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La pitié est-elle une vertu authentique ?

Publié le 29/08/2012

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La pitié est peut-être une vertu faible : mais c'est précisément ce qui en fait la force. Il n'est pas méritoire d'imposer la justice par la force armée, ni moral d'imposer aux hommes une sorte de carte forcée : faites votre devoir sans aucune discussion possible. Au reste cette justice est purement négative. Elle se borne à ne point faire de tort à autrui : neminem laede.

« l'" Partie Défeme de la pitié 1.

C'est le premier moteur de la vie morale : si l'on n'était point « pitoyable », on refuserait d'aider autrui et on retomberait dans l'égoïsme radical des morales de -l'in­ térêt ou du plaisir.

Pour éviter la tentation du Moi, la pitié seule est efficace, et tout le reste est littérature.

Pitié chez les stoïciens, chez Platon, chez Aristote ou chez Cicé­ ron (de la clémence à la miséricorde, à la « bonté miséri­ cordieuse », etc.).

2.

te christianisme ·a ajouté à cette première argumen­ tation (cf.

les atténuations aux droits d'esclavage, de domination, d'aubaine, etc.) la force d'une morale dont funique ressort était dans l'affectivité.

t'idée de grâce a beaucoup fait pour développer et transcender la pitié pure et simple en l'érigeant en vertu cardinale.

Cf.

à titre d'exemple, la légende de saint Julien l'Hospitalier traitée par Flaubert (Trois Cont.es).

3-.

Comte a donné à la morale chrétienne une sorte de continuation naturelle dans sa religion positive· : le vivre pour ,autr:ui, l'idée d'une morale du dévouement envers ceux qui souffrent marquent l'articulation essen­ tielle entre le sentimentalisme rouseauïste ou anglo-saxon (Shaftesbury, Clarke, Hume, ou Adam Smith) et des mo­ mies du XIX 9 siècle comme celle de Guyou, ou de Scho­ penhauer, où toute notion rigoriste a disparu.

Une morale « sans obligation ni sanction », ne peut être utilisable que si l'on place •la pitié au cœur même du système.

Contre la méchanceté, mère de tous les vices, et d'abord de l'égoïs­ me, la pitié s'impose par le pouvoir qu'elle a de suppri­ mer l'individuation, de « convertir l'égoïsme en amour, parce que le propre de la pitié est de faire que ·le moi qui contemple la souffrance d'autrui devienne le moi qui souffre ».

(te Senne, Mor.ale Géné·rale, p.

269).. »

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