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Peut on vivre sans rêver ?

Publié le 27/02/2008

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* Les textes 33 et 38 du livre de Jean Brun La Conscience et l'inconscient (Hachette). * La Poétique de la rêverie de Bachelard (P.U.F.) notamment les deux premiers chapitres (Les rêveries sur la rêverie) et le quatrième chapitre (Le « cogito » du rêveur). * La Terre et les rêveries de la volonté de Bachelard. Approche problématique          Le rêve est décrit en psychanalyse comme la manifestation de l'inconscient. Il se produit durant le sommeil paradoxal et concerne notre partie onirique où les lois de la rationalité n'ont plus cours, où tout est permis. Rêver c'est réaliser l'irréalisable, tout est possible, l'imagination et les désirs y fondent leur empire. Dans le langage courant rêver signifie envisager de façon peu sûre des projets à long terme que l'on aimerait réaliser même si souvent ils semblent peu probables; rêver c'est se projeter dans l'avenir.

« A- Il ne faut pas omettre le fait que le désir peut être destructeur.

Nous désirons vivre une meilleure vie mais nouspouvons également désirer être toujours plus riche sans savoir exactement pourquoi.

Les racines du rêves setrouvent dan l'inconscient disait Freud, or l'inconscient est la partie psychique latente de notre esprit qui estabsolument amorale.

Nos désirs peuvent nous grandir tout comme ils peuvent nous anéantir. Baruch SpinozaMais venons-en aux choses créées qui, toutes, sont déterminées à exister et à agir selon une manière précise etdéterminée.

Pour le comprendre clairement, prenons un exemple très simple.

Une pierre reçoit d'une cause extérieurequi la pousse une certaine quantité de mouvement, par laquelle elle continuera nécessairement de se mouvoir aprèsl'arrêt de l'impulsion externe.

Concevez maintenant, si vous voulez bien, que la pierre, tandis qu'elle continue de semouvoir, sache et pense qu'elle fait tout l'effort possible pour continuer de se mouvoir.

Cette pierre, assurémentpuisqu'elle n'est consciente que de son effort, [...] croira être libre et ne persévérer dans son mouvement que par laseule raison qu'elle le désire.

Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d'avoir et qui consisteen cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent.

C'est ainsiqu'un enfant croit désirer librement le lait et un jeune garçon irrité vouloir se venger s'il est irrité, mais fuir s'il estcraintif. B- Ainsi, le rêve n'est pas réel?.

Il n'est qu'une projection de l'être, un fantasme.

Si je veux vivre pleinement etconsciemment ma vie, ne dois je pas tenter de maîtriser mes désirs en les détruisant? Les Stoïciens rejetaient cequi ne dépend pas de nous, dois je rejeter mes rêves car ils n'ont aucune existence réelle? Rêver sa vie n'est cepas risquer de passer à côté de sa vie? PlatonParmi les plaisirs et les désirs non nécessaires, certains me semblent illégitimes ; ils sont probablement innés enchacun de nous mais réprimés par les lois et les désirs meilleurs, avec l'aide de la raison, ils peuvent, chez quelquesuns, être totalement extirpés ou ne rester qu'en petit nombre et affaiblis, tandis que chez les autres, ils subsistentplus forts et plus nombreux.

- Mais de quels désirs parles-tu ? - De ceux, répondis-je, qui s'éveillent pendant lesommeil, lorsque repose cette partie de l'âme qui est raisonnable, douce et faite pour commander à l'autre, et que lapartie bestiale et sauvage, gorgée de nourriture et de vin, tressaille, et après avoir secoué le sommeil, part enquête de satisfactions à donner à ses appétits.

Tu sais qu'en pareil cas elle ose tout, comme si elle était délivrée etaffranchie de toute honte et de toute prudence.

Elle ne craint point d'essayer, en imagination, de s'unir à sa mère,ou à qui que ce soit, homme, dieu ou bête, de se souiller de n'importe quel meurtre, et de ne s'abstenir d'aucunesorte de nourriture ; en un mot, il n'est point de folie, point d'impudence dont elle ne soit capable. II Notre vie comme projet A - Dans la philosophie existentialiste, l'existence précède l'essence.

Cela signifie que la vie individuelle n'existe pasen soi, elle est pas propre création, mon projet.

Si je peux me projeter, et ainsi produire mon essence c'est parceque je peux rêver ma vie, désirer des choses que je n'ai pas encore et ainsi être poussé à les accomplir.

Le désirest ce qui me pousse hors de moi, il est mon moteur, il crée une distance entre l'individu et l'être instinctif. "Le désir est manque d'être, il est hanté en son être le plus intime par l'être dont il est le désir." Sartre, L'Être et le Néant . B - Doit on rêver sa vie? En tout cas, nous en éprouvons souvent le besoin.

L'être conscient sans rêve, ni désir,l'être immédiat, est il possible? Peut on parler de vie si on ne parle que d'une partie de celle ci? L'homme est il dansla capacité de choisir de ne pas rêver ou n'est ce qu'une illusion que le stoïcisme pourrait nous pousser àenvisager? "Le désir est dans l'être l'être de la négativité et la négativité de l'être." Grimaldi, Le Désir et le temps. III Nous avons besoin de désirer notre vie pour l'accomplir A- Comme nous venons de le voir le rêve peut posséder deux facettes.

Il peut être une bonne motivation, maiségalement nous écarter de notre propre vie.

Nous ne pourrons jamais nous empêcher de désirer, cela fait partiede notre partie humaine, cela nous est nécessaire pour évoluer mais cela peut également être un obstacle. DESCARTESIl me semble que l'erreur que l'on commet le plus ordinairement touchant les désirs est qu'on ne distingue pas assezles choses qui dépendent entièrement de nous de celles qui n'en dépendent point : car, pour celles qui nedépendent que de nous, c'est-à-dire de notre libre arbitre, il suffit de savoir qu'elles sont bonnes pour ne les pouvoirdésirer avec trop d'ardeur, à cause que c'est suivre la vertu que de faire les choses bonnes qui dépendent de nous,et il est certain qu'on ne saurait avoir un désir trop ardent pour la vertu, outre que ce que nous désirons en cettefaçon ne pouvant manquer de nous réussir, puisque c'est de nous seuls qu'il dépend, nous en recevons toujourstoute la satisfaction que nous en avons attendue.

Mais la faute qu'on a coutume de commettre en ceci n'est jamaisqu'on désire trop, c'est seulement qu'on désire trop peu ; et le souverain remède contre cela est de se délivrerl'esprit autant qu'il se peut de toutes sortes d'autres désirs moins utiles, puis de tâcher de connaître bien clairementet de considérer avec attention la bonté de ce qui est à désirer.. »

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