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Le plaisir est-il la finalité de notre existence ?

Publié le 27/02/2008

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D'une part, il faut être sage pour connaître des plaisirs qui n'ont pas la souffrance pour contrepartie. D'autre part, il est dans la nature de l'homme de vouloir ce qui est source de joie. Mais, sagesse et bonheur n'excluent pas le plaisir, mais la recherche exclusive du plaisir ne permet pas d'être à la fois sage et heureux. Pour cela, il faut trouver un juste équilibre entre plaisir et connaissance du vrai.

« L'homme des désirs vains, du « toujours plus », Platon le comparait déjà à un panier percé ; se condamner à ne jamais être comblé. La première et principale leçon d' Epicure est donc celle-ci : ne pas céder aux désirs vains ; se contenter des désirs naturels.

Vivre en accord avec la nature consiste d'abord à ne pas céder au vertiges desdésirs illusoires.

Epicure les nomme vains, notre époque parlerait d'une course à la consommation. Il y a plus.

Certes tout plaisir est un bien en soi.

Mais certains plaisirs peuvent se révéler nuisibles. Certes toute souffrance est un mal, mais endurer certaines douleurs peut se révéler utile.

Il ne faut pasrechercher tout plaisir, ni fuir toute douleur : il faut savoir raisonner, calculer les conséquences.

Il ne faut pascéder à l'attrait de l'immédiat, mais avoir une certaine intelligence du plaisir.

On voit que nous sommes loin del'image du « bon vivant », de celui qui jouit de façon primaire de tous les plaisirs qui s'offrent à lui. Epicure va même jusqu'à prôner une certaine austérité.

Il faut dit-il « savoir se suffire à soi- même » ; cela veut dire savoir se contenter de peu.

Car « Tout ce qui est naturel est aisé à se procurer, mais tout ce qui est vain est difficile à avoir.

» L'habitude de vivre simplement met à l'abri des coups du sort, tandis que l'habitude de vivre richement y rend plus vulnérable.

De plus l'habitude, par exemple, d'une bonne table, de mets précieux, transforme cequi était au départ un plaisir (manger tel plat raffiné) en habitude voire en besoin.

Privé de ce superflu dont jeme suis rendu dépendant, je vais en souffrir par ma propre faute.

Par contre, le sage épicurien se réjouirad'une table somptueuse, mais ne souffrira pas de son absence ; car il a compris que ce n'est pas l'objet quicrée le plaisir, mais la cessation du désir, du manque.

Naturellement, ce n'est pas tel grand vin qui me faitplaisir, mais de ne plus avoir soif.

S'habituer aux grands crus, c'est se condamner et à y trouver moins deplaisir, et à souffrir si pour une raison ou pour une autre on ne peut plus s'offrir ce produit et à ne plus êtrecapable d'apprécier une boisson plus « ordinaire ». Ce souci d'autarcie, d'une vie simple qui nous rende le plus indépendant possible du hasard, des coups du sort, des autres, s'explique en partie par l'époque troublée, instable pendant laquelle Epicure écrit ; une époque où les solidarités traditionnelles de la cité grecque se défont, où la politique est instable, oùl'économie ne l'est pas moins. Mais cela n'invalide en rien le raisonnement d' Epicure , lequel dément l'interprétation déjà présente à son époque de sa doctrine : « Quand nous disons que le plaisir est notre but ultime, nous n'entendons pas par là le plaisir des débauchés ni ceux qui se rattachent à la jouissance matérielle, ainsi que le disent ceux quiignorent notre doctrine, ou qui sont en désaccord avec elle ou qui l'interprètent dans un mauvais sens.

Leplaisir que nous avons en vue est caractérisé par l'absence de souffrances corporelles et de troubles de l'âme.Ce ne sont pas les beuveries et les orgies continuelles des jeunes garçons et des femmes, les poissons et lesautres mets qu'offre une table luxueuse, qui engendrent la vie heureuse, mais la raison vigilante qui rechercheminutieusement les motifs de ce qu'il faut rechercher ou éviter, et qui rejette les vaines opinions grâceauxquelles le plus grand trouble s'empare de l'âme.

» Ceux qui vivent en cédant à l'attrait du plaisir immédiat, qui cultivent les désirs vains, qui accordent uneimportance extrême aux objets de leurs désirs, ceux-là n'ont rien compris au plaisir, et se condamnent à lasouffrance. La vraie philosophie du plaisir est celle, apparemment austère, d' Epicure .

Celle qui prône le plaisir, mais guidé par la raison vigilante.

Si le véritable épicurisme semble austère, proche de l'ascétisme, on conclura par unesentence d' Epicure : « Dans les autres occupations, une fois qu'elles ont été menées à bien avec peine, vient le fruit ; mais, en philosophie, le plaisir va du même pas que la connaissance : car ce n'est pas aprèsavoir appris que l'on jouit du fruit, mais apprendre et jouir vont ensemble. » La prudence, qui est la vertu dont découlent toutes les autres, nous conduit à ne désirer que les plaisirs quine sont pas suivis de souffrances. Qui dit plaisir dit harmonieVivre en harmonie avec soi-même, la nature et autrui est source permanente de plaisir.

Pour qu'autrui ne soitpas un ennemi, pour que l'âme ne désire que ce qui lui est nécessaire, et non ce qui la rend esclave, poursuivre les commandements de la nature, et non s'y opposer, il faut apprendre la sagesse. Une vie sans plaisir est intolérableLes hommes, des plus fourbes aux plus honnêtes, des plus médiocres aux plus géniaux, espèrent toujours tirerplaisir de ce qu'ils font.

Tel prendra plaisir à ruiner son concurrent, tel autre à aider son prochain, tel autreencore à traduire Platon.

Ce qui pousse l'homme à vivre, malgré tous les obstacles qu'il peut rencontrer, c'estle plaisir, et uniquement le plaisir.. »

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