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Peut on penser librement ?

Publié le 07/12/2005

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  3/ Penser à l'ombre des autres est-il penser non-librement ?   - Peut-on penser sans le langage ? La pensée ne nécessite-t-elle pas que l'on pense avec des outils ? Sans parler de culture ou de dimension sociale, le langage, son apprentissage sa compréhension, n'est-il pas nécessaire à la pensée ? Nous ne pouvons penser sans les mots, sans leur articulation dans la langue et ses règles, or le langage n'est pas de notre création, mais nous l'obtenons d'un apprentissage auprès d'autres personnes. En ce sens, le fait de penser est impossible sans contrainte extérieure, sans soumission. Or, nous l'avons vu, il semble que la "pensée libre" soit possible. Ces deux assertions ne sont donc pas contradictoires, et peuvent s'articuler, au sein même du sujet.   - Il est notable que nous associons langage et pensée. En effet, que ce soit par les livres (la majorité des grands philosophes écrivent l'histoire de la philosophie par la plume) ou par la parole (il existe notamment l'exemple de Socrate), la pensée semble être toujours associée au langage.

Dès l'enfance, que ce soit à l'école ou dans le cadre familial, la compréhension du monde consiste à insérer dans l'esprit de l'enfant, ou de l'élève, des valeurs communes et passées. Par exemple, en philosophie, nous apprenons à penser à l'aune de l'oeuvre des grands philosophes. Dès lors pouvons-nous penser qu'il est impossible de penser librement. Mais le but de tout cela n'est-il pas d'apprendre à l'élève de penser par lui-même ? La question de la "liberté de penser" interroge l'autonomie de la pensée : est-il possible de ne pas être mis sous tutelle de la tradition, de l'histoire - des pensées qui précèdent ?

« C'est le concept de "tabula rasa" du philosophe anglais John Locke notamment : les idées simples (objets de pensée)ne sont issues que de nos sens, donc de l'expérience sensible directe, les idées complexes quant à elles sont descombinaisons d'idées simples.

Ainsi, la pensée ne serait qu'entièrement dépendante de la rencontre avec le mondesensible, royaume de la contingence et du déterminisme.

En ce sens, encore, il est permis de douter de la possibilitéde "penser librement".

- La pensée est issue de la société.Nous remarquons de nombreuses différences entre les pensées de civilisations éloignées dans le temps ou dansl'espace.

Par exemple, au 21è siècle, ne constatons-nous pas une différence énorme entre la façon de penser d'un"chinois de la rue" et celle d'un "français de la rue" ? Ou encore, pouvons-nous nier que la pensée d'un grec del'époque de Socrate était incommensurable avec la pensée d'un américain moyen d'aujourd'hui ? Cela ne prouve-t-ilpas que la pensée est dépendante de l'environnement historico-politico-sociale de la civilisation au sein de laquelleelle se déploie ? Il semble difficile de dire que l'homme est dans la possibilité de penser librement, en ce cas.

- Le déterminisme socialToute pensée est d'abord pensée de quelqu'un, le "on" du sujet.

Or, cette personne, de toute nécessité, s'inscritdans un contexte social, donné, distinct des autres, qui le pousse à penser d'une façon plutôt qu'une autre.Plusieurs moyens existent contre cette influence : par exemple, la réaction, la révolte, le doute extrême(Descartes), etc.

Mais ces moyens ne sont-ils pas eux même complètement déterminés par le contexte socialcontre lesquels ils se lèvent ? La pensée peut-elle vraiment échapper à tout déterminisme d'ordre social ? (On peutobjecter à cela le cas des révolution historiques).

Transition :Penser librement, même s'il semble que ce soit possible, comme nous l'avions d'abord montré, peut s'avérer trèsdifficile - peut-être impossible en vérité.

Même si nous disposons de cas historiques qui nous permettent d'avancerque la pensée libre semble possible, est-elle réservée à quelques rares initiés, ou à quelques rares époques del'histoire des hommes ? 3/ Penser à l'ombre des autres est-il penser non-librement ? - Peut-on penser sans le langage ?La pensée ne nécessite-t-elle pas que l'on pense avec des outils ? Sans parler de culture ou de dimension sociale, lelangage, son apprentissage sa compréhension, n'est-il pas nécessaire à la pensée ? Nous ne pouvons penser sansles mots, sans leur articulation dans la langue et ses règles, or le langage n'est pas de notre création, mais nousl'obtenons d'un apprentissage auprès d'autres personnes.

En ce sens, le fait de penser est impossible sanscontrainte extérieure, sans soumission.

Or, nous l'avons vu, il semble que la "pensée libre" soit possible.

Ces deuxassertions ne sont donc pas contradictoires, et peuvent s'articuler, au sein même du sujet.

- Il est notable que nous associons langage et pensée.En effet, que ce soit par les livres (la majorité des grands philosophes écrivent l'histoire de la philosophie par laplume) ou par la parole (il existe notamment l'exemple de Socrate), la pensée semble être toujours associée aulangage.

En ce sens, on ne peut pas avancer la liberté de penser comme la mise à l'abris de tout conditionnementextérieur, notamment par le langage.

Les deux idées semblent pouvoir s'épouser l'une et l'autre.

Il ne s'agit donc pasde se priver de tout apport extérieur pour se revendiquer "penseur libre".

Au contraire, il faut accepter les outils quenous offrent la culture et la société, car c'est au sein de celles-ci que toute pensée libre se forge.

- "C'est dans les mots que nous pensons." (Hegel).Imaginons une pensée libre dans un langage obscur, voire incompréhensible sil'on pousse l'exemple jusqu'à l'idée d'une langue imaginée par quelqu'un.Pourrions-nous dans ce cas parler de pensée libre pour autant ? Si la libertése conçoit (comme l'écrivait Kant, ou Arendt) comme la possibilité de créer dunouveau au sein du déterminé, alors la "pensée libre" doit s'exercer à chercherà créer du nouveau à l'aide du langage et de la société, les deux orientationsne sont, encore une fois, ni contradictoires ni incompatibles. « C'est dans le mot que nous pensons.

Nous n'avons conscience de nospensées, nous n'avons de pensées déterminées et réelles que lorsque nousleur donnons la forme objective, que nous les différencions de notre intériorité[…].

C'est le son articulé, le mot, qui seul nous offre une existence oùl'externe et l'interne sont intimement unis.

Par conséquent, vouloir pensersans les mots est une tentative insensée.

On croit ordinairement, il est vrai,que ce qu'il y a de plus haut, c'est l'ineffable.

Mais c'est là une opinionsuperficielle et sans fondement ; car en réalité, l'ineffable, c'est la penséeobscure, la pensée à l'état de fermentation, et qui ne devient claire quelorsqu'elle trouve le mot.

Ainsi le mot donne à la pensée son existence la plushaute et plus vraie.

» Hegel, in « Philosophie de l'esprit » Hegel engage sa réflexion sur la possibilité de la synthèse entre l'aspect subjectif et l'aspect objectif de la. »

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