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Que peut la raison sur les passions ?

Publié le 03/02/2004

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PASSION: * Ce que l'âme subit, ce qu'elle reçoit passivement. Chez Descartes, le mot désigne tout état affectif, tout ce que le corps fait subir à l'âme. Son origine n'est pas rationnelle ni volontaire. * Inclination irrésistible et exclusive qui finit par dominer la volonté et la raison du sujet (la passion amoureuse). RAISON: Du latin ratio, « calcul », « faculté de calculer, de raisonner » (en grec logos). * Au sens subjectif : mode de penser propre à l'homme (lui-même défini comme « animal raisonnable »). * Par opposition à l'intuition : faculté de raisonner, c'est-à-dire de combiner des concepts et des jugements, de déduire des conséquences. * Par opposition à la passion ou à la folie : pouvoir de bien juger, de distinguer le vrai du faux, le bien du mal. * Par opposition à la foi : la « lumière naturelle », naturellement présente en tout homme. * Par opposition à l'expérience : faculté de fournir des principes a priori (c'est-à-dire indépendants de l'expérience) * Au sens objectif : principe d'explication, cause (exemple : les raisons d'un phénomène). * Argument destiné à légitimer un jugement ou une décision (exemple : donner ses raisons).

« de l'âme.

Ainsi Epictète fera la distinction dans son Manuel (écrit par un de ses disciples, Arien) entre « ce qui dépend de nous » et « ce qui ne dépend pas de nous ».

Et ce qui ne dépendpas de nous (la mort d'un proche, la maladie etc.) doit être mis à l'écart, etce pour ne pas perturber ou freiner l'homme qui est en quête de lui-même.

b.

La passion désigne aussi chez les cartésiens des états affectifs (plaisirs, douleurs, émotions) qui encombrent l'âme puisque celle-ci estétroitement liée au corps.

Mais Descartes dira que ses affections « sont toujours bonnes de leur nature » puisqu'elles ont une fonction naturelle quiest de « disposer l'âme à vouloir les choses que la nature nous dicte utiles età persister en cette volonté » ( Traité des passions , art.

52).

Mais la passion ne sera vraiment exaltée qu'avec le romantisme, puisqu'elle permet d'éleverl'âme.

Le sage comme l'homme du quotidien sont tous deux égalementexposés aux passions.

Et vivre avec ses passions peut mener à des actions. II.

Faire l'épreuve de la passion a.

La passion influe largement sur l'imagination.

En effet, le sujet a un objet caractéristique de sa passion, et celui-ci, voulant possédé l'objet(l'amour, le jeu, etc.), associe à cette possession d'objet des satisfactionsinfinies, et crée ainsi une finalité illusoire : le joueur, par exemple, cherche-t-il l'argent, le plaisir ? « J'avais risqué ma vie et j'avais gagné.

De nouveau j'étais un homme » s'écrie le héros deDostoïevski dans son délire ( Le joueur , chap.

XVII).

Le joueur cherche perpétuellement l'exaltation.

Et le passionné souvent se croit libre puisqu'il poursuit de toutes ses forces et de toute son âme un objectif que nul ne lui a imposé.Mais à la lumière de Spinoza , il est clair qu'un sujet autant affecté par des objets ne peut être dit libre : « je dis que nous sommes passifs quand il se fait en nous quelque chose ou qu'il suit de notre nature quelque chose, dontnous ne sommes la cause que partiellement » ( Ethique , III). b.

L'homme est constitué d'une pluralité de facultés qui ne trouverait pas aussi aisément entre elles une harmonie, un équilibre.

C'est pourtant le rôle du sage, du philosophe, selon Platon, que de savoir conduire ce charailé, cette âme tripartite.

Platon nous présente une âme constituée du désir, du courage et de la raison.

Et c'est dans le Phèdre qu'il présente le mythe du char ailé pour nous faire entendre que pour avoir accès aux Idées éternelles il faut d'abord savoir conduire vers le haut ce désir intempérant.

Ainsi l'âme (le cocher) doit être à mêmede diriger, non sans difficultés, ces deux chevaux, à savoir dompter le courage pour inciter le désir à tendre vers cequi n'est pas terrestre.

c. Le désir amoureux est une expérience qui a donné à certains auteurs la substance de leur œuvre.

On considèrera ainsi l'amour de Pétrarque pour Laure (Les Canzionne ).

Celui-ci se voit épris d'une femme qu'il rencontre, et n'arrête plus d'y penser.

Il se trouve d'une certaine manière désubstantialisé, puisqu'il se perd (sonêtre même) dans l'autre, dans Laure.

C'est dans un de ses dialogues tardifs ( Le Dialogue intérieur ) qu'il revient sur cet épisode de sa vie, et qu'il confesse sa faute de s'être trop attardé à vouloir mettre du sens dans un désiramoureux qui ne faisait qu'occulter le véritable authentique, Dieu.

Dès lors, chacun peut se voir soumis à unereprésentation, à une sublimation, sans voir que l'imagination, et non la raison, est au commande de la conscience.Le désir amoureux peut rabaisser l'homme au point de le partager en lui-même, voire de le tuer (cf.

Goethe , Les souffrances du jeune Werther ). III.

La passion n'est pas sans raison a.

Traditionnellement, la raison est supposée devoir réprimée ou régler la passion.

Tant comme faculté de connaissance pure et désintéressée que comme pouvoir de poser des valeurs en toute sérénité, la raison s'opposeen effet, par nature, aux passions.

Réfrénant les unes, maintenant les autres en équilibre, elle doit pouvoir prévenir,chez les « esprits forts », tout débordement affectif.

Toutefois cette opposition classique entre la raison et lapassion, reprise et soulignée par Pascal, est récusée catégoriquement par Hume .

La raison, précisément parce qu'elle est une faculté de connaissance, n'est pas susceptible de fonder des jugements de valeur.

Ceux-ci relèventd'un ordre et d'une échelle normative qui leur est propre ; entre les passions et la raison, la guerre ne saurait doncavoir lieu, cette « guerre intestine de l'homme » (Pascal, Pensées ).

Ainsi la passion n'est pas, selon l'empiriste David Hume, déraisonnable en soi : « une passion doit s'accompagner de quelque faux jugement pour être déraisonnable ;même alors ce n'est pas la passion qui est déraisonnable, c'est le jugement » ( Traité de la nature humaine , II). b.

Nous savions déjà que la passion pouvait « se conjuguer avec la réflexion la plus calme » (Kant, Anthropologie d'un point de vue pragmatique ), ou que la raison pouvait servir à la passion.

Mais la réciproque est également vraie. Même si la raison s'emploie souvent à dompter, à éradiquer la passion, il apparaît que la raison aussi se nourrit de. »

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