Peut-on reduire le romantisme à l'expression du moi ?

« 2 répercussions des progrès scientifiques et intellectuels du « siècle des lumières » sur la foi religieuse et la spiritualité.

Le goût des sciences occultes, est aussi un signe de l’état morbide dans lequel se trouve le Romantique face à sa solitude et au vide de son existence. Instable, tourmenté, seul, il n’arrive pas à atteindre son idéal et désire toujours ce qu’il ne peut pas obtenir.

Dans le roman « Le Rouge et le Noir » de Stendhal, Julien Sorel ne sera finalement heureux qu’en prison, condamné à mort.

Dans sa quête de l’impossible, le romantique se marginalise et sombre parfois dans la folie jusqu’au suicide, évasion suprême.

On peut citer le héros du roman de Goethe, « Les souffrances du jeune Werther », qui met fin à ses jours, désespéré par un amour impossible.

Ce jeune héros fut d’ailleurs imité par de nombreux romantiques dont G. de Nerval. ENGAGEMENT SOCIAL ET POLITIQUE Etre romantique équivaut donc avant tout à refuser l’ordre du monde, à se montrer critique.

Mais ce refus de la société et l’angoisse des bouleversements politiques du XIXème siècle ne s’est pas traduit chez tous les romantiques par un repli extrême sur soi, une fuite intérieure.

Certains ont choisi l’engagement pour changer les choses et combattre le régime de dictature de Napoléon III qui laissait peu de place aux plus démunis. Les Romantiques étaient d’abord pour beaucoup monarchistes, voire issus de la noblesse : Lamartine, Gérard de Nerval, Alfred de Musset,… Ils vont cependant rapidement voir en la République une échappatoire.

C’est la justice et tout un peuple que ces auteurs romantiques défendent.

A la place d’un « je » protecteur ils mettent en avant un « nous » dénonciateur.

Le romantisme engagé exprime le point de vue du poète sur des questions d’ordre social ou politique, son action en faveur d’un parti ou d’une cause. Victor Hugo en particulier était un fervent militant notamment contre la peine de mort (« Le dernier jour d’un condamné) et les inégalités sociales.

Le roman « Les Misérables » décrit les gens du peuple en faisant ressortir leur misère mais aussi leur honnêteté et leur courage à travers Jean Valjean ou Gavroche par exemple.

Dans « Hernani », le héros se révolte contre le Roi, Don Carlos.

Victor Hugo voyait les artistes comme des « prophètes » destinés à guider le peuple : « civiliser les hommes par le calme rayonnement de la pensée sur leur tête, voilà aujourd’hui la mission, la fonction et la gloire du poète.

» Lamartine, de son côté définit la poésie comme « de la raison chantée » qui a « une destinée nouvelle à accomplir : elle doit suivre la pente des institutions et de la presse, elle doit se faire peuple et devenir populaire ». Les artistes romantiques engagés considéraient qu’ils devaient prendre part aux problèmes de leur temps, que leurs œ uvres devaient être utiles. RENOUVEAU LITTERAIRE Le romantisme n’est pas seulement l’expression d’un moi en souffrance ou d’une révolte politique et sociale, mais également d’un renouveau littéraire qui se nourrit de cette recherche de liberté de pensée, d’expression, d’action commune aux romantiques lyriques et aux romantiques engagés.

Il s’est développé ainsi par réaction contre la régularité classique jugée trop rigide et trop étroite pour exprimer les sentiments et les idéaux des romantiques.

Révolté, intense, mélancolique, exalté,. »