagement inconditionnel envers certains êtres ou principes. Or, cette foi n’a de sens que si elle s’inscrit dans une morale commune et, si l’on comprend la religion comme cette foi commune, il est clair que l’homme ne peut s’en passer, tant qu’il est un individu social.  On peut bien sûr objecter que le sentiment d’appartenir à une société s’est affaibli. Peut-être l’individu contemporain est-il devenu indifférent à toutes choses, à tel point qu’il n’a plus foi en rien. Ce serait un constat amer, mais aussi passablement injuste. Tant qu’il agit en relation avec d’autres hommes et tat qu’il dirige sa vie à partir de principes qu’il peut partager, et qui apparaissent sacrés, l’homme est encore, d’une certaine manière, un être religieux. Et même si ces principes ont changé, s’ils sont différents d’un individu à l’autre, d’une société à l’autre, il faut les comprendre comme un signe d’une commune humanité.

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