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Peut-on prendre du plaisir a lire une pièce de théatre ?

Publié le 26/06/2011

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Ce document est une dissertation répondant au sujet suivant : peut-on trouver du plaisir à lire une pièce de théâtre ? problématiques : la lecture d'une pièce peut être un plaisir de lecture, mais suffit-il vraiment à apprécier l'œuvre ? Peut-on se contenter de cette lecture sans une représentation ?

 

Introduction :

Le théâtre est à la fois l'art de la représentation d'un drame et un genre littéraire particulier. Aujourd'hui, à l'heure des arts dits pluridisciplinaires, la définition de l'art du théâtre est de plus en plus large (jusqu'à se confondre avec l'expression spectacle vivant), si bien que certains grands metteurs en scène n'hésitent pas à dire que pour qu'il y ait théâtre, il suffit d'avoir un lieu, un temps, un acte et un public. Mais la pièce de théâtre en elle même n'est pas obligatoirement représentée, elle peut être lue. Mais peut-on apprécier une œuvre destinée à être mise en scène, interprétée et jouée devant un public, uniquement en lisant son script ? C'est pourquoi nous allons essayer de répondre à cette problématique en suivant des étapes précises. En premier lieux nous observerons les avantages d'une lecture en passant par ces deux arguments : Le lecteur a accès aux notes de l'auteur et de l'éditeur et le lecteur avance à son rythme et peut de ce fait mieux saisir le sens d'un texte souvent complexe. La seconde étape abordera les avantages d'une représentation théâtrale tel que le jeu des acteurs donnant vie aux personnages qu'ils incarnent et La personnification professionnelle de la mise en scène.

 

I) ON PEUT PRENDRE DU PLAISIR A LA LECTURE D'UNE PIECE DE THEATRE La majorité des pièces étudiées dans le cadre scolaire sont généralement des œuvres classiques datées de quelques siècles car pour apprécier l'art théâtrale il est préférable d'en connaître les bases et même l'origine, pour ensuite savourer les pièces plus modernes. Nous pouvons donc être confrontés à des difficultés de langages c'est pour cela qu'il est conseillé de lire un pièce avant d'en savourer le spectacle.

A. Le lecteur a accès aux notes de l'auteur et de l'éditeur.

Pour saisir le sens premier d'une pièce de théâtre il est important de situer l'époque et le contexte de l'écriture car l'auteur peut faire des références à des faits divers de l'époque ou encore des anecdotes. Là est l'intérêt premier d'une lecture théâtrale. Prenons comme exemple la pièce de Marivaux « L'île des esclaves » représentée la première fois le 5 mars 1725. En lisant les annotations de l'éditeur nous pouvons en apprendre plus sur le contexte. Nous savons suite à cette lecture que la période d'écriture s'effectue dans une période de régence ( c'est-à-dire une passation de pouvoir lors de la mort du roi remplacé par son héritier ). Cette période de régence dure huit ans et a des allures plutôt festives. Le roi Louis XIV cède donc sa place à Philippe d' Orléans, lui laissant un pays assombri par des défaites militaires, une crispation religieuse et morale. La pièce « l'ile des esclaves » est une critique de la coquetterie et des bourgeois assistés de leurs esclaves, jouissant pleinement des plaisirs de la vie sans se soucier de quiconque bien que la majorité de la population mène une vie de paysans située à mille lieux de la vie de ces bourgeois.

Grâce aux annotations de l'auteur nous pouvons mieux interpréter la pièce et ainsi la comprendre plus aisément.

 

Dans les annotations destinées aux lecteurs nous observons différentes choses telles que des anecdotes sur la structure d'une pièce de théâtre. Par exemple dans la pièce de Molière « Les fourberies de Scapin » on remarque sur la fiche d'identité une anecdote sur la durée des actes : « A l'époque de Molière, la durée d'un acte ne pouvait excéder trente-cinq minutes. Les scènes étant éclairées à la bougie, on devait changer ces bougies toutes les trente-cinq minutes. » Les notes de l'éditeur peuvent aussi contenir une biographie de l'auteur pouvant montrer les motivations qui le poussent à écrire ou encore l'auteur qui n'a pas connu un succès immédiat mais bien au contraire a dû travailler dur pour atteindre son but. Nous apprenons donc suite à la biographie de Molière au début du livre « Les fourberies de Scapin » qu'il a obtenu une licence de droit mais dû choisir entre son rêve, le théâtre, et le rêve de son père voulant faire de Molière un juriste reconnue. Le dénouement est connu de tous, il choisi donc de vivre son rêve et non de rêver sa vie.

B. Le lecteur avance à son rythme et peut de ce fait mieux savourer les grands textes littéraires ou mieux comprendre une langue difficile

 

Durant une lecture d'une pièce de théâtre nous pouvons rencontrer des difficultés de langage dus à la non familiarisation de la langue souvent ancienne ou encore à un langage soutenue fait de figures de style non saisissable par un amateur lors d'une première lecture. C'est aussi pour cela que la lecture d'une pièce est un avantage. Le lecteur peu prendre le temps de s'arrêter sur un mot et ainsi prendre un dictionnaire pour sa compréhension bien que régulièrement nous retrouvons des annotations de l'éditeur en fin de page où les mots complexes sont définis. Prenons en exemple « Le bourgeois gentil homme » de Molière représenté pour la première fois le 14 octobre 1670 où il est dit : « Non, monsieur. Tout ce qui n’est point prose est vers, et tout ce qui n’est point vers est prose ». Pour un novice n'ayant jamais étudié le français, la bonne compréhension de cette phrase nécessite quelques lectures supplémentaires pour en comprendre le sens. Ceci n'est possible qu'à la relecture de la pièce et est donc impossible durant une représentation.

Certaines pièces de théâtre dure plusieurs heures. Nous pouvons donc faire face à un problème de concentration comme dans la pièce de William Shakespeare « Hamlet » dont la représentation dure plus de 2 heures. Le spectateur peut connaître des baisses de concentration et ne pas apprécié le spectacle à sa juste valeur. En cas d'une incompréhension il est possible de reprendre la pièce à la scène précédente pour une meilleure interprétation des scènes suivantes.

 

 

 

II) MAIS ON NE PEUT VRAIMENT APPRECIER UNE PIECE DE THEATRE QU'EN ASSISTANT A SA REPRESENTATION

Pour apprécier un spectacle théâtral il est préférable d'assister à une représentation dont le sujet nous interpelle. C'est pour cela qu'il est essentiel de lire une pièce avant d'aller la voir. Mais alors qu'est ce qui nous pousse à assister à une pièce de théâtre ? Nous allons répondre à cette problématique par deux arguments. En premier lieu nous aborderons l'argument des personnages qui par des acteurs donnent vie à la pièce offrant un attrait que l'on ne retrouve pas dans la lecture. Le second argument sera la mise en scène professionnelle apportant une interprétation ou même une modernisation de la pièce inimaginable pour un lecteur amateur.

A. Le jeu des acteurs donnant vie aux personnages qu'ils incarnent, octroie à la pièce une dimension plus attrayante.

 

Le premier élément remarqué sur les planches sont les acteurs. Ce sont eux qui vont donner vie à la pièce, attrayant les spectateurs, les tenant en haleine durant toute la représentation. Il est alors indispensable d'avoir des comédiens de qualités sachant captiver l'attention des spectateurs durant tout le spectacle. La pièce de théâtre de Racine « Phèdre », tragédie en cinq actes, est écrite en vers ce qui lui donne une complexité de compréhension. Le travaille des acteurs est alors multiplié car les phrases étant plus implicites que dans une pièce écrite en prose, les acteurs doivent transmettre les émotions et les sentiments du texte par leur jeu. Alors le spectateur en mesure d'autant la grandeur du texte. Mais le jeu d'un acteur ne s'arrête pas à ses qualités d'orateur, bien au contraire les gestes permettent aux comédiens de s'exprimer sans aucun mot. Les mots ne peuvent pas tout exprimer. La gestuelle est la pour combler ce que les mots ne peuvent dire. Dans les pièces de nature comique les gestes prennent une place pratiquement supérieure aux mots dans le jeu des comédiens. En effet la partie humoristique est interprétée avec les gestes alors que l'histoire est racontée avec des mots. Prenons comme exemple « L'île des esclaves » de Marivaux, Arlequin, personnage de la Comedia Dell Arte, de par son rôle ludique est très comique. Chaque passage humoristique en sa présence est interprété par à un comique de gestes et non de paroles. Par exemple il va prendre le rôle de son maitre et ainsi l'imiter.

B. La personnification professionnel de la mise en scène

 

Au théâtre il existe deux types de mise en scène. La première est de suivre exactement la mise en scène de l'auteur c'est-à-dire même époque, même contexte et les didascalies sont suivies à la lettre comme dans « Phèdre » de Racine. La pièce, écrite au XVIIe siècle se déroule dans l'antiquité à Rome. La représentation de Patrice Chéreau correspond exactement au texte écrit par Racine. Ce type de mise en scène est très instructif car la représentation similaire à celle du XVIIe siècles permet de comprendre la pièce en son sens premier et de pouvoir se représenter la façon dont était joué les les pièces à cette époque. Mais pour un publique novice ayant une faible culture littéraire, l'attrait est moindre, pour la simple raison qu'il ne s'identifie pas dans les personnages. C'est pour cela qu'il y a un deuxième type de mise en scène dont l'objectif est d'adapter une pièce datant de plusieurs siècles remis dans un contexte contemporain. Il est possible de transcrire des pièces anciennes car les thèmes évoqués sont souvent intemporel. Dans « L'île des esclaves » de Marivaux, le sujet abordé est la critique de la coquetterie aux XVIIIe siècle. Malgré l'âge de ce texte la transcription est plus que plausible de nos jours car aujourd'hui la coquetterie et l'égocentrisme sont toujours d'actualité.

 

CONCLUSION :

Le théâtre ne peut être qu'une représentation ou une simple lecture. Aucun de ces deux éléments n'est prioritaire sur l'autre. La lecture ainsi que dans la représentation sont complémentaires. Par ailleurs il ne faut pas oublier que le théâtre créé dans l'antiquité ne pouvait être lue que par une minorité lettrée et par définition était destiné à être vue.

A la question pouvons nous prendre plaisir à lire une pièce de théâtre ? La réponse est oui. Mais la lecture est-elle suffisante pour savourer pleinement une pièce théâtre ? Molière nous dirait que « Le théâtre n'est fait que pour être vue ».

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