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La philosophie et les sciences

Publié le 08/06/2012

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Ensuite, cette conception (explicite ou implicite) est absurde. Elle rend inintelligible l'unité du réel, comme le montrent assez les solutions étranges proposées pour le problème de la « communication des substances « (idées inpées de DESCARTEs, occasionnalisme de MALEBRANCHE, harmonie préétablie de LEIBNIZ), comme le montre aussi l'idéalisme qui, posant deux univers séparés, celui des idées ou essences et celui des phénomènes, aboutit à nier la réalité de ce dernier, qui est en effet de trop...

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LA PHILOSOPHIE ET LES SCIENCES 19 avons vu en effet que la philosophie est la science universelle.

Comment une telle science pourrait-elle se constituer, sinon à partir de la connaissance expérimentale du réel, et d'abord de cette connaissance que nous devons à l'activité sensible ? C'est donr CJraiment des sens, au moins à titre de conditions premières du savoir, que dép.end la philosophie dans toute son étendue, et jusque dans son domaine le plus immatériel.

Toutefois, il convient d'observer ici que l'expérience en philosophie se présente sous une autre forme (encore qu'aussi rigoureuse) que celle qui est propre au savoir positif.

L'expé­ rience, dans les sciences de la nature, implique avant tout l'in­ tervention de la mesure, en vue de définir des relations entre phénomènes dont la complexité croît à mesure que la science se développe.

L'expérience sur laquelle s'appuie îa philosophie est celle de faits extrêmement généraux d'ordre .sensible ou _intelli­ gible, dont l'appréhension se fait avec une certitude que les sciences positiCJes ne peuvent connaftre dans leur domaine essentiellement mouvant, ambigu et complexe 1 • Il y a ainsi tout un matériel philosophique expérimental, qui n'est pas le produit de ce qu'on appelle l'expérience -vulgaire (c'est-à-dire de l'expérience à l'état brut, infra-philosophique) mais bien le produit de cette expérience déjà philosophique que constitue le sens commun, c'est-à-dire l'exercice spontané de l'intelligence dégageant les évidences immédiates, les certitudes fondamentales qui résultent de la perception de l'être, objet propre de l'intelligence.

Tels sont le fait qu'il y a de l'être, qu'il existe de la pensée, qu'il y a du devenir, du continu, de la durée, du multiple, qu'il y a de l't>rdre, de la causalité, que le devoir existe, que ce qui est est, que le tout est plus grand que la partie, etc.

- Ces données du sens commun ne sont d'ailleurs pas reçues passivement par la philosophie.

Celle-ci au contraire les critique et les juge et définit en même temps les titres et les limites de la connaissance sen­ sible, dont elle part.

La recherche philosophique confirme, éclaire, précise et enrichit constamment les intuitions premières qu'elle doit au sens commun.

(1) Cf.

P.

DuHEM, La Théorie Physù1ue, p.

265 : c Le profane croit que le résultat d'une expérience scientifique se distingue.

de l'observation vulgaire par un plus haut degré de certitude; il se trompe, car la relation d'une expé­ rience de physique n'a pas la certitude immédiate et relativement facile à contrôler du témoignage vulgaire et non scientifique.

Moins certaine que ce dernier, elle a le pas sur lui par le nombre et la précision des détails qu'elle nous fait connaitre ; là est sa véritable et essentielle supériorité.

t. »

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