Peut-on rapprocher le travail libre et le travail aliéné ?

« Proposition de plan. 1.

Qu'est-ce que le travail libre ? a) Le travail comme essence de l'homme. L'homme se distingue de l'animal de nombreuses façons : il est doté d'une conscience, a le sens de la religion, est capable de pensée et de paroles, etc.

Il suffit de considérer qu'il produit ses moyens d'existence pour ledifférencier radicalement de l'animal.

Produisant ses moyens d'existence, il produit sa vie matérielle.

Le travailest une relation de l'homme à la nature, par rapport à laquelle l'homme joue lui-même le rôle d'une puissancenaturelle.

Utilisant son corps pour assimiler des matières, il leur donne une forme utile à sa propre vie.

Etmodifiant la nature extérieure, il modifie en retour sa propre nature et développe ses facultés par l'exercicedu travail.

Les animaux, eux aussi, "travaillent" lorsqu'ils accomplissent des opérations semblables à celles desartisans : l'araignée tisse sa toile comme un tisserand, et l'abeille confectionne les cellules de sa ruchecomme nul architecte ne saurait le faire.

"Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte del'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche." Lepropre du travail humain est d'être l'aboutissement de ce qui préexistait idéalement en lui.

Le travail n'est pasune simple transformation, un changement de forme dans la matière naturelle, c'est la réalisation d'un but oud'un projet dont on a préalablement conscience, et qui constitue la loi de l'action à laquelle on subordonnedurablement sa volonté.

Tout travail exige un effort, une tension constante de la volonté, d'autant plus quele travail est moins attrayant, et que l'homme ne peut y réaliser ses forces génériques. b) Travail et liberté Nous considérons d'abord le travail comme un besoin essentiel, dont nul ne saurait se passer.

En effet, tout homme n'a-t- il pas le besoin de travailler ? Ce besoin apparaît d'autant plus fortement qu'en échange de son accomplissement,nous sommes rémunérés.

Il est donc nécessaire de travailler afin de pouvoir subsister.

Mais il semble égalementnécessaire d'utiliser le travail pour nous libérer d'une réserve de force, d'un potentiel d'énergie accumulé, voiremême d'un désir reporté.

La fait de ne pas travailler, en effet, conduit souvent à se sentir abandonné et avoir lesentiment de ne pas s'accomplir.

Hegel va même plus loin : c'est par le travail, selon lui, que l'homme acquiertconscience de lui-même.

Il exprime cela dans la Phénoménologie de l'Esprit.

« C'est par la médiation du travail que laconscience vient à soi-même.

» Dans le pur et simple désir de quelque chose, cette chose est consommée, elledisparaît.

Le travail, lui, contribue à l'inverse, à créer un objet.

« Le travail est désir réfréné, disparition retardée : letravail forme.

Le rapport négatif à l'objet devient forme de cet objet même, il devient quelque chose de permanent,puisque justement, à l'égard du travailleur, l'objet a une indépendance.

Ce moyen négatif, ou l'opération formatrice,est en même temps la singularité ou le pur être-pour-soi de la conscience.

Cet être-pour-soi, dans le travail,s'extériorise lui-même et passe dans l'élément de la permanence ; la conscience travaillante en vient ainsi àl'intuition de l'être indépendant, comme intuition de soi-même.

» Dans le travail, l'homme construit donc un objet qui lui permet de se rendre compte de son pouvoir créateur.

Lapermanence de cet objet est d'ailleurs là pour lui rappeler la présence de sa conscience.

· Le travail, par la première définition que l'on peut en donner est un outil de l'homme .Outil qui permet à l'homme de se libérer de la contingence imposée par la Terre. · L'homme, contrairement à l'animal, n'a plus à attendre que la terre lui fournisse ses besoins primaires.

Par le travail, il parvient à se libérer de cette contrainte, pour répondre, quand il le désir, àses propres besoins. · Le travail libre est donc, à proprement parler, le travail.

Il permet à l'homme de s'épanouir, de se mettre à l'abri du besoin, de produire suffisamment pour qu'il n'ait plus à s'inquiéter des pénuries (enthéorie du moins). · L'homme en doit cependant pas ressentir une nécessité dans le travail, hormis celle d'être libre.

Le travail ne doit pas remplacer la terre dans le rôle de fournisseur de biens. · On comprend donc ici assez clairement que le travail libre doit être ressenti come tel par l'homme. C'est un travail que l'homme maîtrise de bout en bout.

C'est là son outil. · Et justement, l'aliénation du travail, dont nous devons maintenant parler, consiste en cette nécessité du travail.

Dans le travail libre, pour qu'il y ait travail, il faut absolument que l'homme soitprésent.

Pas dans le travail aliéné. 2.

Comment peut se mettre en place l'aliénation du travail ?. »