Devoir de Philosophie

Peut-on vivre sans se faire d'illusion ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

illusion
Une telle exigence de lucidité , de connaissance de la vérité, est au fondement de la démarche commune à la science et à la philosophie (pari de la raison) : s'efforcer d'être lucide toujours, de "regarder la réalité en face", de dénoncer les illusions qui enchaînent les hommes. Car l'illusion est ici considérée comme négative et dangereuse, en cela qu'elle détourne les hommes de la réalité et leur interdit de connaître la vérité. Mais cet idéal de lucidité, de vérité est-il accessible ? D'une part, est-il matériellement réalisable ? Car est-il vraiment possible de supprimer toute forme d'illusion ? D'autre part, cet idéal est-il moralement souhaitable ? A-t-on toujours le courage de supporter d'un regard serein tout ce qu'il y a de cruel, de difficile, d'inhumain dans le réel, à savoir dans la nature comme dans la société, hors de nous comme en nous? L'illusion n'a-t-elle pas aussi cette fonction salutaire d'aider à supporter l'insupportable?
illusion

« car elle donne des forces pour aider à supporter l'insupportable.

Nietzsche a analysé cette vertu salutaire del'illusion qui aide à supporter la vie dans ce qu'elle a de cruel, d'inhumain, de grandiose et d'écrasant, d'injuste (lamort, la maladie, la violence, la nature tout entière et le déchaînement de ses forces...). 2.

Illusions des philosophes sur le pouvoir de la philosophie Les philosophes eux-mêmes ne se font-ils pas des illusions sur les pouvoirs de la philosophie.

Car la conscience peuts'illusionner sur elle-même (elle ne perçoit pas toujours ce qui la détermine à penser : le corps, la société,l'inconscient).

Les philosophes n'ont-ils pas cherché à rendre le monde, la nature supportable en les neutralisant aumoyen de concepts abstraits se demande encore Nietzsche ? a analysé cette vertu salutaire de l'illusion qui aide àsupporter la vie dans ce qu'elle a de cruel, d'inhumain, de grandiose et d'écrasant, d'injuste aussi.Or, dans toutprocessus de rationalisation, n'y a-t-il pas un désir de mort (vouloir réduire la vie débordante, excessive, sansmesure, aux besoins d'ordre, de mesure de la pensée) et une volonté de puissance illusoire du réel (Nietzsche,Par-delà bien et mal, Des préjugés des philosophes)? III.

C'est la vérité qui libère 1.

Derechef, du rôle de la philosophie comme réflexion critique Toutes ces critiques de la philosophie sont pertinentes, mais on remarque que c'est la philosophie elle-même qui lesa formulées.

Elles ont présentent donc un double intérêt : a) relativiser l'idéal de sagesse comme possibilité d'atteindre une lucidité totale et être nous rendre attentifs auxfaiblesses et aux limites de la philosophie ; b) faire progresser la connaissance philosophique grâce à des remises en causes radicales et salutaires, étendre lechamp de la réflexion philosophique.

Mais la démarche de combattre l'illusion demeure valable, au nom de la libertéde penser par soi-même et pour soi-même, pour vivre libre et non pas sous la dictature du on, de l'opinion.

Laphilosophie demeure cet effort pour atteindre le vrai. 2.

Eloge de l'intelligence et de la tolérance. La suppression complète et radicale de toutes nos illusions est sans doute impossible; mais cela demeure un horizonvers lequel nous devons tendre sans cesse par un effort et un travail infinis.

C'est là le sens du pari de la raison quiest au fondement de la science et de la philosophie.

Car la connaissance qui libère des préjugés, du fanatisme(politique et religieux) et qui nous ouvre à d'autres manières de vivre, de croire et de penser (démarche detolérance envers autrui).

Non seulement l'illusion nous menace sans cesse du chagrin de la déception (quand laréalité s'impose à nous, le voile se déchire en nous), mais encore elle nous enferme sur nous-mêmes et nous fermela porte d'accès à autrui...et à nous-mêmes.

En ce sens, la quête du vrai s'apparente à ce que Freud appelle“travail de deuil” , à savoir le processus psychologique par lequel un être humain parvient progressivement et dansla douleur à accepter enfin la réalité et à se déprendre des illusions qui, jusque là, l'aidaient à se voiler la face, à nepas voir une réalité jugée insupportable parce que trop contraire à son désir. Conclusion Il vaut mieux une vérité désespérante qu'une illusion rassurante. Le sujet nous invitait à interroger le rôle de l'illusion, son mode de fonctionnement ambigu par rapport à la réalité età la vérité.

Est-il possible et même souhaitable de vivre sans illusion? Peut-être cet idéal n'est-il jamaiscomplètement accessible, peut-être la vérité ultime des choses nous échappera toujours, en partie ou totalement.Pourtant, le choix est le suivant: ou bien accepter le réconfort de l'illusion ou bien en refuser les chimères.

Laquestion est celle d'un principe fondamental, dans la vie et dans la connaissance : que préférons-nous ? L'ordre denos désirs ou l'ordre du monde ? Pour notre part, constatant les ravages que certaines illusions ont pu causer dansl'histoire de l'humanité (guerres de religions, intolérance, fanatisme; idéologies politiques telles que le nazisme, lefascisme; obscurantisme prôné par les sectes, les superstitions...), nous choisissons clairement et résolument enfaveur de de la lucidité, c'est-à-dire de la science et de la philosophie.

Cette quête inlassable de la vérité, du sensdes choses humaines, constitue la possibilité pour l'être humain de progresser vers lui-même, et aussi de rencontreret d'essayer de maîtriser le monde tel qu'il est, avec ses aspects heureux et ses aspects malheureux (comment agirefficacement, en effet, sur une réalité que l'on ignore ou que l'on rate sans cesse? ), et, peut-être, au bout ducompte, d'accéder par ses propres forces au bonheur et à la liberté.

Le jeu n'en vaut-il pas la peine ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles