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PEUT-ON VIVRE SANS CROYANCES ?

Publié le 18/09/2012

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 D'un point de vue totalement extérieur, peut-être que la réalité est autre que nous avons pour habitude de la concevoir. En effet, l'Homme dans sa finitude ne peut accéder à l'omniscience, nous ne pouvons donc affirmer avoir aucune certitude absolue. Prenons un exemple pour expliciter cette idée : nous percevons un monde tridimensionnel, nul ne saurait démentir cette évidence, pourtant est-on bien sûr que nous n'évoluons pas dans un monde quadridimensionnel dont nous ne percevons qu'une partie ?    En généralisant ce principe on peut vite voir que cela nous amènerait à ne plus avoir aucune certitude sur ce que nous considérons comme acquis mais cette généralisation du doute n'est pas viable. Comment vivre quand on doute même de sa nature et de tout ce que nous percevons.

« En outre, la confiance n'est-elle pas également un aspect de la croyance.

Par exemple, le langage est le fondement de toute société et il permet la communication.

Durant ceséchanges nous mettons rarement en doute ce que dit autrui ou en tout cas, qu'il dit ce qu'il pense.

Pourtant nous savons qu'il est possible de mentir mais il est évident que si tout le monde mentait, il y aurait impossibilité de communication et alorsle langage ne pourrait servir de base à notre société.

Quelle est donc cette force qui nous pousse instinctivement à croire ce qu'on nous dit? C'est la confiance.

La confiance est dons unfacteur de croyance.

La vie sans croyance bannirait donc du même coup toute confiance.

Comment à partir de là imaginer tisser des liens avec autrui puisqu'il y aurait toujours méfianceet remise en cause.

Et comment concevoir une vie sans dimension sociale ? Est-ce vivre que de mener une existence de repli sur soi-même ? Ainsi vivre sans croyances serait dans ce cas se couper de la société humaine et s'enfermer sur soi-même.

Peut-on concevoir une vie où l'on ne peut se fier à rien ni personne ? Il n'yaurait aucune base tangible puisque tout devrait être constamment remis en cause.

Commet vivre alors qu'on doute même de l'existence de soi, des autres, du monde? Comment nepas sombrer dans une sorte de démence paranoïaque? C'est là que Pascal propose une solution à cette pensée sceptique qui consiste à remettre perpétuellement tout en cause mais qui finalement ne permet plus d'affirmer aucunecertitude, il dit " le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point" : il entend par là que les vérités premières sont dictées par notre cœur, par nos profondes convictions et l'on peut à partir de là former des déductions par l'usage de la raison. On peut donc conclure que bien que l'on puisse plus ou moins aisément se passer de croyance religieuse, il semble impossible de se défaire de toute croyance, d'abord pour desraisons sociétales mais aussi car la croyance est fondamentalement indissociable de l'humanité.

L'absence de croyance implique un doute perpétuel car tout notre système de penséeest basé sur des croyances, des évidences indémontrables.

Et si l'on commence à douter de ces certitudes de base alors tout ce qui a pu être démontré rationnellement sur cette bases'effondre.

Il semble impossible à partir de là de se raccrocher à une quelconque certitude et notre existence même est mise en doute.

On peut affirmer qu'un individu qui projetterait unetelle pensée sombrerait dans des considérations telles qu'il ne pourrait mener une vie puisqu'il n'aurait plus aucun rapport tangible avec le monde et notre réalité.

En d'autres termes, ilsombrerait dans la folie.

Vivre sans croyances d'aucune sorte semble donc inconcevable.

Il faut nécessairement, ainsi que le montre Pascal, se fier à des intuitions premières qui relèventde la croyance même si l'on entreprend ensuite de soumettre toute chose à la raison ?. »

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