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Peut-on penser contre l'expérience ?

Publié le 02/02/2005

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.. La science se fonde sur le projet... ». Au niveau de l'hypothèse la science donne raison à l'idéalisme puisque l'esprit, proposant une idée explicatrice se porte au devant du réel. Au niveau de la vérification la science rejoint le réalisme puisque là, la théorie est soumise au contrôle du réel. L'hypothèse elle-même n'est qu'un projet de vérification. La théorie proposée est inséparable des instruments de laboratoires qui la soumettront à vérification. La vraie philosophie scientifique n'est ni exclusivement idéaliste ni exclusivement réaliste. Elle est  dialectique. L'hypothèse est proposée pour résoudre une contradiction entre telle ancienne théorie et les faits qui la démentent. A son tour l'hypothèse vérifiée pourra être mise en cause par la découverte de faits inédits qui entrent  à titre de problème dans la dialectique expérimentale qui se poursuit sans fin.

« 2.

La composition des idées .

En faisant naître les idées de l'expérience sensible, comment pourrions- nous rendre compte de l'infinité des idées que l'esprit peut concevoir, alors que est toujours limitée ? Je peuxme représenter une montagne d'or, ou un centaure : comment est-ce possible ? La réponse est : grâce à lapossibilité de combiner ou d'associer les idées, que Locke comme Hume attribut à l'imagination.

L'empirisme distingue entre les « idées simples », cad inanalysables en éléments et immédiatement dérivées d'expériences sensibles élémentaires (telles les idées de « rouge », « chaud »...) et les « idées composées », qui, elles, sot des résultats d'une combinaisons d'idées simples. 3.

La signification des mots .

L'expérience comme contrôle.

L'expérience n'est pas seulement une origine ; elle est aussi ce à quoi il faut retourner pour éprouver la valeur de nos pensées ou plus exactementde notre langage.

Les mots dépendent des données sensibles particulières, aussi généraux et abstraitssoient-ils.

De quoi suffit-il donc pour savoir si un mot possède un contenu réel de signification ou si ce n'estqu'un mot creux ? Il suffit que le mot représente effectivement une idée.

Pour établir la signification d'unmot, il suffit de rechercher de quelle(s) impression(s) sensible(s) dérive l'idée dont il est supposé être lesigne. L'expérience est bien alors, non seulement un point de départ, mais aussi un point d'arrivée, de retour.

Ainsil'empirisme ne fait-il pas seulement de l'expérience l'origine de notre connaissance, mais aussi ce qui la justifie.

Ence sens, il ne répond pas seulement à la question de fait que demeure la question de l'origine ; mais il pose danstoute son ampleur la question de droit. Dans « Essais philosophiques sur l'entendement humain », Hume affirme que les « idées » ne sont d'abord que des copies affaiblies des « impressions » d'origine externe et qu'elles sont ensuite liées suivant les lois mécaniques de l'association.

Ainsi, par exemple, nous observons qu'un phénomène donné est suivi d'un autrephénomène donné.

Rien ne nous permet d'affirmer qu'il existe entre eux une relation causale nécessaire sinonl'habitude que nous avons acquise, sous l'influence d'une association souvent répétée, de nous attendre à lesvoir se suivre.

Le principe de causalité est donc acquis par expérience.

Il en est de même pour les autresprincipes. La pensée empiriste anglaise distinguera avec insistance vérités logiques et propositions induites de l'expérience.

Hume analyse ainsi ce qui sépare relations d'idées et relations de faits : si l'opération « 2+2=4 » n'exige nul recours à l'expérience, l'affirmation « le soleil se lèvera demain » ne peut être proférée que parce que j'ail'expérience quotidienne de la levée du soleil.

La proposition contraire n'est ici nullement contradictoire sur le planlogique, comme le serait « 2+2+5 ».

C'est un recours aux faits, non le jeu d'une opération purement rationnelle, qui établit la vérité.

Qu'en est-il alors de son universalité ? Comment prouver qu'il n'y aura pas un matin où le jour ne selèvera pas ? Questions qui ont pour effet de fragiliser la valeur rationnelle des propositions scientifiques.

A côté dessciences de pure raison, les plus nombreuses sont relatives à des faits.

Celles-ci, parce qu'elles ne relèvent pas dela pure logique, ne peuvent pas être démontrées : « Le contraire d'un fait quelconque est toujours possible, car il n'implique pas contradiction et l'esprit le conçoit aussi facilement et aussi directement que s'il concordait pleinementavec la réalité. » Hume montre donc que l'induction ne conduit pas à une opération intuitive : le moyen terme sous-entendu ( cela se passera toujours comme cela s'est passé ) n'est pas une évidence logique.

Il faut que l'esprit induisant que « le pain m'ayant nourri hier il me nourrira demain » fasse un saut ne relevant pas de la logique.

Or l'induction est indispensable dès qu'on a affaire à des relations de faits.

Aussi les vérités empiriques ne sont-ellesnullement nécessaires : outre qu'il peut y avoir des inférences fausses, parce ce qu'on n'a pas encore rencontré lecontre-exemple qui les démentira, il n'existe aucun moyen de démontrer absolument, par la pure logique, que laconclusion d'une induction est nécessairement vraie.

Du point de vue de la logique, elle ne lest pas.

Si l'on s'entenait là, il faudrait en conclure que les sciences de faits, même si elles sont provisoirement acceptables, demeurenten partie incertaines.

Elles reposent, au mieux, sur de hautes probabilités.

.

« Il semble évident que, si toutes les scènes de la nature changeaient continuellement de telle manière qu'il n'y ait aucune ressemblance entre deux événements, et qu'au contraire tout objet soit entièrement nouveau,sans aucune analogie à tout ce qu'on avait vu auparavant, nous n'aurions jamais atteint, dans ce cas, la moindreidée de nécessité ou de connexion entre ces objets.

Nous pourrions dire, dans une telle hypothèse, qu'un objetou un événement en a suivi un autre, mais non que l'un a été produit par l'autre.

La relation de cause à effetserait nécessairement absolument inconnue aux hommes.

Dès lors, ce serait la fin de toute inférence et de toutraisonnement sur les opérations de la nature; la mémoire et les sens resteraient les seuls canaux qui pourraientlivrer accès dans l'esprit à la connaissance d'une existence réelle.

Notre idée de nécessité et de causalité naîtdonc entièrement de l'observation d'une uniformité dans les opérations de la nature où des objets semblablessont constamment conjoints les uns aux autres, et l'esprit déterminé par accoutumance à inférer l'un del'apparition de l'autre.

Ces deux circonstances forment le tout de la nécessité que nous attribuons à la matière.En dehors de la constante conjonction d'objets semblables et de l' inférence , qui en résulte, d'un objet à l'autre, nous n'avons aucune notion d'aucune nécessité ou connexion.

» « Supposez qu'un homme, pourtant doué des plus puissantes facultés de réflexion, soit soudain transporté dans ce monde ; il observerait immédiatement, certes, une continuelle succession d'objets, un événement ensuivant un autre ; mais il serait incapable de découvrir autre chose.

Il serait d'abord incapable, par aucunraisonnement, d'atteindre l'idée de cause et d'effet, car les pouvoirs particuliers qui accomplissent toutes les. »

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