LE PIED-BOT de RIBERA
Publié le 14/09/2012
Extrait du document
Il y a, au contraire, comme dans certains tableaux assez voisins peints par Vélasquez, une participation à la situation de l'enfant qui, sans devenir prétexte à une enquête cruellement réaliste, est une façon pour l'artiste de réaffirmer un sentiment de solidarité...
«
LE PIED-BOT
1642
Peintre espagnol
Analyse
~ Ce n'es t que rarement qu'un handicapé a
reçu de l'Art autant d'honneur et de dignité, non
seulement pour être entr é dans la peinture, mais
aussi de la façon dont il y entra .
Ribera regarde
en effet le pet it mendiant de la même façon qu 'il
aurait obse rvé un personnage de haut rang, grand
capitaine, souverain ou l ettré.
D ans le plein
respect des canons du portrait officiel, l'infirme
occupe tout l'espace de l a toile et l'angle de vue
choisi donne à son corps difforme un caractère
monumental des plus insol ites.
Ce point de vue
surbaissé place au premier plan la malformation
du pied , r endue avec une minuti e exempte de
toute ironie.
Il y a, au contraire, comme dans
certains tableaux assez voisins peints par Vélas
quez , une participation à la situation de l'enfant
qui , sans devenir prétex te à une enquête cruelle
ment réaliste, est une façon pour l'artiste de
réaffirmer un sentiment de sol idarité avec le
monde des déshérités si présents dans l a réalité
napoli tain e de l'époque ( aples était a l ors pos-
xvn e siècle
Huile sur toile 164 x 93 cm
sess ion espagnole).
D'autant que ce scugnizzo
(gamin en napolitain) ne s'est visiblement pas
laissé abattre par le mauvais tour que lui a joué la
nature mais réussit au contraire à en sourire,
annulant par
sa joyeuse irrévérence et son esprit
communica tif le carac tère conventionnel typique
des portraits offic ie ls.
L'œuvre
C Signé et dat é en bas à droite JUS EPE DE RIBERA
ESPANOL F.
1 642, le tableau fut sans doute exécuté
pour don Ramiro Felipe de Guzmàn , duc de
Medina de la Torres et vice-roi de Naples de 1637 à
1644 .
Celui-ci avait épousé en secondes noces Anna
Carafa Aldobrandini, princesse de Stigliano.
Une
inscription ancienne sur le châssis signale que la
toil e se trouvait dans la collection napolitaine des
prin ces de Stigliano d'où, à une époque indétermi
née, il passa dans celle du docteur Louis La Caze,
qui l'offrit au Louvre en 1869.
Un estropié dispensateur de grâces
+ En interprétant l'inscription du car ton que envers les pauvres et illustre, par sa pauvreté, l'un
l'enfant tient
dans la main gauche (Da MiJù des moyens pour parvenir à la sainteté: pauvreté
Elimosinam propter Amorem Dei -« Faites- moi et charité étaient en fait considérées par l'Église
l'aumône pour l'amour de Dieu >>).
la critique comme les principales vertus.
Le franc sourire du
moderne a
lu dans ce tableau une symbolique gamin ramène en revanche à une autre idée
typique de la Contre-Réforme.
La phrase se typique de l'époque, celle du rire comme le
relierait à la doctr ine du salut de l'âme par les moyen le plu s efficace pour surmonter les maux
bonnes actions , en opposition à la conception de l'existence : en souriant tandis qu'il reçoit
protestante
selon laquelle « il n'y a que la foi qui l'aumône, l'enfant dispense la grâce utile au salut
sauve''· L'infirme symbolise ainsi la miséricorde du généreux bienfait e ur.
Du même peint re : PICTO 333 à 33 7 Photo R.M.N .
© Nardini Editore, 1993.
VPC Larousse-Laffont pour l'édit i on française 1993 24-1 1.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- JOSÉ DE RIBERA, 1588-1656 : LE PIED BOT
- RIBERA José de : Le Pied-bot
- pied bot.
- pied-bot et l'article d'homais
- L’opération du pied bot : Madame Bovary de Flaubert