Devoir de Philosophie

La Philosophie dans le boudoir

Publié le 10/04/2013

Extrait du document

philosophie

Sade, qui venait de passer dix ans dans les prisons royales, qui en avait été libéré par la Révolution, que ses idées avancées rendaient suspect, est arrêté et condamné à mort en 1794. Épargné par Dieu sait quel hasard, Sade, en rébellion, publie en 1795 La Philosophie dans le boudoir ou Les Instituteurs immoraux, dialogues destinés à l'éducation des jeunes demoiselles. Il présente son livre comme un « ouvrage posthume de l'auteur de Justine «, ouvrage qui avait fait scandale en 1791.

philosophie

« « L'Amérique entière, lorsqu'on la découvrit, se trouva peuplée de gens de ce goût.

» ~- - ---- EXTRAITS Le pernicieux projet de Mme de Saint-Ange Dolmancé et moi nous placerons dans cette jolie petite tête tous les principes du liberti­ nage le plus effréné, nous !'embraserons de nos feux, nous !'alimenterons de notre philosophie, nous lui ins­ pirerons nos désirs, et comme je veux joindre un peu de pratique à la théo­ rie, comme je veux qu'on démontre à mesure qu'on dissertera, jet' ai destiné, mon frère , à la moisson des myrtes de Cythère , Dolmancé à celle des roses de Sodome.J'aurai deux plaisirs à la fois, celui de jouir moi-même de ces voluptés crimi­ nelles et celui d'en don­ ner des leçons, d'en inspirer les goûts à !'ai­ mable innocente que j' at­ tire dans nos filets.

Eh bien, chevalier, ce projet est-il digne de mon ima­ gination? Sade ne prône pas la cruauté, il l'analyse Nous distinguons en général deux sortes de cruautés: celle qui naît de la stupidité, qui, jamais raisonnée, jamais analysée, assimile !'individu né tel à la bête féroce : celle -là ne donne aucun plaisir, parce que celui qui y est enclin n'est susceptible d'aucune recherche ; les brutalités d'un tel être sont rarement dangereuses : il est toujours facile de s'en mettre à !'abri ; !'autre espèce de cruauté, fruit de l'extrême sensibilité des organes, n'est connue que des êtres extrê­ mement délicats, et les excès où elle les porte ne sont que des raffinements de leur délicatesse ; c'est cette délicatesse, trop promptement émoussée à cause de son ex­ cessive finesse, qui, pour se réveiller, met en usage toutes les ressources de la cruauté.

Qu 'il est peu de gens qui conçoivent ces différences! ...

Comme il en est peu qui les sentent ! Elles existent pourtant, elles sont indubitables.

Or , c'est ce second genre de cruauté dont les femmes sont le plus souvent affectées.

Étudiez-les bien : vous verrez si ce n'est pas l'excès de leur sensibilité qui les a conduites là ; vous verrez si ce n'est pas l'extrême activité de leur imagination la force de leur esprit qui les rend scélérates et féroces.

Conclusion du pamphlet intitulé « Français, encore un effort.

..

» Invincibles dans votre inté­ rieur et modèles de tous les peuples par votre police et vos bonnes lois, il ne sera pas un gouvernement dans le monde qui ne travaille à vous imiter, pas un seul qui ne s'honore de votre al­ liance ; mais si, pour le vain honneur de porter vos prin­ cipes au loin, vous abandon­ nez le soin de votre propre félicité, le despotisme qui n'est qu' endormi renaîtra, des dissensions intestines vous déchireront, vous aurez épuisé vos finances et vos soldats, et tout cela pour revenir baiser les fers que vous imposeront les tyrans qui vous auront subjugués pendant votre absence.

Tout ce que vous désirez peut se faire sans qu'il soit besoin de quitter vos foyers ; que les autres peuples vous voient heureux, et ils courront au bonheur par la même route que vous leur aurez tracée.

« Le roi d' Achem fait impitoyablement trancher la tête à la femme qui a osé s'oublier en sa présence ...

» NOTES DE L'ÉDITEUR le mal qu'il est capable de rendre.

» Pierre Klossowski.

l'imagination sadique, revue Obliques, Éditions Borderie, 1977.

« Sade, du point de vue de la masse, est un homme évidemment malsain : bien loin de trouver quelque satisfaction morale dans le déchaînement révolutionnaire, il ne fut pas loin d'éprouver le carnage légalisé de la Terreur comme une caricature de son système.( ...

) La persévérance de Sade, toute sa vie durant, à n'étudier que les formes perverses de la nature humaine prouvera qu'une seule chose lui importait : la nécessité de faire rendre à l'homme tout « Ici, bien que toutes ces postures soient réalisables, domine l'hyperbole d'une exigeante et saine sensualité.

A tel point que ce serait presque à décourager l'espèce la plus vaine parmi les hommes : les censeurs, si ceux-ci pouvaient l'être; mais par contre, ces visions combleront d'aise un lecteur honnête, cultivant sans remords, sans crainte et sans détour la sainte fleur du plaisir.

»André Masson, Note sur 1 po rtrait du marqui s de Sad e (ve rs 18 14-1 815), B.N .

/ Giraudon 2, 3 , 4 gravur es de J.

K erlero u x, éd .

S aint - Clair , N euill y-s ur-S e ine, 1974 / D .R .

« Souvent telle héroïne de Sade nous est apparue comme la version prohibée d'une amoureuse de Shakespeare.

Plus que nulle autre de ses œuvres, La Philosophie dans le boudoir, par sa forme dialoguée, invite à un semblable rapprochement.

..

»Gilbert Lely, Vie du Marquis de Sade, Cercle du Livre précieux, 1966.

SADE02. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles